vendredi 3 octobre 2008

Mercredi 1er Octobre : Zai jian Zhong guo !

Voilà, je suis dans l’avion. Encore trois heures et nous atterrissons enfin. Treize heures de vol de jour, c’est long, très long !

Ceci est le dernier post de ce blog. Je commence par raconter ce début de journée, riche en péripéties…

Ce matin, je me réveille avant que mon réveil ne sonne et commence à m’activer. J’ai des petites choses à faire et je dois surtout vérifier que je n’ai rien oublié dans l’appartement. Le taxi doit venir me chercher à 8 heures mais je me doute bien qu’il arrivera au moins dix minutes en avance. J’ai donc intérêt à être prête un peu plus tôt.

Je m’assois sur ma valise pour la fermer. Je ne suis pas assez lourde mais j’y arrive au bout de quelques minutes et de quelques litres de transpiration.

Comme prévu, le chauffeur m’appelle à 7 heures 50 pour me dire qu’il est en bas, enfin je suppose qu’il me dit ça. Je lui réponds à peu près : attendez, je vais. Bon, je me dépêche de trainer mes valises et de mettre la clé dans la boite aux lettres car on ne sait jamais, il n’a peut être pas bien compris. Mes valises sont extrêmement lourdes. Une femme de ménage propose de m’aider. Je refuse en lui souriant. Ce n’est pas son job. En revanche, le chauffeur lui a le droit de prendre ma grosse valise.

Dans le taxi, je commence à réaliser que ça y’est, c’est fini. Cependant, je suis bien concentrée sur la suite des événements : ne pas se tromper de terminal par exemple. Mon guide de conversation m’aide une fois de plus et je demande au taxi s’il sait. Apparemment, il maitrise l’aéroport donc pas de souci.
Sur le chemin, un taxi en panne au bord de la route, un mec en costard avec une mallette à la main qui se balade sur la bande d’arrêts d’urgence de l’autoroute et un carambolage qui inclut deux camions et quelques voitures. Nous l’évitons de justesse, comme si de rien était, à la chinoise…

Le chauffeur me dépose devant le bon terminal et le guichet Air France. Que demande le peuple ? Enfin, jusque là tout va bien. Les choses vont commencer à se gâter…

En faisant la queue pour enregistrer les bagages qui partent en soute, je me rends compte qu’ils sont extrêmement sévères avec le poids des bagages à main. Ils contrôlent tout. Or je sais pertinemment que je suis en gros surpoids. Stress. Je tente la ruse. Arrivée au guichet, je pose des questions pour faire diversion. Et à la question : un seul bagage à main ? (mon sac à main), je réponds par un gros mensonge : yes. J’ai ma valise énorme à mes pieds…
Suite des opérations : je dois rouvrir ma valise rouge parce qu’elle contient des produits illicites. Passablement énervée parce que je ne vois pas ce qu’il peut y avoir dans ma valise, j’entre dans le local où on me demande d’ouvrir et de chercher deux briquets. Effectivement, j’avais acheté des briquets, trop beaux… je dois les laisser. Ok, pas de rébellion, ça ne sert à rien. En revanche je m’énerve car je n’obtiens aucune aide de la part des flics pour refermer la valise. Ils finissent par appuyer comme des fous dessus pour que ça se ferme en s’énervant eux aussi.

Bon, ça c’est fait. Et voilà une erreur qui me coutera 210 euros : je ne savais pas que le poids des bagages à mains pouvait être contrôlé encore par la suite. Donc je ne cache pas une expression faciale qui signifie en gros : « putain de sa race, c’est lourd ». Vérification de la carte d’embarquement, pesage de la valise, énervement du gars. Je fais semblant de ne pas comprendre mais bon, je suis obligée de REfaire la queue à l’embarquement en sachent pertinemment que je devrai sortir la carte bleue une fois au guichet. Au bout d’une demi-heure d’attente, j’apprends que je dois payer 17kilos en plus. A raison de 30 euros par kilos, je demande s’il n’y a pas un autre moyen. Si ! Me répond gentiment l’employée en voyant que je suis au bord des larmes : « vous pouvez jeter 5 kilos de vos affaires ». Ha bah tiens, ça me réconforte ça. Finalement je trouve une autre solution : j’envoie 7 kg en soute, pour le prix de 210 euros (quand j’y pense, je vivais deux semaines à Shanghai avec ce budget…donc je n’y pense pas). Mais avant, je dois aller payer à l’autre bout du terminal, en courant parce que je n’ai plus le temps…
Résultats des courses : j’ai jeté la moitié de mes affaires dans la soute et dans un sac souple. J’espère de une que je retrouverai ce sac, de deux qu’il sera encore entier et que toutes mes affaires seront dedans et de trois, qu’elles ne seront pas explosées. J’évite de penser à ça aussi. Et j’oublie également que j’avais mis un briquet dans ce sac là aussi…. La prochaine fois, je prends le bateau…

Bref, là je suis dans l’avion. Plus que trois petites heures et j’arrive en France. Ce midi, camembert. J’attends le diner avec impatience.

Je profite de ce dernier post pour faire quelques remerciements :

Tout d’abord, merci à tous les lecteurs de ce blog. Je sais que mes aventures étaient suivies quotidiennement. Cela me fait énormément plaisir. Spéciale dédicasse à Mamie qui guettait les nouveaux posts et qui s'est mise à Skype cet été!
Merci à tous.

Merci à Papa, Jean-Marc et Jean-Pierre sans qui je n’aurais jamais eu l’occasion de vivre ces trois mois en Chine.
Merci à Emilie et Linlin qui m’ont aidé lors de mes démarches de visa et tout au long de mon séjour.
Merci à Emilia qui m’a accueillie dans le bureau lors de mon premier jour et qui a toujours été là pour moi. Merci du fond du cœur.
Merci à Annie et Ada qui ont répondu à mes nombreuses questions.
Merci à toute l’équipe du bureau !!
Merci à Lucie, qui m’a accueillie chez elle. Surtout merci pour les slurps…
Merci à Arnaud pour sa machine à laver et juste pour sa machine à laver.
Merci à Mathieu qui a organisé le voyage à Nanjing.
Merci à Marc qui m’apprend le chinois.
Merci à Marie pour les trois jours à Pékin.
...
Et surtout merci à tous pour ces rencontres, ces découvertes et ces moments inoubliables!

Mardi 30 Septembre : So this is goodbye.

Après une bonne nuit de sommeil, je suis prête à attaquer cette dernière journée. Mon appartement est presque rangé, mes valises sont presque faites. La grosse mission de ce jour : envoyer mon carton.

Je prends le taxi étant donné que je n’ai pas trouvé de scotch à la réception. En effet, on ne m’a proposé qu’une ficelle pour emballer les cadeaux…

Grande fierté de cette fin de séjour : ayant les mains prises, un coup d’œil a suffit pour que le taxi comprenne que je veux qu’il m’emmène quelque part.

Il me dépose donc devant le bureau et je galère avec cette grosse boite pas fermée jusqu’au neuvième étage.

Ce matin, je dois dire que je ne suis pas extrêmement motivée pour travailler. Je finis le boulot en cours, range mon bureau. Puis j’ai une réunion de débriefing final avec Jean-Pierre, Emilie et Jessica. Cela occupe toute la fin de matinée. Nous allons manger ensemble.

Vers 15 heures, je vois Linlin débarquer près de mon bureau en courant. Dans sa précipitation, elle me parle en chinois. Je comprends vaguement qu’il faut se dépêcher pour aller à la poste car le bureau ferme plus tôt aujourd’hui. Nous courrons donc à la recherche d’un taxi. Nous arrivons à l’heure. Mon colis se fait peser, scotché. La poste chinoise apparemment n’aime pas DHL donc masque avec du gros scotch jaune les logos de leurs concurrents. Je demande à Linlin si j’ai des chances de revoir mes affaires. Elle a l’air très confiante. Je m’en remets donc à elle. Adresse de la réception du colis : mon adresse à Lille, adresse de l’expéditeur : l’adresse du bureau. Papier rempli donc à la fois en français et en chinois. C’est beau l’internationalité !

Nous revenons sur Lingling Lu à pied, ce qui nous permet de discuter entre filles. Je m’aperçois alors que mes collègues sont très heureuses d’avoir une copine occidentale. Et que finalement, je leur ai peut-être apporté autant qu’elle m’ont appris de choses. Je ne m’en étais pas rendue compte au premier abord (et pendant ces trois mois, quelle perspicacité…) mais aujourd’hui, c’est clair. C’est donc un très bon échange culturel et amical et je tiens absolument à garder contact avec les filles !

Bilan donc : question de Linlin : qu’est ce que j’ai le plus aimé ici ? Je ne peux citer qu’une chose. Je réponds donc : les rencontres que j’ai pu faire, les découvertes culturelles, la nourriture.
Qu’est ce que je n’ai pas aimé ? Sans aucun doute : les crachats. Réponse qui la fait beaucoup rire.

De retour à mon bureau, je finis de ranger puis envoie un mail général d’au revoir. A 18 heures, c’est le cœur serré que je commence à faire mes adieux. Echange traditionnel d’adresses hotmail. Les filles y tiennent particulièrement, ce qui me fait très plaisir. Promis, la prochaine fois que je viens à Shanghai, je viens leur dire bonjour, on sort dans des bars et on ira au karaoké. A ce sujet, il faut que je m’entraine grâce à mon nouveau DVD.

Je passe donc la porte du bureau pour la dernière fois, prends l’ascenseur et me retrouve directement confrontée aux problèmes logistiques du voyage : achat d’écouteurs, des derniers souvenirs, lavage des draps… Procédons par ordre. Je commence par m’acheter à manger pour récupérer des forces. Je prends quelques dernières photos du quartier de mon bureau.

Ada m’a indiqué un magasin d’électronique qui n’est pas très loin. Effectivement, je le trouve. En Chine, pour acheter des écouteurs à 2 euros 50, il faut pas moins de trois vendeurs qui présentent tous les modèles, d’une vendeuse qui fait la facture (oui, pour 2 euros 50, j’ai besoin d’une attestation d’achat, d’une garantie, d’une assurance en cas d’un nouvel arrachage soudain dans la rue…) et de deux caissières.

Je prends ensuite le bus et me dirige vers Yu yuan où je compte trouver les derniers souvenirs qu’il me manque. Je ne prends plus de plan : Shanghai, trop facile pour moi. On dirait même que j’ai récupéré le snobisme des occidentaux qui maitrisent les lieux….Ha non pas ça ! Second degré bien entendu.
Je me promène pendant deux petites heures au milieu des boutiques de souvenirs. Quelques questions que l’on me pose et qui finissent par m’énerver :
Do you want to buy something ? Non non, je regarde des souvenirs depuis deux heures pour le plaisir.
Do you like it ? Je regarde et ensuite je pourrai répondre. Je n’ai pas de don de prémonition.
La questions ultime : Hey lady : do you want a bag, shoes, watch ? NON !! Luuuis Vouiton ? NON !! Je pense que les chinois croient réellement que nous sommes des machines à payer qui nous mettons en route des que nous entendons certains mots clé : luuuis Vouiton ou bags par exemple. Hé non, ce n’est pas si facile !

Complètement exténuée, je finis par rentrer chez moi pour chercher quelques affaires à laver et à donner à Arnaud. Lorsque j’arrive chez lui, ils ont déjà mangé. Moi je n’ai pas eu le temps de diner. Angelina me propose gentiment un Babybel. Je ne peux pas refuser.
Puis, pour boucler la boucle, Arnaud sort une petite bouteille d’alcool de riz. C’est toujours aussi mauvais mais voilà, je pense que c’est réellement le signe de notre amitié donc nous buvons quelques verres pour finir mon étape « Shanghai ». Nous nous disons au revoir. Je prends vraiment conscience que quelque chose se termine. Effectivement, ils sont les trois derniers à qui je dis au revoir. Désormais je vais être seule jusqu’à mon arrivée en France.

En sortant de la résidence, je suis un peu feignante et décide de prendre le taxi. Alors que je fais signe à un chauffeur, un vélo passe devant moi, titube, se prend le trottoir et s’échoue tout doucement sur le pavé. N’ayant pas mangé, je n’ai que les trpis verres d’alcool de riz dans l’estomac, l’effet est immédiat : explosion de rire !

Puis je monte dans le taxi et discute avec le chauffeur. Je lui apprends bonjour et au revoir en français. Il m’apprend les directions et me fait répéter jusqu’à ce que je le dise bien. Le problème, c’est qu’arrivée en bas de chez moi, je n’y arrive toujours pas donc prolongations sur le parking devant mon immeuble. C’est ça la Chine aussi !

Ce soir, je finis mes valises, qui sont trop lourdes. J’espère que ça va passer. J’achève le nettoyage, prend une douche puis au dodo.

Lundi 29 Septembre : Trop d’affaires pour pas assez de valises !

Ce matin au lever, ma première pensée s’adresse à mon carton. Je n’ai d’yeux que pour lui. Ça devient une obsession.

Etant donné que tout le monde a travaillé ce weekend, il n’y a personne dans mon immeuble. Je vais m’acheter des baozi et des petits pains avec de la confiture qui effectivement passent très bien le matin. Dans le bus, pas de souci pour s’asseoir.

Lorsque j’arrive au boulot, j’ai réellement l’impression que nous sommes les seuls à travailler. La preuve : il n’y a que deux ascenseurs en marche…

Ce midi, nous allons manger à Xiaoting. Je pense que ça sera mon dernier déjeuner dans ce petit restaurant. Donc j’en profite bien !

Ce soir directement après le boulot, avec mon carton vide sous le bras, je vais chez Arnaud pour chercher sa balance. Finalement, je suis invitée à manger avec eux et nous passons une bonne petite soirée.

En rentrant, je fais le carton mais je m’aperçois que j’ai oublié un petit détail : le scotch… une galère s’annonce demain quand je devrai le trimballer !