vendredi 3 octobre 2008

Mercredi 1er Octobre : Zai jian Zhong guo !

Voilà, je suis dans l’avion. Encore trois heures et nous atterrissons enfin. Treize heures de vol de jour, c’est long, très long !

Ceci est le dernier post de ce blog. Je commence par raconter ce début de journée, riche en péripéties…

Ce matin, je me réveille avant que mon réveil ne sonne et commence à m’activer. J’ai des petites choses à faire et je dois surtout vérifier que je n’ai rien oublié dans l’appartement. Le taxi doit venir me chercher à 8 heures mais je me doute bien qu’il arrivera au moins dix minutes en avance. J’ai donc intérêt à être prête un peu plus tôt.

Je m’assois sur ma valise pour la fermer. Je ne suis pas assez lourde mais j’y arrive au bout de quelques minutes et de quelques litres de transpiration.

Comme prévu, le chauffeur m’appelle à 7 heures 50 pour me dire qu’il est en bas, enfin je suppose qu’il me dit ça. Je lui réponds à peu près : attendez, je vais. Bon, je me dépêche de trainer mes valises et de mettre la clé dans la boite aux lettres car on ne sait jamais, il n’a peut être pas bien compris. Mes valises sont extrêmement lourdes. Une femme de ménage propose de m’aider. Je refuse en lui souriant. Ce n’est pas son job. En revanche, le chauffeur lui a le droit de prendre ma grosse valise.

Dans le taxi, je commence à réaliser que ça y’est, c’est fini. Cependant, je suis bien concentrée sur la suite des événements : ne pas se tromper de terminal par exemple. Mon guide de conversation m’aide une fois de plus et je demande au taxi s’il sait. Apparemment, il maitrise l’aéroport donc pas de souci.
Sur le chemin, un taxi en panne au bord de la route, un mec en costard avec une mallette à la main qui se balade sur la bande d’arrêts d’urgence de l’autoroute et un carambolage qui inclut deux camions et quelques voitures. Nous l’évitons de justesse, comme si de rien était, à la chinoise…

Le chauffeur me dépose devant le bon terminal et le guichet Air France. Que demande le peuple ? Enfin, jusque là tout va bien. Les choses vont commencer à se gâter…

En faisant la queue pour enregistrer les bagages qui partent en soute, je me rends compte qu’ils sont extrêmement sévères avec le poids des bagages à main. Ils contrôlent tout. Or je sais pertinemment que je suis en gros surpoids. Stress. Je tente la ruse. Arrivée au guichet, je pose des questions pour faire diversion. Et à la question : un seul bagage à main ? (mon sac à main), je réponds par un gros mensonge : yes. J’ai ma valise énorme à mes pieds…
Suite des opérations : je dois rouvrir ma valise rouge parce qu’elle contient des produits illicites. Passablement énervée parce que je ne vois pas ce qu’il peut y avoir dans ma valise, j’entre dans le local où on me demande d’ouvrir et de chercher deux briquets. Effectivement, j’avais acheté des briquets, trop beaux… je dois les laisser. Ok, pas de rébellion, ça ne sert à rien. En revanche je m’énerve car je n’obtiens aucune aide de la part des flics pour refermer la valise. Ils finissent par appuyer comme des fous dessus pour que ça se ferme en s’énervant eux aussi.

Bon, ça c’est fait. Et voilà une erreur qui me coutera 210 euros : je ne savais pas que le poids des bagages à mains pouvait être contrôlé encore par la suite. Donc je ne cache pas une expression faciale qui signifie en gros : « putain de sa race, c’est lourd ». Vérification de la carte d’embarquement, pesage de la valise, énervement du gars. Je fais semblant de ne pas comprendre mais bon, je suis obligée de REfaire la queue à l’embarquement en sachent pertinemment que je devrai sortir la carte bleue une fois au guichet. Au bout d’une demi-heure d’attente, j’apprends que je dois payer 17kilos en plus. A raison de 30 euros par kilos, je demande s’il n’y a pas un autre moyen. Si ! Me répond gentiment l’employée en voyant que je suis au bord des larmes : « vous pouvez jeter 5 kilos de vos affaires ». Ha bah tiens, ça me réconforte ça. Finalement je trouve une autre solution : j’envoie 7 kg en soute, pour le prix de 210 euros (quand j’y pense, je vivais deux semaines à Shanghai avec ce budget…donc je n’y pense pas). Mais avant, je dois aller payer à l’autre bout du terminal, en courant parce que je n’ai plus le temps…
Résultats des courses : j’ai jeté la moitié de mes affaires dans la soute et dans un sac souple. J’espère de une que je retrouverai ce sac, de deux qu’il sera encore entier et que toutes mes affaires seront dedans et de trois, qu’elles ne seront pas explosées. J’évite de penser à ça aussi. Et j’oublie également que j’avais mis un briquet dans ce sac là aussi…. La prochaine fois, je prends le bateau…

Bref, là je suis dans l’avion. Plus que trois petites heures et j’arrive en France. Ce midi, camembert. J’attends le diner avec impatience.

Je profite de ce dernier post pour faire quelques remerciements :

Tout d’abord, merci à tous les lecteurs de ce blog. Je sais que mes aventures étaient suivies quotidiennement. Cela me fait énormément plaisir. Spéciale dédicasse à Mamie qui guettait les nouveaux posts et qui s'est mise à Skype cet été!
Merci à tous.

Merci à Papa, Jean-Marc et Jean-Pierre sans qui je n’aurais jamais eu l’occasion de vivre ces trois mois en Chine.
Merci à Emilie et Linlin qui m’ont aidé lors de mes démarches de visa et tout au long de mon séjour.
Merci à Emilia qui m’a accueillie dans le bureau lors de mon premier jour et qui a toujours été là pour moi. Merci du fond du cœur.
Merci à Annie et Ada qui ont répondu à mes nombreuses questions.
Merci à toute l’équipe du bureau !!
Merci à Lucie, qui m’a accueillie chez elle. Surtout merci pour les slurps…
Merci à Arnaud pour sa machine à laver et juste pour sa machine à laver.
Merci à Mathieu qui a organisé le voyage à Nanjing.
Merci à Marc qui m’apprend le chinois.
Merci à Marie pour les trois jours à Pékin.
...
Et surtout merci à tous pour ces rencontres, ces découvertes et ces moments inoubliables!

Mardi 30 Septembre : So this is goodbye.

Après une bonne nuit de sommeil, je suis prête à attaquer cette dernière journée. Mon appartement est presque rangé, mes valises sont presque faites. La grosse mission de ce jour : envoyer mon carton.

Je prends le taxi étant donné que je n’ai pas trouvé de scotch à la réception. En effet, on ne m’a proposé qu’une ficelle pour emballer les cadeaux…

Grande fierté de cette fin de séjour : ayant les mains prises, un coup d’œil a suffit pour que le taxi comprenne que je veux qu’il m’emmène quelque part.

Il me dépose donc devant le bureau et je galère avec cette grosse boite pas fermée jusqu’au neuvième étage.

Ce matin, je dois dire que je ne suis pas extrêmement motivée pour travailler. Je finis le boulot en cours, range mon bureau. Puis j’ai une réunion de débriefing final avec Jean-Pierre, Emilie et Jessica. Cela occupe toute la fin de matinée. Nous allons manger ensemble.

Vers 15 heures, je vois Linlin débarquer près de mon bureau en courant. Dans sa précipitation, elle me parle en chinois. Je comprends vaguement qu’il faut se dépêcher pour aller à la poste car le bureau ferme plus tôt aujourd’hui. Nous courrons donc à la recherche d’un taxi. Nous arrivons à l’heure. Mon colis se fait peser, scotché. La poste chinoise apparemment n’aime pas DHL donc masque avec du gros scotch jaune les logos de leurs concurrents. Je demande à Linlin si j’ai des chances de revoir mes affaires. Elle a l’air très confiante. Je m’en remets donc à elle. Adresse de la réception du colis : mon adresse à Lille, adresse de l’expéditeur : l’adresse du bureau. Papier rempli donc à la fois en français et en chinois. C’est beau l’internationalité !

Nous revenons sur Lingling Lu à pied, ce qui nous permet de discuter entre filles. Je m’aperçois alors que mes collègues sont très heureuses d’avoir une copine occidentale. Et que finalement, je leur ai peut-être apporté autant qu’elle m’ont appris de choses. Je ne m’en étais pas rendue compte au premier abord (et pendant ces trois mois, quelle perspicacité…) mais aujourd’hui, c’est clair. C’est donc un très bon échange culturel et amical et je tiens absolument à garder contact avec les filles !

Bilan donc : question de Linlin : qu’est ce que j’ai le plus aimé ici ? Je ne peux citer qu’une chose. Je réponds donc : les rencontres que j’ai pu faire, les découvertes culturelles, la nourriture.
Qu’est ce que je n’ai pas aimé ? Sans aucun doute : les crachats. Réponse qui la fait beaucoup rire.

De retour à mon bureau, je finis de ranger puis envoie un mail général d’au revoir. A 18 heures, c’est le cœur serré que je commence à faire mes adieux. Echange traditionnel d’adresses hotmail. Les filles y tiennent particulièrement, ce qui me fait très plaisir. Promis, la prochaine fois que je viens à Shanghai, je viens leur dire bonjour, on sort dans des bars et on ira au karaoké. A ce sujet, il faut que je m’entraine grâce à mon nouveau DVD.

Je passe donc la porte du bureau pour la dernière fois, prends l’ascenseur et me retrouve directement confrontée aux problèmes logistiques du voyage : achat d’écouteurs, des derniers souvenirs, lavage des draps… Procédons par ordre. Je commence par m’acheter à manger pour récupérer des forces. Je prends quelques dernières photos du quartier de mon bureau.

Ada m’a indiqué un magasin d’électronique qui n’est pas très loin. Effectivement, je le trouve. En Chine, pour acheter des écouteurs à 2 euros 50, il faut pas moins de trois vendeurs qui présentent tous les modèles, d’une vendeuse qui fait la facture (oui, pour 2 euros 50, j’ai besoin d’une attestation d’achat, d’une garantie, d’une assurance en cas d’un nouvel arrachage soudain dans la rue…) et de deux caissières.

Je prends ensuite le bus et me dirige vers Yu yuan où je compte trouver les derniers souvenirs qu’il me manque. Je ne prends plus de plan : Shanghai, trop facile pour moi. On dirait même que j’ai récupéré le snobisme des occidentaux qui maitrisent les lieux….Ha non pas ça ! Second degré bien entendu.
Je me promène pendant deux petites heures au milieu des boutiques de souvenirs. Quelques questions que l’on me pose et qui finissent par m’énerver :
Do you want to buy something ? Non non, je regarde des souvenirs depuis deux heures pour le plaisir.
Do you like it ? Je regarde et ensuite je pourrai répondre. Je n’ai pas de don de prémonition.
La questions ultime : Hey lady : do you want a bag, shoes, watch ? NON !! Luuuis Vouiton ? NON !! Je pense que les chinois croient réellement que nous sommes des machines à payer qui nous mettons en route des que nous entendons certains mots clé : luuuis Vouiton ou bags par exemple. Hé non, ce n’est pas si facile !

Complètement exténuée, je finis par rentrer chez moi pour chercher quelques affaires à laver et à donner à Arnaud. Lorsque j’arrive chez lui, ils ont déjà mangé. Moi je n’ai pas eu le temps de diner. Angelina me propose gentiment un Babybel. Je ne peux pas refuser.
Puis, pour boucler la boucle, Arnaud sort une petite bouteille d’alcool de riz. C’est toujours aussi mauvais mais voilà, je pense que c’est réellement le signe de notre amitié donc nous buvons quelques verres pour finir mon étape « Shanghai ». Nous nous disons au revoir. Je prends vraiment conscience que quelque chose se termine. Effectivement, ils sont les trois derniers à qui je dis au revoir. Désormais je vais être seule jusqu’à mon arrivée en France.

En sortant de la résidence, je suis un peu feignante et décide de prendre le taxi. Alors que je fais signe à un chauffeur, un vélo passe devant moi, titube, se prend le trottoir et s’échoue tout doucement sur le pavé. N’ayant pas mangé, je n’ai que les trpis verres d’alcool de riz dans l’estomac, l’effet est immédiat : explosion de rire !

Puis je monte dans le taxi et discute avec le chauffeur. Je lui apprends bonjour et au revoir en français. Il m’apprend les directions et me fait répéter jusqu’à ce que je le dise bien. Le problème, c’est qu’arrivée en bas de chez moi, je n’y arrive toujours pas donc prolongations sur le parking devant mon immeuble. C’est ça la Chine aussi !

Ce soir, je finis mes valises, qui sont trop lourdes. J’espère que ça va passer. J’achève le nettoyage, prend une douche puis au dodo.

Lundi 29 Septembre : Trop d’affaires pour pas assez de valises !

Ce matin au lever, ma première pensée s’adresse à mon carton. Je n’ai d’yeux que pour lui. Ça devient une obsession.

Etant donné que tout le monde a travaillé ce weekend, il n’y a personne dans mon immeuble. Je vais m’acheter des baozi et des petits pains avec de la confiture qui effectivement passent très bien le matin. Dans le bus, pas de souci pour s’asseoir.

Lorsque j’arrive au boulot, j’ai réellement l’impression que nous sommes les seuls à travailler. La preuve : il n’y a que deux ascenseurs en marche…

Ce midi, nous allons manger à Xiaoting. Je pense que ça sera mon dernier déjeuner dans ce petit restaurant. Donc j’en profite bien !

Ce soir directement après le boulot, avec mon carton vide sous le bras, je vais chez Arnaud pour chercher sa balance. Finalement, je suis invitée à manger avec eux et nous passons une bonne petite soirée.

En rentrant, je fais le carton mais je m’aperçois que j’ai oublié un petit détail : le scotch… une galère s’annonce demain quand je devrai le trimballer !

samedi 27 septembre 2008

Samedi 27 Septembre : Vie Shanghaiaise.

Ce matin, j’ouvre à peine un œil que je m’aperçois qu’Arnaud m’a déjà laissé des messages MSN. Il me décrit l’emploi du temps de leur journée et m’invite à les joindre. « On décolle dans une heure » me dit-il. Oula, une heure. Il me faut le temps d’émerger tout de même.

Je me prépare, prends du linge à nettoyer (oui, je suis un profiteuse et je saute sur la moindre occasion) puis mon ordinateur (nous allons échanger nos photos). Puis je descends et m’achète un petit déjeuner que je mange dans le bus.

Sur le trottoir, des gens sont en train de faire une chorégraphie devant un coiffeur avec de la musique à fond. Quand je réfléchis bien, je ne trouve aucune journée depuis que je suis ici où je n’ai pas été surprise, amusée ou étonnée lorsque je me promenais dans la rue. Il y a toujours quelque chose à voir.

Dans le bus, une personne âgée se casse la figure suite à coup de frein trop brusque. Il fallait bien que ça arrive. Mais ici, personne ne s’inquiète réellement. Je pense que je suis la plus affolée. Même la petite vieille se relève avec une souplesse incroyable. Magie du Tai chi.

Je finis de me réveiller et achève mon petit déjeuner puis j’arrive à Yude Lu. Je marche un peu et passe à côté d’une école. Les enfants ont cours ce weekend. Effectivement, quasiment tout le monde travaille ce samedi et ce dimanche pour ne pas travailler lundi et mardi et ainsi avoir une longue semaine de vacances. Le 1er, c’est la fête nationale chinoise. Ce jour sera suivi de quelques jours de congés. Si le gouvernement prenait ce genre de mesures en France, j’imagine la réaction de tout le monde. Demander aux gens de travailler le dimanche ? C’est quoi cette blague ? Je dois dire que je suis d’accord. Mais ici, on ne gâche pas un jour qui est censé être travaillé alors si l’on veut pouvoir profiter de sa longue semaine, il faut sacrifier ce weekend.

Les enfants sont dons tous groupés dans la cour et font tous ensemble une sorte de chorégraphie sportive. Voilà où nait le conditionnement de la pensée et des actes. C’est là qu’on se rend vraiment compte de l’importance de l’école dans une société. Ici, ils font ce genre d’exercices plusieurs fois par jour et sont entrainés à suivre un leader et à ne pas sortir du rang. Pas besoin de faire un dessin de la suite des événements.

Arrivée chez Arnaud, je lance une machine et nous partons en métro au marché aux tissus. J’achète quelques petites bricoles. Nous sommes devenus les pros de la négociation. Par exemple : de 280 Yuans pour prix de départ, je passe à 60 Yuans… Je me demande combien de touristes achètent ces trucs à 280 Yuans… Il doit y en avoir sinon, les commerçant ne sortiraient jamais ces prix.

Puis nous allons manger dans un petit restaurant qui cuisine les plats de la province du Sichuan. C'est-à-dire très épicés. Je demande les fameux œufs à la tomate et les bien connues aubergines et nous nous régalons.

Ensuite nous retournons un peu au marché aux tissus. Angelina étant fatiguée, Caroline la ramène chez eux pour faire une petite sieste. Pendant ce temps, j’accompagne Arnaud à Pudong. Il doit aller chercher son Visa. Je suis un peu déçue car nous ne croisons pas de petits français péteux à qui nous voulions faire croire que nous n’aimions pas les chinois…etc. Cette attitude est très mesquine mais permet de bien rire.

Retour en métro puis une fois arrivés dans leur appartement, nous échangeons les photos de notre séjour. Je suis impressionnée par le nombre de clichés que j’ai de la Chine dans mon ordinateur : plus de 2000. Autant de très bon souvenirs.

Petits gâteaux apéros français et saucisson que Caroline a apportés. Puis nous mangeons les restes du repas de midi que nous avions faits mettre dans des doggy bags. Un peu de fromage pour finir le repas en beauté. Puis, d’un commun accord, nous décidons de nous faire souffrir en parlant de ce que nous mangerons dès notre retour en France. Du fromage bien entendu (raclette, fromage de chèvre, chacun exprime ses gouts et les défend), de la charcuterie, des desserts, beaucoup de desserts, du pain bien sûr, du sucre, des bonnes pates, de la viande. Finalement, constatant que nous nous infligeons trop de peine, nous décidons d’arrêter cette énumération diabolique. Car lorsque nous regardons sur la table, il n’y a que du riz, des légumes et de la viande coupée en petits morceaux et flottant dans de la sauce épicée. C’est très bon d’accord mais trop de riz tue le riz.

Nous discutons un peu puis je rentre chez moi. Dans le bus, je ne peux pas m’empêcher d’exploser de rire lorsque je vois un reportage sur les gens qui font leurs courses en pyjama dans les grandes surfaces. Puis lorsque les informations sont terminées, un homme entre dans le bus avec une chaise à la main. Je ne sais pas pourquoi mais cela me fait beaucoup rire et je me dis que s’il s’assoit dessus, je ne pourrais plus me retenir et j’exploserai d’hilarité. Pendant tout ce temps bien sur, je me fais fixer par mon voisin de droite. En fait, il n’y a pas besoin de mettre la télé dans le bus. Pour éviter des couts inutiles à la compagnie de transports en communs de Shanghai, il suffit d’embaucher un occidental, de le planter au milieu du bus et le tour est joué. Une animation pour rendre le trajet plus agréable et moins long pour les utilisateurs.

Arrivée chez moi, je parle avec Fa sur Skype. Fa qui est dans son lit et qui se remet de son anesthésie. Tout va bien. Quelques cachets et son ulcère ne sera plus qu’un mauvais souvenir. Puis conversations MSN. Je trie mes photos. Ceci a vraiment un gout de départ. Après avoir regardé le JT de France 2, je m’endors.

Vendredi 26 Septembre : Repas d’au revoir.

Ce matin, je renoue définitivement avec les Baozi pour le petit déjeuner. Grand retour à la gastronomie chinoise. Je dois dire que ça fait beaucoup de bien. Je passe devant une banque tous les matins. Aujourd’hui, une professeur de gym s’est installée sur la petite place devant l’établissement et motive ses élèves grâce à des cris et à de la musique assez forte. Yi er san si (un deux trois quatre)

Au bureau ce matin, je me rends compte que pas mal de filles prennent deux jours de congé lundi et mardi prochain pour avoir leur longue semaine de vacances. Cela signifie que je ne les reverrai plus avant que je parte. Or je voulais faire un repas d’au revoir. Je ne dis pas repas d’adieux, je trouve ce terme trop pessimiste et je sais bien que je reviendrai à Shanghai un jour donc…
J’organise ça pour ce midi. Les filles sont très contentes et adirent aussi le restaurant XiaoTing donc tout va très bien. Nous serons 11.

J’ai pas de mal de choses à faire pour le boulot en cette belle matinée de septembre. Une distraction cependant : les filles mettent les photos d’hier dans le dossier partagé.

Vers midi, j’impulse le mouvement et nous allons toutes au restaurant. Nous choisissons une grande table. Ceci nous permettra de commander des plats autres que ceux compris dans le business lunch. Hé oui, aujourd’hui est un grand jour. Et puis, j’ai ma carte bleue avec moi donc pas de souci. Nous pouvons prendre ce qui nous plait. Je choisis bien évidemment les aubergines et je m’assure que les filles prennent les petits plats de d’habitude. Enfin, pas besoin d’être trop vigilante car c’est la premières des choses qu’elles font. Je ne semble pas être la seule à raffoler de cette cuisine.

Les plats arrivent au fur et à mesure et sont délicieux. Etant donné que nous sommes onze à table, je n’ai pas intérêt à laisser passer les plats que j’aime bien lorsque le plateau tourne !

Cette après-midi, les filles sont assez cool. On sent le weekend (et les vacances) approcher à grands pas. Annie nous met cependant un peu la pression car il faut terminer quelques petites choses avant son départ. Nous courrons donc partout pour avoir le temps d’envoyer des paquets en Pologne.

Puis vient le temps des au revoir. Je n’aime pas trop ça. D’abord Annie. Nous échangeons forcément nos adresses MSN. En trois mois, j’ai vraiment eu le temps de m’attacher aux gens et je dis dire que c’est assez difficile pour mois de me dire que je ne les verrai plus avant longtemps.

Ensuite, je vais dire au revoir à Emilia. S’il y a une séparation que je redoutais, c’était bien celle là. Emilia est la première personne à qui j’ai parlé ici quand je suis arrivée début juillet. C’est elle qui m’a tout expliqué et qui m’aidé lorsque j’en avais besoin. Mais c’est surtout elle qui m’a appris et fait comprendre beaucoup de choses sur la culture et la civilisation chinoise. Ce que j’apprécie beaucoup, c’est qu’elle comprenne que certaines choses peuvent me choquer ou me rendre sceptique. Elle revendique ses origines bien sûr mais elle est extrêmement ouverte. Avec elle le dialogue est constructif. Bien que nous n’ayons pas le même âge, je la considère vraiment comme une amie. C’est donc avec un pincement au cœur que je lui dis au revoir. Et là encore, au revoir et pas adieu car nous nous reverrons, ici ou en France. Je dis aussi au revoir à Pascal. Au revoir et à bientôt.

Lorsque j’attends mon bus, je me rends vraiment compte que quelque chose se termine. Et si je suis triste, c’est que tout s’est très bien passé ici. Donc c’est plutôt bon signe !

Ce soir je parle avec Fa sur Skype. Assez longtemps. Trop longtemps même car lorsque nous finissons, tous les magasins de baozi et compagnie sont fermés. Tant pis, pas de diner ce soir. Ca ne peut que me faire du bien entre nous…

Je télécharge de la musique chinoise puis je m’endors en regardant le JT de France 2. Je me réveille au milieu de la nuit avec mes lunettes sur le nez, mon ordinateur qui tourne et des gens qui tentent d’établir une discussion sur MSN. Après m’être demandée où je suis, j’enlève mes lunettes, éteins mon ordinateur et me rendors…

vendredi 26 septembre 2008

Jeudi 25 Septembre : 生日快乐 (Sheng ri kuai le), bon anniversaaire!

Ce matin, je me réveille toute guillerette. 21 ans en Chine...
Avec le décalage horaire, je dois avouer que je me sens un peu seule niveau messages. Seules quelques personnes ont pensé que j'avais 21 ans 6 heures en avance.

Tout joyeuse, je quitte mon appartement, et vais attendre mon bus au soleil. Je pense que c'est la première fois que je passe mon anniversaire en robe et en ballerines. Je sors "L'amour dure trois ans" (de toute façon, rien ne peut atténuer ma bonne humeur aujourd'hui) et me plonge dans les lignes de Beigbeder. Plonger, le terme est bien choisi. Je suis tellement captivée que je ne remarque pas que le bus est arrivé depuis un certain temps et qu'il va bientôt repartir. Je m'en aperçois à la dernière minute, pousse le million de personnes qui me sépare de la porte et saute sur la marche. C'était moins une.

Ce midi, nous allons manger dans le fast food ou nous avions été avec Tracy et Emilia. Le fameux fast food qui sert sang de porc. Cette fois, je ne me lance pas dans une soupe mais prends des raviolis. Je choisis le simple. Mon ventre va mieux mais je ne vais pas non plus trop lui en demander.

Cette après midi, j'assiste à la réunion qui présente les résultats de l'étude marketing qui a été menée au cours du mois dernier. Extrêmement intéressant. Je sors beaucoup plus tard que prévu, si bien que j'ai quasiment fini ma journée de travail lorsque je me rassois à mon bureau. Enfin, aujourd'hui, je reste plus tard car nous allons directement au karaoké toutes ensemble.
Emilie, Arnaud, Caroline et Angelina doivent nous rejoindre. A 18h30, je tente d'impulser le mouvement mais personne ne bouge dans le bureau. Les filles se parlent en messes basses puis se rendent vite compte que de toutes façons, elles peuvent hurler les détails de l'organisation de ma surprise, tant que c'est en chinois, il n'y a pas de risque que je comprenne. Nous trouvons cette situation assez amusante. J'attends donc dans le bureau car apparemment il ne faut pas que j'aille tout de suite au karaoké. Puis je finis par descendre retrouver Caroline, Arnaud et Angelina. Annie et Tracy arrivent et nous y allons ensemble.

A peine arrivés dans la salle, il faut que j'ouvre le cadeau qu'Angelina tient pour moi depuis vingt minutes. Elle n'en peut plus d'impatience. "Tu l'ouvres maintenant ou après? C'est comme tu veux hein?" Je suppose que la question étant répétée toutes les cinq minutes, la réponse attendue est assez claire... Je finis donc par ouvrir le petit paquet : un porte monnaie Hello Kitty !

Comme nous sommes une petite quinzaine, la salle est assez grande. Ce karaoké est vraiment énorme. Décoration dorée dans le hall, des milliers de lumières, un piano à queue blanc qui joue tout seul... Et le buffet. C'est le premier repas depuis une semaine ou je peux manger à peu près normalement. Alors je compte bien en profiter! Je remplis bien mon assiette une fois que j’ai compris le fonctionnement des jetons pour payer le buffet. Puis après avoir demandé mon chemin pour retourner dans la salle, je rejoins LinLin, Ada et Rita qui ne lâchent pas leurs micros.

J'avale mon repas en moins de deux. C'est que j'ai vraiment très faim. Puis nous programmons des chansons en anglais avec Pascal car nous ne gérons pas du tout les chansons chinoises. J'en reconnais quelques une pour les avoir déjà entendues soit sur internet ou dans les magasins mais je suis bien incapable de mettre des paroles sur les mélodies. Je dois dire que c'est assez frustrant.


Annie et Ada


Rita et Tracy

Arnaud, Angelina, Caroline


Emilia s'occupe d'intercaler chansons anglaises et chansons chinoises pour que tout le monde y trouve son compte. Les chinoises connaissent bien entendu certains air anglophones. Ainsi, je m'aperçois que les Spice Girls sont universellement connues. Les Beatles sont aussi assez connus mais seulement quelques une de leur nombreuses chansons. Maroon 5 connait son petit succès aussi. Nous chantons When you believe avec Linlin. Enfin, j'essaie de la suivre car je me rends vite compte que je ne connais que le refrain et quelques bouts des couplets…Un massacre donc.

Soirée très musicale.


Angelina est chouchoutée par toutes mes collègues de bureau qui sont sous le charme. Elle profite de son succès pour chanter une chanson sur "les cow boys qui picolent". Heureusement que son public est essentiellement composé de chinoises qui ne comprennent pas le français... Ca nous fait bien rire en tous cas.

Lydia, Angelina, Emila


Emilia m'apporte ensuite un paquet. Un cadeau de la part de l'ensemble des filles présentes. Je suis très touchée. C'est un joli vase sur lequel on peut voir des inscriptions chinoises. L'un des premiers styles dans l'histoire de la calligraphie si je ne me trompe pas. Voilà un super souvenir!


Puis vient l'heure du gâteau. Avant, je me fais prendre en photo avec chacune des filles devant le gros paquet qui contient le dessert. Puis nous l'ouvrons. Il est énorme. Photo de groupe.


Tout le monde entonne la chansons « Joyeux anniversaire », « Happy birthday » et « 生日快乐). C’est le même air mais comme les paroles sont différentes, c’est une joyeuse cacophonie ! Avant de souffler mes bougies, je demande aux filles de la rechanter une fois en chinois. Puis je souffle et c’est le découpage du gâteau. Avant je dois faire un vœu. Ici on ne fait pas le vœu avant de souffler les bougies mais avant de couper le gâteau. Forcément, c'est à moi que revient cette tâche délicate. Distraite, je coupe sans compter le nombre de personnes donc les parts seront inégales... Il y en aura pour tous les gouts. Il faut voir lé bon côté des choses! Et puis, Arnaud me dit qu'il ne faut pas que je me formalise, donc tout va bien...




Nous continuons à chanter jusqu'à 10 heures puis tout le monde rentre chez soi. Très bon anniversaire a Shanghai!

Je prends le bus avec Emilie. Puis chez moi, je téléphone à Fa, discute sur MSN. Je lance le téléchargement de l'épisode 1 de la saison 2 de Californication en espérant que tout fonctionne et que je puisse le regarder demain matin avant d'aller au boulot. Je finis mon bouquin et apprends que finalement l'amour ne dure pas trois ans.

Sur cette belle pensée, je m'endors après avoir passe une très bonne journée.

jeudi 25 septembre 2008

Mercredi 24 Septembre : Mise au point sur les bananes

Ce matin, après une nuit plutôt normale, je mange les Princes que j'ai acheté hier puis je descends pour acheter une banane.

Le bus a du retard donc j'ai l'occasion de fondre en plein soleil. J'arrive au bureau un peu à la bourre. Tout le monde me demande si ça va mieux. C'est avec un grand sourire que je réponds : oui oui, tout va très bien. Je pense que je suis guérie. Ne jamais vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Car oui, l'ours est bien en vie. Ce matin, je passe presque autant de temps sur les toilettes que sur ma chaise.
Je discute avec Caro et lui fait part de mes malheurs, la pauvre...

Puis avant le repas, Annie vient me voir. Elle doit avoir certainement peur de mon expression car elle me demande tout de suite si quelque chose ne va pas. Puis elle prend les choses en main et m'explique ce que je dois manger. Quand je lui dis que je ne mange que du riz et des bananes, elle pousse un cri. Des bananes? Surtout pas des bananes! Ici, on achète des bananes lorsque l'on veut fréquenter plus assidument les toilettes... Ha. Donc elle est en train de me dire que depuis une petite semaine, je crois me soigner mais en fait, je ne fais qu'empirer la situation? Pourtant je suis sure que dans mon cas, les bananes sont recommandées. J'en viens à affirmer quelque chose de stupide : "ha mais nous on dit que ca nous fait du bien dans ce sens là"... Je veux bien que nous soyons différents pour beaucoup de choses mais nous faisons tout de même partie de la même espèce et à mon avis les mêmes causes produisent les mêmes effets chez tout le monde. Je vérifie donc sur un site internet de santé bien français : les bananes ont des vertus agissant contre la constipation. CONTRE?
Dès que je rentre en France, je règle mes comptes avec tous les gens qui depuis que je suis petite m'ont dit que les bananes constipaient. Qu'ils sachent qu'ils ont nettement contribue à me faire visiter tous les toilettes de Shanghai cette dernière semaine...

Ce midi, nous allons dans mon restaurant préféré : Xiaoting. Ca me fait une belle jambe... Les filles s'occupent bien de moi, me disent ce que je peux et ce que je ne dois absolument pas manger. Au menu donc : riz, œufs et soupe de légumes et tofu.

Cette après midi je bosse.

A 18 heures, je retourne chez moi. Je lance le téléchargement du fameux épisode 1 de la saison 4 de How I met your Mother. Avec un peu de chance, il sera chargé lorsque je reviendrai du restaurant ce soir. Oui, j'ai rendez-vous à 19h30 avec tous les collaborateurs de l'entreprise. Le big boss et un directeur sont là. Ici on les appelle les VIPs, ce qui me fait beaucoup rire. Je vais peut être leur demander des autographes...

J'ai juste le temps de me préparer et de discuter un peu sur MSN puis je prends un taxi direction Donghu lu. Lorsque j'arrive quasiment tout le monde est déjà là.
Le restaurant est super sympa. Des tableaux d'un artiste sont décorent les murs. Des objets d'art sont posés un peu partout.
Je passe un très bon moment bien que je ne mange presque rien. Je déguste tout de même une pince de crabe. Ici on ne nous donne pas d'ustensile pour nous battre avec la coquille mais le crabe est déjà découpé. Rien de plus facile donc.

Nous revenons en taxi avec les filles. En rentrant, je me jette sur mon ordinateur. Le téléchargement est fini. C'est parti pour 21 minutes 14 de rigolade. It is delightful.

Puis je bosse un peu pour VLV!

Maman m'appelle pour me souhaiter un joyeux anniversaire. Ce qui fait très très plaisir. Hé oui, bien qu'il ne soit que 18 heures en France, il est déjà minuit pour moi. J'ai donc déjà 21 ans en Chine. 21 ans en Chine. La classe...!




Dans "un jour, un vélo" : aujourd'hui, ce n'est pas tout à fait un vélo mais plutôt un engin roulant. Qui a l'air très efficace aussi. N'en doutons pas!