vendredi 3 octobre 2008

Mercredi 1er Octobre : Zai jian Zhong guo !

Voilà, je suis dans l’avion. Encore trois heures et nous atterrissons enfin. Treize heures de vol de jour, c’est long, très long !

Ceci est le dernier post de ce blog. Je commence par raconter ce début de journée, riche en péripéties…

Ce matin, je me réveille avant que mon réveil ne sonne et commence à m’activer. J’ai des petites choses à faire et je dois surtout vérifier que je n’ai rien oublié dans l’appartement. Le taxi doit venir me chercher à 8 heures mais je me doute bien qu’il arrivera au moins dix minutes en avance. J’ai donc intérêt à être prête un peu plus tôt.

Je m’assois sur ma valise pour la fermer. Je ne suis pas assez lourde mais j’y arrive au bout de quelques minutes et de quelques litres de transpiration.

Comme prévu, le chauffeur m’appelle à 7 heures 50 pour me dire qu’il est en bas, enfin je suppose qu’il me dit ça. Je lui réponds à peu près : attendez, je vais. Bon, je me dépêche de trainer mes valises et de mettre la clé dans la boite aux lettres car on ne sait jamais, il n’a peut être pas bien compris. Mes valises sont extrêmement lourdes. Une femme de ménage propose de m’aider. Je refuse en lui souriant. Ce n’est pas son job. En revanche, le chauffeur lui a le droit de prendre ma grosse valise.

Dans le taxi, je commence à réaliser que ça y’est, c’est fini. Cependant, je suis bien concentrée sur la suite des événements : ne pas se tromper de terminal par exemple. Mon guide de conversation m’aide une fois de plus et je demande au taxi s’il sait. Apparemment, il maitrise l’aéroport donc pas de souci.
Sur le chemin, un taxi en panne au bord de la route, un mec en costard avec une mallette à la main qui se balade sur la bande d’arrêts d’urgence de l’autoroute et un carambolage qui inclut deux camions et quelques voitures. Nous l’évitons de justesse, comme si de rien était, à la chinoise…

Le chauffeur me dépose devant le bon terminal et le guichet Air France. Que demande le peuple ? Enfin, jusque là tout va bien. Les choses vont commencer à se gâter…

En faisant la queue pour enregistrer les bagages qui partent en soute, je me rends compte qu’ils sont extrêmement sévères avec le poids des bagages à main. Ils contrôlent tout. Or je sais pertinemment que je suis en gros surpoids. Stress. Je tente la ruse. Arrivée au guichet, je pose des questions pour faire diversion. Et à la question : un seul bagage à main ? (mon sac à main), je réponds par un gros mensonge : yes. J’ai ma valise énorme à mes pieds…
Suite des opérations : je dois rouvrir ma valise rouge parce qu’elle contient des produits illicites. Passablement énervée parce que je ne vois pas ce qu’il peut y avoir dans ma valise, j’entre dans le local où on me demande d’ouvrir et de chercher deux briquets. Effectivement, j’avais acheté des briquets, trop beaux… je dois les laisser. Ok, pas de rébellion, ça ne sert à rien. En revanche je m’énerve car je n’obtiens aucune aide de la part des flics pour refermer la valise. Ils finissent par appuyer comme des fous dessus pour que ça se ferme en s’énervant eux aussi.

Bon, ça c’est fait. Et voilà une erreur qui me coutera 210 euros : je ne savais pas que le poids des bagages à mains pouvait être contrôlé encore par la suite. Donc je ne cache pas une expression faciale qui signifie en gros : « putain de sa race, c’est lourd ». Vérification de la carte d’embarquement, pesage de la valise, énervement du gars. Je fais semblant de ne pas comprendre mais bon, je suis obligée de REfaire la queue à l’embarquement en sachent pertinemment que je devrai sortir la carte bleue une fois au guichet. Au bout d’une demi-heure d’attente, j’apprends que je dois payer 17kilos en plus. A raison de 30 euros par kilos, je demande s’il n’y a pas un autre moyen. Si ! Me répond gentiment l’employée en voyant que je suis au bord des larmes : « vous pouvez jeter 5 kilos de vos affaires ». Ha bah tiens, ça me réconforte ça. Finalement je trouve une autre solution : j’envoie 7 kg en soute, pour le prix de 210 euros (quand j’y pense, je vivais deux semaines à Shanghai avec ce budget…donc je n’y pense pas). Mais avant, je dois aller payer à l’autre bout du terminal, en courant parce que je n’ai plus le temps…
Résultats des courses : j’ai jeté la moitié de mes affaires dans la soute et dans un sac souple. J’espère de une que je retrouverai ce sac, de deux qu’il sera encore entier et que toutes mes affaires seront dedans et de trois, qu’elles ne seront pas explosées. J’évite de penser à ça aussi. Et j’oublie également que j’avais mis un briquet dans ce sac là aussi…. La prochaine fois, je prends le bateau…

Bref, là je suis dans l’avion. Plus que trois petites heures et j’arrive en France. Ce midi, camembert. J’attends le diner avec impatience.

Je profite de ce dernier post pour faire quelques remerciements :

Tout d’abord, merci à tous les lecteurs de ce blog. Je sais que mes aventures étaient suivies quotidiennement. Cela me fait énormément plaisir. Spéciale dédicasse à Mamie qui guettait les nouveaux posts et qui s'est mise à Skype cet été!
Merci à tous.

Merci à Papa, Jean-Marc et Jean-Pierre sans qui je n’aurais jamais eu l’occasion de vivre ces trois mois en Chine.
Merci à Emilie et Linlin qui m’ont aidé lors de mes démarches de visa et tout au long de mon séjour.
Merci à Emilia qui m’a accueillie dans le bureau lors de mon premier jour et qui a toujours été là pour moi. Merci du fond du cœur.
Merci à Annie et Ada qui ont répondu à mes nombreuses questions.
Merci à toute l’équipe du bureau !!
Merci à Lucie, qui m’a accueillie chez elle. Surtout merci pour les slurps…
Merci à Arnaud pour sa machine à laver et juste pour sa machine à laver.
Merci à Mathieu qui a organisé le voyage à Nanjing.
Merci à Marc qui m’apprend le chinois.
Merci à Marie pour les trois jours à Pékin.
...
Et surtout merci à tous pour ces rencontres, ces découvertes et ces moments inoubliables!

Mardi 30 Septembre : So this is goodbye.

Après une bonne nuit de sommeil, je suis prête à attaquer cette dernière journée. Mon appartement est presque rangé, mes valises sont presque faites. La grosse mission de ce jour : envoyer mon carton.

Je prends le taxi étant donné que je n’ai pas trouvé de scotch à la réception. En effet, on ne m’a proposé qu’une ficelle pour emballer les cadeaux…

Grande fierté de cette fin de séjour : ayant les mains prises, un coup d’œil a suffit pour que le taxi comprenne que je veux qu’il m’emmène quelque part.

Il me dépose donc devant le bureau et je galère avec cette grosse boite pas fermée jusqu’au neuvième étage.

Ce matin, je dois dire que je ne suis pas extrêmement motivée pour travailler. Je finis le boulot en cours, range mon bureau. Puis j’ai une réunion de débriefing final avec Jean-Pierre, Emilie et Jessica. Cela occupe toute la fin de matinée. Nous allons manger ensemble.

Vers 15 heures, je vois Linlin débarquer près de mon bureau en courant. Dans sa précipitation, elle me parle en chinois. Je comprends vaguement qu’il faut se dépêcher pour aller à la poste car le bureau ferme plus tôt aujourd’hui. Nous courrons donc à la recherche d’un taxi. Nous arrivons à l’heure. Mon colis se fait peser, scotché. La poste chinoise apparemment n’aime pas DHL donc masque avec du gros scotch jaune les logos de leurs concurrents. Je demande à Linlin si j’ai des chances de revoir mes affaires. Elle a l’air très confiante. Je m’en remets donc à elle. Adresse de la réception du colis : mon adresse à Lille, adresse de l’expéditeur : l’adresse du bureau. Papier rempli donc à la fois en français et en chinois. C’est beau l’internationalité !

Nous revenons sur Lingling Lu à pied, ce qui nous permet de discuter entre filles. Je m’aperçois alors que mes collègues sont très heureuses d’avoir une copine occidentale. Et que finalement, je leur ai peut-être apporté autant qu’elle m’ont appris de choses. Je ne m’en étais pas rendue compte au premier abord (et pendant ces trois mois, quelle perspicacité…) mais aujourd’hui, c’est clair. C’est donc un très bon échange culturel et amical et je tiens absolument à garder contact avec les filles !

Bilan donc : question de Linlin : qu’est ce que j’ai le plus aimé ici ? Je ne peux citer qu’une chose. Je réponds donc : les rencontres que j’ai pu faire, les découvertes culturelles, la nourriture.
Qu’est ce que je n’ai pas aimé ? Sans aucun doute : les crachats. Réponse qui la fait beaucoup rire.

De retour à mon bureau, je finis de ranger puis envoie un mail général d’au revoir. A 18 heures, c’est le cœur serré que je commence à faire mes adieux. Echange traditionnel d’adresses hotmail. Les filles y tiennent particulièrement, ce qui me fait très plaisir. Promis, la prochaine fois que je viens à Shanghai, je viens leur dire bonjour, on sort dans des bars et on ira au karaoké. A ce sujet, il faut que je m’entraine grâce à mon nouveau DVD.

Je passe donc la porte du bureau pour la dernière fois, prends l’ascenseur et me retrouve directement confrontée aux problèmes logistiques du voyage : achat d’écouteurs, des derniers souvenirs, lavage des draps… Procédons par ordre. Je commence par m’acheter à manger pour récupérer des forces. Je prends quelques dernières photos du quartier de mon bureau.

Ada m’a indiqué un magasin d’électronique qui n’est pas très loin. Effectivement, je le trouve. En Chine, pour acheter des écouteurs à 2 euros 50, il faut pas moins de trois vendeurs qui présentent tous les modèles, d’une vendeuse qui fait la facture (oui, pour 2 euros 50, j’ai besoin d’une attestation d’achat, d’une garantie, d’une assurance en cas d’un nouvel arrachage soudain dans la rue…) et de deux caissières.

Je prends ensuite le bus et me dirige vers Yu yuan où je compte trouver les derniers souvenirs qu’il me manque. Je ne prends plus de plan : Shanghai, trop facile pour moi. On dirait même que j’ai récupéré le snobisme des occidentaux qui maitrisent les lieux….Ha non pas ça ! Second degré bien entendu.
Je me promène pendant deux petites heures au milieu des boutiques de souvenirs. Quelques questions que l’on me pose et qui finissent par m’énerver :
Do you want to buy something ? Non non, je regarde des souvenirs depuis deux heures pour le plaisir.
Do you like it ? Je regarde et ensuite je pourrai répondre. Je n’ai pas de don de prémonition.
La questions ultime : Hey lady : do you want a bag, shoes, watch ? NON !! Luuuis Vouiton ? NON !! Je pense que les chinois croient réellement que nous sommes des machines à payer qui nous mettons en route des que nous entendons certains mots clé : luuuis Vouiton ou bags par exemple. Hé non, ce n’est pas si facile !

Complètement exténuée, je finis par rentrer chez moi pour chercher quelques affaires à laver et à donner à Arnaud. Lorsque j’arrive chez lui, ils ont déjà mangé. Moi je n’ai pas eu le temps de diner. Angelina me propose gentiment un Babybel. Je ne peux pas refuser.
Puis, pour boucler la boucle, Arnaud sort une petite bouteille d’alcool de riz. C’est toujours aussi mauvais mais voilà, je pense que c’est réellement le signe de notre amitié donc nous buvons quelques verres pour finir mon étape « Shanghai ». Nous nous disons au revoir. Je prends vraiment conscience que quelque chose se termine. Effectivement, ils sont les trois derniers à qui je dis au revoir. Désormais je vais être seule jusqu’à mon arrivée en France.

En sortant de la résidence, je suis un peu feignante et décide de prendre le taxi. Alors que je fais signe à un chauffeur, un vélo passe devant moi, titube, se prend le trottoir et s’échoue tout doucement sur le pavé. N’ayant pas mangé, je n’ai que les trpis verres d’alcool de riz dans l’estomac, l’effet est immédiat : explosion de rire !

Puis je monte dans le taxi et discute avec le chauffeur. Je lui apprends bonjour et au revoir en français. Il m’apprend les directions et me fait répéter jusqu’à ce que je le dise bien. Le problème, c’est qu’arrivée en bas de chez moi, je n’y arrive toujours pas donc prolongations sur le parking devant mon immeuble. C’est ça la Chine aussi !

Ce soir, je finis mes valises, qui sont trop lourdes. J’espère que ça va passer. J’achève le nettoyage, prend une douche puis au dodo.

Lundi 29 Septembre : Trop d’affaires pour pas assez de valises !

Ce matin au lever, ma première pensée s’adresse à mon carton. Je n’ai d’yeux que pour lui. Ça devient une obsession.

Etant donné que tout le monde a travaillé ce weekend, il n’y a personne dans mon immeuble. Je vais m’acheter des baozi et des petits pains avec de la confiture qui effectivement passent très bien le matin. Dans le bus, pas de souci pour s’asseoir.

Lorsque j’arrive au boulot, j’ai réellement l’impression que nous sommes les seuls à travailler. La preuve : il n’y a que deux ascenseurs en marche…

Ce midi, nous allons manger à Xiaoting. Je pense que ça sera mon dernier déjeuner dans ce petit restaurant. Donc j’en profite bien !

Ce soir directement après le boulot, avec mon carton vide sous le bras, je vais chez Arnaud pour chercher sa balance. Finalement, je suis invitée à manger avec eux et nous passons une bonne petite soirée.

En rentrant, je fais le carton mais je m’aperçois que j’ai oublié un petit détail : le scotch… une galère s’annonce demain quand je devrai le trimballer !

samedi 27 septembre 2008

Samedi 27 Septembre : Vie Shanghaiaise.

Ce matin, j’ouvre à peine un œil que je m’aperçois qu’Arnaud m’a déjà laissé des messages MSN. Il me décrit l’emploi du temps de leur journée et m’invite à les joindre. « On décolle dans une heure » me dit-il. Oula, une heure. Il me faut le temps d’émerger tout de même.

Je me prépare, prends du linge à nettoyer (oui, je suis un profiteuse et je saute sur la moindre occasion) puis mon ordinateur (nous allons échanger nos photos). Puis je descends et m’achète un petit déjeuner que je mange dans le bus.

Sur le trottoir, des gens sont en train de faire une chorégraphie devant un coiffeur avec de la musique à fond. Quand je réfléchis bien, je ne trouve aucune journée depuis que je suis ici où je n’ai pas été surprise, amusée ou étonnée lorsque je me promenais dans la rue. Il y a toujours quelque chose à voir.

Dans le bus, une personne âgée se casse la figure suite à coup de frein trop brusque. Il fallait bien que ça arrive. Mais ici, personne ne s’inquiète réellement. Je pense que je suis la plus affolée. Même la petite vieille se relève avec une souplesse incroyable. Magie du Tai chi.

Je finis de me réveiller et achève mon petit déjeuner puis j’arrive à Yude Lu. Je marche un peu et passe à côté d’une école. Les enfants ont cours ce weekend. Effectivement, quasiment tout le monde travaille ce samedi et ce dimanche pour ne pas travailler lundi et mardi et ainsi avoir une longue semaine de vacances. Le 1er, c’est la fête nationale chinoise. Ce jour sera suivi de quelques jours de congés. Si le gouvernement prenait ce genre de mesures en France, j’imagine la réaction de tout le monde. Demander aux gens de travailler le dimanche ? C’est quoi cette blague ? Je dois dire que je suis d’accord. Mais ici, on ne gâche pas un jour qui est censé être travaillé alors si l’on veut pouvoir profiter de sa longue semaine, il faut sacrifier ce weekend.

Les enfants sont dons tous groupés dans la cour et font tous ensemble une sorte de chorégraphie sportive. Voilà où nait le conditionnement de la pensée et des actes. C’est là qu’on se rend vraiment compte de l’importance de l’école dans une société. Ici, ils font ce genre d’exercices plusieurs fois par jour et sont entrainés à suivre un leader et à ne pas sortir du rang. Pas besoin de faire un dessin de la suite des événements.

Arrivée chez Arnaud, je lance une machine et nous partons en métro au marché aux tissus. J’achète quelques petites bricoles. Nous sommes devenus les pros de la négociation. Par exemple : de 280 Yuans pour prix de départ, je passe à 60 Yuans… Je me demande combien de touristes achètent ces trucs à 280 Yuans… Il doit y en avoir sinon, les commerçant ne sortiraient jamais ces prix.

Puis nous allons manger dans un petit restaurant qui cuisine les plats de la province du Sichuan. C'est-à-dire très épicés. Je demande les fameux œufs à la tomate et les bien connues aubergines et nous nous régalons.

Ensuite nous retournons un peu au marché aux tissus. Angelina étant fatiguée, Caroline la ramène chez eux pour faire une petite sieste. Pendant ce temps, j’accompagne Arnaud à Pudong. Il doit aller chercher son Visa. Je suis un peu déçue car nous ne croisons pas de petits français péteux à qui nous voulions faire croire que nous n’aimions pas les chinois…etc. Cette attitude est très mesquine mais permet de bien rire.

Retour en métro puis une fois arrivés dans leur appartement, nous échangeons les photos de notre séjour. Je suis impressionnée par le nombre de clichés que j’ai de la Chine dans mon ordinateur : plus de 2000. Autant de très bon souvenirs.

Petits gâteaux apéros français et saucisson que Caroline a apportés. Puis nous mangeons les restes du repas de midi que nous avions faits mettre dans des doggy bags. Un peu de fromage pour finir le repas en beauté. Puis, d’un commun accord, nous décidons de nous faire souffrir en parlant de ce que nous mangerons dès notre retour en France. Du fromage bien entendu (raclette, fromage de chèvre, chacun exprime ses gouts et les défend), de la charcuterie, des desserts, beaucoup de desserts, du pain bien sûr, du sucre, des bonnes pates, de la viande. Finalement, constatant que nous nous infligeons trop de peine, nous décidons d’arrêter cette énumération diabolique. Car lorsque nous regardons sur la table, il n’y a que du riz, des légumes et de la viande coupée en petits morceaux et flottant dans de la sauce épicée. C’est très bon d’accord mais trop de riz tue le riz.

Nous discutons un peu puis je rentre chez moi. Dans le bus, je ne peux pas m’empêcher d’exploser de rire lorsque je vois un reportage sur les gens qui font leurs courses en pyjama dans les grandes surfaces. Puis lorsque les informations sont terminées, un homme entre dans le bus avec une chaise à la main. Je ne sais pas pourquoi mais cela me fait beaucoup rire et je me dis que s’il s’assoit dessus, je ne pourrais plus me retenir et j’exploserai d’hilarité. Pendant tout ce temps bien sur, je me fais fixer par mon voisin de droite. En fait, il n’y a pas besoin de mettre la télé dans le bus. Pour éviter des couts inutiles à la compagnie de transports en communs de Shanghai, il suffit d’embaucher un occidental, de le planter au milieu du bus et le tour est joué. Une animation pour rendre le trajet plus agréable et moins long pour les utilisateurs.

Arrivée chez moi, je parle avec Fa sur Skype. Fa qui est dans son lit et qui se remet de son anesthésie. Tout va bien. Quelques cachets et son ulcère ne sera plus qu’un mauvais souvenir. Puis conversations MSN. Je trie mes photos. Ceci a vraiment un gout de départ. Après avoir regardé le JT de France 2, je m’endors.

Vendredi 26 Septembre : Repas d’au revoir.

Ce matin, je renoue définitivement avec les Baozi pour le petit déjeuner. Grand retour à la gastronomie chinoise. Je dois dire que ça fait beaucoup de bien. Je passe devant une banque tous les matins. Aujourd’hui, une professeur de gym s’est installée sur la petite place devant l’établissement et motive ses élèves grâce à des cris et à de la musique assez forte. Yi er san si (un deux trois quatre)

Au bureau ce matin, je me rends compte que pas mal de filles prennent deux jours de congé lundi et mardi prochain pour avoir leur longue semaine de vacances. Cela signifie que je ne les reverrai plus avant que je parte. Or je voulais faire un repas d’au revoir. Je ne dis pas repas d’adieux, je trouve ce terme trop pessimiste et je sais bien que je reviendrai à Shanghai un jour donc…
J’organise ça pour ce midi. Les filles sont très contentes et adirent aussi le restaurant XiaoTing donc tout va très bien. Nous serons 11.

J’ai pas de mal de choses à faire pour le boulot en cette belle matinée de septembre. Une distraction cependant : les filles mettent les photos d’hier dans le dossier partagé.

Vers midi, j’impulse le mouvement et nous allons toutes au restaurant. Nous choisissons une grande table. Ceci nous permettra de commander des plats autres que ceux compris dans le business lunch. Hé oui, aujourd’hui est un grand jour. Et puis, j’ai ma carte bleue avec moi donc pas de souci. Nous pouvons prendre ce qui nous plait. Je choisis bien évidemment les aubergines et je m’assure que les filles prennent les petits plats de d’habitude. Enfin, pas besoin d’être trop vigilante car c’est la premières des choses qu’elles font. Je ne semble pas être la seule à raffoler de cette cuisine.

Les plats arrivent au fur et à mesure et sont délicieux. Etant donné que nous sommes onze à table, je n’ai pas intérêt à laisser passer les plats que j’aime bien lorsque le plateau tourne !

Cette après-midi, les filles sont assez cool. On sent le weekend (et les vacances) approcher à grands pas. Annie nous met cependant un peu la pression car il faut terminer quelques petites choses avant son départ. Nous courrons donc partout pour avoir le temps d’envoyer des paquets en Pologne.

Puis vient le temps des au revoir. Je n’aime pas trop ça. D’abord Annie. Nous échangeons forcément nos adresses MSN. En trois mois, j’ai vraiment eu le temps de m’attacher aux gens et je dis dire que c’est assez difficile pour mois de me dire que je ne les verrai plus avant longtemps.

Ensuite, je vais dire au revoir à Emilia. S’il y a une séparation que je redoutais, c’était bien celle là. Emilia est la première personne à qui j’ai parlé ici quand je suis arrivée début juillet. C’est elle qui m’a tout expliqué et qui m’aidé lorsque j’en avais besoin. Mais c’est surtout elle qui m’a appris et fait comprendre beaucoup de choses sur la culture et la civilisation chinoise. Ce que j’apprécie beaucoup, c’est qu’elle comprenne que certaines choses peuvent me choquer ou me rendre sceptique. Elle revendique ses origines bien sûr mais elle est extrêmement ouverte. Avec elle le dialogue est constructif. Bien que nous n’ayons pas le même âge, je la considère vraiment comme une amie. C’est donc avec un pincement au cœur que je lui dis au revoir. Et là encore, au revoir et pas adieu car nous nous reverrons, ici ou en France. Je dis aussi au revoir à Pascal. Au revoir et à bientôt.

Lorsque j’attends mon bus, je me rends vraiment compte que quelque chose se termine. Et si je suis triste, c’est que tout s’est très bien passé ici. Donc c’est plutôt bon signe !

Ce soir je parle avec Fa sur Skype. Assez longtemps. Trop longtemps même car lorsque nous finissons, tous les magasins de baozi et compagnie sont fermés. Tant pis, pas de diner ce soir. Ca ne peut que me faire du bien entre nous…

Je télécharge de la musique chinoise puis je m’endors en regardant le JT de France 2. Je me réveille au milieu de la nuit avec mes lunettes sur le nez, mon ordinateur qui tourne et des gens qui tentent d’établir une discussion sur MSN. Après m’être demandée où je suis, j’enlève mes lunettes, éteins mon ordinateur et me rendors…

vendredi 26 septembre 2008

Jeudi 25 Septembre : 生日快乐 (Sheng ri kuai le), bon anniversaaire!

Ce matin, je me réveille toute guillerette. 21 ans en Chine...
Avec le décalage horaire, je dois avouer que je me sens un peu seule niveau messages. Seules quelques personnes ont pensé que j'avais 21 ans 6 heures en avance.

Tout joyeuse, je quitte mon appartement, et vais attendre mon bus au soleil. Je pense que c'est la première fois que je passe mon anniversaire en robe et en ballerines. Je sors "L'amour dure trois ans" (de toute façon, rien ne peut atténuer ma bonne humeur aujourd'hui) et me plonge dans les lignes de Beigbeder. Plonger, le terme est bien choisi. Je suis tellement captivée que je ne remarque pas que le bus est arrivé depuis un certain temps et qu'il va bientôt repartir. Je m'en aperçois à la dernière minute, pousse le million de personnes qui me sépare de la porte et saute sur la marche. C'était moins une.

Ce midi, nous allons manger dans le fast food ou nous avions été avec Tracy et Emilia. Le fameux fast food qui sert sang de porc. Cette fois, je ne me lance pas dans une soupe mais prends des raviolis. Je choisis le simple. Mon ventre va mieux mais je ne vais pas non plus trop lui en demander.

Cette après midi, j'assiste à la réunion qui présente les résultats de l'étude marketing qui a été menée au cours du mois dernier. Extrêmement intéressant. Je sors beaucoup plus tard que prévu, si bien que j'ai quasiment fini ma journée de travail lorsque je me rassois à mon bureau. Enfin, aujourd'hui, je reste plus tard car nous allons directement au karaoké toutes ensemble.
Emilie, Arnaud, Caroline et Angelina doivent nous rejoindre. A 18h30, je tente d'impulser le mouvement mais personne ne bouge dans le bureau. Les filles se parlent en messes basses puis se rendent vite compte que de toutes façons, elles peuvent hurler les détails de l'organisation de ma surprise, tant que c'est en chinois, il n'y a pas de risque que je comprenne. Nous trouvons cette situation assez amusante. J'attends donc dans le bureau car apparemment il ne faut pas que j'aille tout de suite au karaoké. Puis je finis par descendre retrouver Caroline, Arnaud et Angelina. Annie et Tracy arrivent et nous y allons ensemble.

A peine arrivés dans la salle, il faut que j'ouvre le cadeau qu'Angelina tient pour moi depuis vingt minutes. Elle n'en peut plus d'impatience. "Tu l'ouvres maintenant ou après? C'est comme tu veux hein?" Je suppose que la question étant répétée toutes les cinq minutes, la réponse attendue est assez claire... Je finis donc par ouvrir le petit paquet : un porte monnaie Hello Kitty !

Comme nous sommes une petite quinzaine, la salle est assez grande. Ce karaoké est vraiment énorme. Décoration dorée dans le hall, des milliers de lumières, un piano à queue blanc qui joue tout seul... Et le buffet. C'est le premier repas depuis une semaine ou je peux manger à peu près normalement. Alors je compte bien en profiter! Je remplis bien mon assiette une fois que j’ai compris le fonctionnement des jetons pour payer le buffet. Puis après avoir demandé mon chemin pour retourner dans la salle, je rejoins LinLin, Ada et Rita qui ne lâchent pas leurs micros.

J'avale mon repas en moins de deux. C'est que j'ai vraiment très faim. Puis nous programmons des chansons en anglais avec Pascal car nous ne gérons pas du tout les chansons chinoises. J'en reconnais quelques une pour les avoir déjà entendues soit sur internet ou dans les magasins mais je suis bien incapable de mettre des paroles sur les mélodies. Je dois dire que c'est assez frustrant.


Annie et Ada


Rita et Tracy

Arnaud, Angelina, Caroline


Emilia s'occupe d'intercaler chansons anglaises et chansons chinoises pour que tout le monde y trouve son compte. Les chinoises connaissent bien entendu certains air anglophones. Ainsi, je m'aperçois que les Spice Girls sont universellement connues. Les Beatles sont aussi assez connus mais seulement quelques une de leur nombreuses chansons. Maroon 5 connait son petit succès aussi. Nous chantons When you believe avec Linlin. Enfin, j'essaie de la suivre car je me rends vite compte que je ne connais que le refrain et quelques bouts des couplets…Un massacre donc.

Soirée très musicale.


Angelina est chouchoutée par toutes mes collègues de bureau qui sont sous le charme. Elle profite de son succès pour chanter une chanson sur "les cow boys qui picolent". Heureusement que son public est essentiellement composé de chinoises qui ne comprennent pas le français... Ca nous fait bien rire en tous cas.

Lydia, Angelina, Emila


Emilia m'apporte ensuite un paquet. Un cadeau de la part de l'ensemble des filles présentes. Je suis très touchée. C'est un joli vase sur lequel on peut voir des inscriptions chinoises. L'un des premiers styles dans l'histoire de la calligraphie si je ne me trompe pas. Voilà un super souvenir!


Puis vient l'heure du gâteau. Avant, je me fais prendre en photo avec chacune des filles devant le gros paquet qui contient le dessert. Puis nous l'ouvrons. Il est énorme. Photo de groupe.


Tout le monde entonne la chansons « Joyeux anniversaire », « Happy birthday » et « 生日快乐). C’est le même air mais comme les paroles sont différentes, c’est une joyeuse cacophonie ! Avant de souffler mes bougies, je demande aux filles de la rechanter une fois en chinois. Puis je souffle et c’est le découpage du gâteau. Avant je dois faire un vœu. Ici on ne fait pas le vœu avant de souffler les bougies mais avant de couper le gâteau. Forcément, c'est à moi que revient cette tâche délicate. Distraite, je coupe sans compter le nombre de personnes donc les parts seront inégales... Il y en aura pour tous les gouts. Il faut voir lé bon côté des choses! Et puis, Arnaud me dit qu'il ne faut pas que je me formalise, donc tout va bien...




Nous continuons à chanter jusqu'à 10 heures puis tout le monde rentre chez soi. Très bon anniversaire a Shanghai!

Je prends le bus avec Emilie. Puis chez moi, je téléphone à Fa, discute sur MSN. Je lance le téléchargement de l'épisode 1 de la saison 2 de Californication en espérant que tout fonctionne et que je puisse le regarder demain matin avant d'aller au boulot. Je finis mon bouquin et apprends que finalement l'amour ne dure pas trois ans.

Sur cette belle pensée, je m'endors après avoir passe une très bonne journée.

jeudi 25 septembre 2008

Mercredi 24 Septembre : Mise au point sur les bananes

Ce matin, après une nuit plutôt normale, je mange les Princes que j'ai acheté hier puis je descends pour acheter une banane.

Le bus a du retard donc j'ai l'occasion de fondre en plein soleil. J'arrive au bureau un peu à la bourre. Tout le monde me demande si ça va mieux. C'est avec un grand sourire que je réponds : oui oui, tout va très bien. Je pense que je suis guérie. Ne jamais vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Car oui, l'ours est bien en vie. Ce matin, je passe presque autant de temps sur les toilettes que sur ma chaise.
Je discute avec Caro et lui fait part de mes malheurs, la pauvre...

Puis avant le repas, Annie vient me voir. Elle doit avoir certainement peur de mon expression car elle me demande tout de suite si quelque chose ne va pas. Puis elle prend les choses en main et m'explique ce que je dois manger. Quand je lui dis que je ne mange que du riz et des bananes, elle pousse un cri. Des bananes? Surtout pas des bananes! Ici, on achète des bananes lorsque l'on veut fréquenter plus assidument les toilettes... Ha. Donc elle est en train de me dire que depuis une petite semaine, je crois me soigner mais en fait, je ne fais qu'empirer la situation? Pourtant je suis sure que dans mon cas, les bananes sont recommandées. J'en viens à affirmer quelque chose de stupide : "ha mais nous on dit que ca nous fait du bien dans ce sens là"... Je veux bien que nous soyons différents pour beaucoup de choses mais nous faisons tout de même partie de la même espèce et à mon avis les mêmes causes produisent les mêmes effets chez tout le monde. Je vérifie donc sur un site internet de santé bien français : les bananes ont des vertus agissant contre la constipation. CONTRE?
Dès que je rentre en France, je règle mes comptes avec tous les gens qui depuis que je suis petite m'ont dit que les bananes constipaient. Qu'ils sachent qu'ils ont nettement contribue à me faire visiter tous les toilettes de Shanghai cette dernière semaine...

Ce midi, nous allons dans mon restaurant préféré : Xiaoting. Ca me fait une belle jambe... Les filles s'occupent bien de moi, me disent ce que je peux et ce que je ne dois absolument pas manger. Au menu donc : riz, œufs et soupe de légumes et tofu.

Cette après midi je bosse.

A 18 heures, je retourne chez moi. Je lance le téléchargement du fameux épisode 1 de la saison 4 de How I met your Mother. Avec un peu de chance, il sera chargé lorsque je reviendrai du restaurant ce soir. Oui, j'ai rendez-vous à 19h30 avec tous les collaborateurs de l'entreprise. Le big boss et un directeur sont là. Ici on les appelle les VIPs, ce qui me fait beaucoup rire. Je vais peut être leur demander des autographes...

J'ai juste le temps de me préparer et de discuter un peu sur MSN puis je prends un taxi direction Donghu lu. Lorsque j'arrive quasiment tout le monde est déjà là.
Le restaurant est super sympa. Des tableaux d'un artiste sont décorent les murs. Des objets d'art sont posés un peu partout.
Je passe un très bon moment bien que je ne mange presque rien. Je déguste tout de même une pince de crabe. Ici on ne nous donne pas d'ustensile pour nous battre avec la coquille mais le crabe est déjà découpé. Rien de plus facile donc.

Nous revenons en taxi avec les filles. En rentrant, je me jette sur mon ordinateur. Le téléchargement est fini. C'est parti pour 21 minutes 14 de rigolade. It is delightful.

Puis je bosse un peu pour VLV!

Maman m'appelle pour me souhaiter un joyeux anniversaire. Ce qui fait très très plaisir. Hé oui, bien qu'il ne soit que 18 heures en France, il est déjà minuit pour moi. J'ai donc déjà 21 ans en Chine. 21 ans en Chine. La classe...!




Dans "un jour, un vélo" : aujourd'hui, ce n'est pas tout à fait un vélo mais plutôt un engin roulant. Qui a l'air très efficace aussi. N'en doutons pas!


mercredi 24 septembre 2008

Mardi 23 Septembre : What is your best price ?

Mon choix de ne pas manger fut le bon : je me réveille ce matin après une bonne nuit de sommeil qui fait du bien.
Bananes, eau aromatisée et Princes pour le petit déjeuner. Je prends le bus. Un homme me regarde manger mes bananes. Il m'observe, me détaille, me fixe. Bref m'énerve. Je me rends compte que je ne supporte plus ce genre de choses. Ca, les rots et les crachats. Ca devient de plus en plus dur. Cet homme me fait signe lorsqu'une place se libère. Voilà, comme souvent, je m'énerve intérieurement puis le regrette ensuite car globalement, les gens sont très sympathiques.

Ce matin, je bosse. Mon ventre semble aller mieux même si ce n'est pas encore tout a fait ça.

Ce midi, je vais manger avec Elita et Lydia. Nous allons dans le restaurant pseudo italien qui sert du rizotto sous forme de soupe... Pourquoi pas après tout?
Elita me dit qu'elle est en train d'essayer d'obtenir un visa pour entrer en Allemagne. Je ne pensais pas que c'était possible mais il semble que cela soit plus dur que pour obtenir un visa pour la Chine. Elle doit fournir de multiples documents : déclaration de ressources, salaires et formulaires en tous genres...

Cette après midi, nous avons une réunion avec Annie et Ada. Récapitulatif de nos dossiers.

Puis je vais retrouver Caroline et Angelina à People Square. Ce soir, nous allons au marché au faux. Maintenant, je maitrise l'art de la négociation sur le bout des doigts et j'arrive à avoir pas mal de choses à un très bon prix. Toutefois il ne faut pas que je craque trop car je sais bien que je vais avoir beaucoup de difficultés à fermer mes valises.
Certains commerçants sont super gentils. Après avoir négocié, je demande toujours d'ouvrir le paquet pour vérifier l'état de ce que j'achète. C'est bon, parfait, pas de défaut. Je suis tellement contente d'avoir trouvé ce que je voulais que je sors du magasin sans payer. Les vendeuses me rappellent. Je m'excuse mille fois. C'est bon, je pense qu’elle a bien compris que je suis de bonne foi.
Une autre fois, nous discutons avec le vendeur pendant assez longtemps. Il parle un peu français. Donc la négociation se fait en anglais-chinois-français. C'est assez drôle. Aucun de nous ne lâche le morceau. Négociation acharnée. La première depuis que je suis ici. Il faut dire que ce que j'achète n'est pas un quelconque faux et que je veux vraiment l'obtenir. Nous finissons par nous mettre d'accord sur le prix et pour dire en même temps : « you're tough ».
En revanche, une autre fois, ca se passe mal. Les deux nanas se moquent de moi, ne veulent pas me rendre la monnaie juste. L'une d'entre elle sort du magasin et va cracher par terre. Rappelons que nous sommes dans une sorte de centre commercial... Bref elles m'énervent bien comme il faut.

Nous ressortons vers 21 heures avec nos achats. Nous reprenons le métro à People Square puis nous rentrons chez nous.

Ce soir je m'acharne pour charger l'épisode 1 de la saison 4 de How I met your mother. Impossible. La connexion est trop faible. Je vais péter un plomb. Depuis le temps que j'attends ça. Donc je retrouve mon livre, qui lui, est toujours la pour moi. Je bouquine un peu avant de plonger dans un profond sommeil.
Et dans un jour, un vélo :

mardi 23 septembre 2008

Lundi 22 Septembre : C'est grave docteur?

Nuit agitée. Le Burger King ne sait pas trop quel chemin il doit emprunter. Je n'arrive plus à dormir donc je bouquine un peu avant de me lever. Mal de ventre assez sympa.
En guise de petit déjeuner, deux bananes et une bouteille Coca.

Lorsque j'arrive au bureau, je m'assois dans ma chaise en souhaitant que personne ne me demande de me lever. Et quand je suis vraiment obligée de me mettre debout, je me balade un peu pliée.

Je croise Emilie qui me demande si ça va mieux. Non. Elle me fait un peu stresser en me disant qu'il faudrait quand même que j'aille chez le médecin. Apres quatre jours, si ça ne va toujours pas, c'est que j'ai attrapé quelque chose.

Vers midi, je lui demande le numéro de son médecin. J'irai cette après midi. Rendez-vous à 14 heures. J'ai réussi à ne pas être malade pendant deux mois et trois semaines. Forcement, il faut que j'aille faire un tour dans une clinique la dernière semaine de mon séjour.

Pour mon déjeuner, je vais acheter du riz avec Daisy. Nous mangeons dans les locaux de l'entreprise. Puis je descends à la recherche d'un taxi qui m'emmènera chez le médecin. Ou pas. Après avoir attendu une bonne dizaine de minutes, je trouve enfin un chauffeur qui veut bien s'arrêter. Malheureusement, il ne connait pas la rue. J'ai beau répéter le nom avec toutes les intonations possibles. Ca ne lui dit rien. Je lui explique donc le quartier dans laquelle elle se trouve. Nous chercherons ensemble et nous finirons bien par trouver. Je suis très cool maintenant.

Pendant tout le chemin, il répète : Danshui lu, Danshui lu. Comme s'il attendait une illumination soudaine qui lui indiquerait la route à prendre. Nous trouvons sans problème. Il m'arrête devant un grand bâtiment.

Pas de doute, c'est une sorte d'hôpital. A croire que tous les hôpitaux du monde sentent la même chose. Cependant quelques différences notoires entre les hôpitaux d'ici et les établissements français : ici, les infirmières se baladent dans le "parc" de l'hôpital dans lequel des ouvriers remuent des tas de bois et de poussière. L'entrée est introuvable. Je fais le tour et rentre par une toute petite porte. Je me retrouve dans une espèce de grand hall austère. Tout le monde ne parle que chinois ici. Pourtant Emilie m'a dit que c'était une clinique occidentale... Lorsque je demande mon chemin, on m'indique les ascenseurs. Troisième étage.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrent et j'entre dans un autre monde. Pièces lumineuses, propres, accueillantes. Un centre de soins tel que nous, français pouvons nous l'imaginer.

Je remplis un formulaire puis attends le médecin. Effectivement, j'ai attrapé quelque chose mais ce n'est pas grave. Je suis rassurée. Je sors ma carte de crédit, débourse 70 euros. Ca fait plaisir.
Je remonte Huahai lu à la recherche de la boulangerie Paul. Je rêve d'une fougasse aux olives. Le docteur a dit qu'il fallait que je mange du pain. Sans blague? Mais, horreur. Le magasin est fermé. Je ne pensais plus qu'a ça et voila que tous mes espoirs s'écroulent. Pour ne pas que je me mette à pleurer (ce qui serait ridicule, je le sais bien), il faut que je trouve quelque chose pour compenser. Je ne vois qu'une seule possibilité : le cheesecake du Starbucks. Je vais bien trouver ça. Hé oui, il y en a un.

Apres avoir déguste ma part de tarte de Metz comme on l'appelle aussi, je prends le bus et retourne chez moi. Je passe l'après-midi à me reposer. Je discute avec Fa sur Skype.

Puis je rejoins Caroline à People Square. Nous marchons pour trouver la rue des magasins de musique que Marc m'a indiquée. Le bonheur. Une rue entièrement consacrée aux instruments. Classique, rock, traditionnel. Tout y est. Caroline m’explique un peu les différents instruments traditionnels chinois.

Sur un trottoir devant un restaurant, nous voyons des animaux dans des aquariums, des bassins. Toutes sortes d'animaux. Et même...des serpents. J'ai vite fait de traverser la rue et de m'éloigner de ces machins pendant que les filles vont les observer de plus près.

Vers 20 heures, nous nous rendons compte que nous avons bien marché et que nous sommes un peu perdues. Puis en marchant, nous passons devant l'entrée du bazar de Yu yuan. Nous prenons donc un taxi qui nous emmène à l'arrêt de bus le plus proche. Le bus me dépose devant chez moi puis déposera Angelina et Caroline près de chez elles également.

Je discute de nouveau avec Julien puis je passe la soirée sur le net et m'endors comme une masse. Je n'ai pas diné car en ce moment, c'est "diner ou bien dormir, il faut choisir". J'ai fait mon choix.

Un jour, un vélo : aujourd’hui, photo prise à Suzhou. Que peut-on caser sur un vélo? Des sac remplis de trucs en tous genres...


lundi 22 septembre 2008

Dimanche 21 Septembre : ShengSi Part II – La mer dans tous ses états






Réveil à sept heures et demie. Le bol de riz d’hier est assimilé. Bonne nouvelle. Deuxième bonne nouvelle : ce matin, c’est cheval ! Et une petite troisième pour la route : nous avons quelque chose à manger pour le petit-déjeuner. Que demande le peuple ?

Angelina vient frapper à la porte et accélère le mouvement. Nous payons l’aubergiste mais il ne veut pas nous laisser sortir tant que nous n’avons pas rempli ses formulaires d’hébergement. Il y tient vraiment ! Il nous dit d’attendre. La police va arriver. La police ? Ce n’est pas top ça. Arnaud n’a pas son passeport donc pas son visa non plus. Le policier contrôle ma feuille en premier puis je tente l’embrouille. On va comparer ma feuille avec les autres. Pas besoin que chacun sorte son passeport. Nous mélangeons un peu les feuilles, passons celle d’Arnaud en dessous et le tour est joué. En revanche, il y a un problème majeur sur les informations d’Emilie : le M de son prénom est très mal fait…

Sur ce, nous prenons un taxi et toute enjouée, je lui montre l’adresse du centre équestre. Il se met à rire et nous dit que c’est ici, nous y sommes. En fait, la réceptionniste de l’hôtel nous a indiqué un lieu génial, vraiment top : ici. Après avoir beaucoup rit de la situation, nous montrons au chauffeur qui nous prend désormais pour des fous, la photo d’un temple qui a l’air plutôt pas mal. Il est d’accord pour nous y emmener mais semble tenir à nous montrer une sorte de falaise avant. Nous ne sommes pas contre les falaises. C’est parti.
Ce site semble être le plus touristique de l’île. Des cars entiers de chinois à casquettes suivant leur guide au drapeau assorti aux chapeaux seyants, sont garés au bord de la route. Il y a un monde fou sur ces quelques rochers. Mais nous avons l’habitude maintenant et nous savons très bien que si nous continuons un peu la balade, nous nous retrouverons bientôt tous seuls. Effectivement, c’est ce qu’il se produit. Ils restent tous à l’entrée pour prendre des photos donc nous pouvons profiter du paysage assis sur des bancs sur une petite plateforme qui donne sur la mer.


Au large, les bateaux n’arrêtent pas de passer. C’est une vraie autoroute. C’est incroyable.

Nous retournons sur le parking des bus et des taxis et retrouvons notre chauffeur qui nous attend. Suite de la promenade : le temple.
Il donne sur la mer. C’est très joli. Il est en cours de rénovation. A l’intérieur, la population est très hétérogène : cela va du moine qui habite dans sa toute petite chambre à l’ouvrier en train de repeindre le toit d’un bâtiment, en passant par les femmes qui découpent du papier et les habitants de petites maisons qui font pendre leur linge aux fenêtres et là où ils peuvent.

Nous négocions ensuite avec le taxi pour qu’il nous emmène dans un endroit de l’île où nous pouvons manger. Ce n’est pas pour moi. Je ne m’inquiète pas pour mes repas étant donné que le riz se trouve partout… il nous dépose donc dans une rue qui semble entièrement emplie de restaurants. Sur le trottoir sèchent des poissons. Les mouches rodent.


Nous nous installons à une terrasse. Dans ce restaurant, il faut aller choisir soi-même les poissons et les fruits de mer que l’on s’apprête à déguster. Tout a l’air très bon. Je ne peux témoigner que sur le riz et je trouve que celui d’hier soir était meilleur.

Après le repas, Caroline, Angelina et Arnaud vont directement au port. Nous nous promenons encore un peu avec Emilie. J’aimerais beaucoup voir le port et la vie des pêcheurs.
De ce côté-là, je ne suis pas déçue. Nous marchons le long du port, dans l’odeur des filets de pêche.
Des femmes sont en train de repriser les filets défectueux. Je ne sais pas comment elles font pour supporter ces conditions de travail. La chaleur, l’odeur et la position qu’elles sont obligées d’adopter sont extrêmement difficiles.
Cette photo commence une série intitulée "les vélos de la Chine". J'ai pu remarquer l'importance du vélo ici. Il est utilisé pour le transport d'à peu près tout. Alors c'est parti pour un jour, un vélo.

Nous prenons un taxi qui nous emmène au port. Dans la série : « les détails dégueu du voyage sur l’île » : en revenant des toilettes, je passe à côté d’un père qui fait faire caca à sa fille dans une poubelle au milieu de la salle d’attente. Rien de plus normal, non ?

Nous montons dans le bateau. Celui-ci est beaucoup plus grand que celui de l’aller. Nous avons la possibilité de nous tenir sur le pont. Génial pour prendre les photos du pont en eaux profondes de 32 kilomètres. Je passe la majeure partie de la traversée debout sur le pont, les yeux fixés sur l’horizon. La cheminée du bateau crache une fumée noire. Les gens jettent leurs déchets par-dessus bord.

La mer est extrêmement polluée. Une marée rouge apparait tout d’un coup et on ne reverra plus la couleur à peu près claire de l’eau qui entourait ShengSi.
Après avoir passé environ deux heures dehors, je me sens sale comme jamais. La pollution est vraiment palpable. L’air, la mer. Je n’ai jamais rien vu de tel.


Je ne verrai pas le pont pour la bonne et simple raison que cette fois-ci, on ne passe pas à côté mais au dessus. C’est impressionnant de se déplacer comme ça sur la mer, dans un bus. A droite : la mer, à gauche : la mer aussi. Devant nous, des milliers de petites lumières qui indiquent cet ouvrage d’art monstrueux.

Etant donné que nous avons tenté de supporter rots, crachats, besoins dans les poubelles, et autre délicatesses, nous sentons tous que le pétage de câble n’est pas bien loin. L’idée est lancée : nous achetons des bouteilles de Pepsi et faisons un concours de rot dans le bus. Mythique. Personne ne tilte pour les rots, car ici, c’est normal. Toutefois, les gens commencent à se retourner lorsque nous entonnons des chansons d’enfants du style : « j’ai une tante qui est au Maroc et qui s’appelle Hip hop… » de temps en temps, c’est agréable de se lâcher un peu. Nous sommes navrés que notre besoin de nous extérioriser soit tombé sur ces personnes là dans ce bus là…

Arrivés à Shanghai, sous le Nanpu bridge, Emilie et son chauffeur nous déposent à Xujiahui où nous avons pour grand projet de se goinfrer chez Burger King. Conseils d’Arnaud pour le mal de ventre : manger bien occidental du style fast food et pizza. Je commence donc mon régime de rétablissement par un bon hamburger, un gros paquet de frites et un grand Coca.

Je dois dire que je ne suis pas fâchée de retrouver ma douche. J’ai l’impression qu’il faut que je reste assez longtemps sous l’eau chaude pour me décrasser. Oui, décrasser, c’est vraiment le bon terme. Vérification des mails et dodo !

Samedi 20 Septembre : Sheng Si Part I – Une île

6 heures 30. Derniers préparatifs du weekend. Multiples re vérifications du contenu de mon sac. Pas de petit déjeuner. Je pense que je n’ai pas besoin de préciser pourquoi… Nous avons devant nous une heure et demie de bus et une heure et demie de bateau. Mieux vaut ne pas avoir envie d’aller aux toilettes toutes les trente secondes.

Je suis pile à l’heure à Xujiahui. 7 heures 30. Comme je l’avais prévu, tout le monde a du retard. On a de la marge donc pas de panique. Devant moi, une occidentale qui porte pantalon et chaussures d’équitation. C’est le moment de me renseigner sur la possibilité de faire du cheval ici. Le club est à une heure et demie de taxi du centre, c’est assez cher. En gros, il faut vraiment être motivée. On verra ça pour le weekend prochain si je reste à Shanghai.

Emilie, Caroline, Angelina et Arnaud arrivent tous avec un quart d’heure de retard. Nous sautons dans un taxi qui nous dépose à la station de bus. Bien évidemment, personne ne parle anglais et les informations sont loin d’être explicites mais nous finissons par nous en sortir. Nous sommes dans le bus à 8 heures 15. Il démarre à 8 heures 20 alors qu’il doit normalement partir 10 minutes plus tard. Heureusement que nous savons maintenant que ce genre de choses arrivent et qu’il vaut mieux être bien en avance.

Nous nous mettons tous les cinq tout au fond. C’est nous les gangsters du bus. Nous voyons un peu de la « campagne » shanghaiaise. Cette ville ne s’arrête jamais. On ne sait pas si on en est sortis ou si on y est toujours.

Nous arrivons finalement dans un port. Ca y’est, je vois enfin la mer !

Bon, exactement comme on m’avait prévenu, elle est loin d’être top. Nous montons dans un bateau rapide. Tout le monde s’installe à l’intérieur. Seuls quelques privilégiés ont le droit de monter apparemment. Nous n’en faisons pas partie et restons donc avec la banalité du genre humain.

Je commence ce petit voyage par un tour aux toilettes. Forcément, il faut acheter des mouchoirs et forcément, je n’arrive pas à retenir ce mot en chinois. J’adore ce genre de situations, surtout quand un milliards de chinois bloquent le passage…
La suite des événements peut se passer de commentaires. Disons simplement que c’est les yeux fermés, mon I-Pod à fond dans les oreilles que je finis la traversée. Parce que les chinois sont déjà très bruyants quand ils crachent, alors quand ils vomissent… Après ce voyage de l’angoisse, nous arrivons au port de ShengSi.
Première visite ultra importante : les toilettes.

Puis nous tentons d’acheter nos billets du retour mais apparemment, ce n’est pas possible. Nous nous occuperons de cela plus tard.
Normalement, quelqu’un tenant un morceau de papier avec mon numéro de téléphone devrait nous attendre. Personne. Pas de panique, j’appelle. Mi chinois mi anglais. Nous nous en sortons et il me dit qu’il arrive tout de suite. En attendant, nous nous faisons aborder par un nombre impressionnant de chauffeurs de taxi qui nous parlent en mimes. Nous devenons désagréables car ils ne veulent pas nous lâcher. Ils se mettent tous devant nous, entre potes, on dirait des adolescents attardés et nous matent, commentent nos gestes, rotent, crachent… Je dois dire que je suis de très mauvaise humeur. Mal de ventre aigu. Je ne peux pas me retenir de crier sur l’un deux qui vient de roter fièrement.

Lorsque l’aubergiste arrive, nous devons trouver un taxi pour rejoindre le lieu dans lequel nous allons passer la nuit. En chœur, nous refusons les services du cracheur-roteur dégueu.

Nous prenons connaissance des paysages de l’ile à bord de ce taxi. D’un côté, la mer, de l’autre de la verdure. Il y a toujours quelques chose pour gâcher un coin qui a priori a l’air sympa : poteau électrique, cheminées crachant de la fumée, taule, ruines. Toutefois, cet air est dépaysant et nous sommes tous d’accord pour dire qu’un peu de nature ne fait pas de mal après la vie shanghaiaise.

L’auberge est assez propre, lumineuse. Nous choisissons nos chambres. Caroline, Angelina et Arnaud dormiront ensemble et je dormirai avec Emilie. Nous remplissons nos feuilles d’hébergement puis ils vont manger. Quant à moi, je sens que j’ai besoin de m’allonger un peu si je veux pouvoir tenir le reste du weekend. Et comme je ne mange pas, autant profiter de l’heure du repas pour faire une petite sieste. Pas de clim mais les fenêtres ouvertes, je m’endors dans l’air frais (et si peu pollué…) de la mer. Je ne peux pas résister à la tentation de commencer le livre que j’ai apporté : « L’amour dure trois ans » de Beigbeder. Ils reviennent puis après qu’Angelina a fait une petite sieste, nous partons direction la mer. La mer, enfin.

Il faut payer un ticket pour accéder à la plage. Nous essayons de nous camoufler dans un groupe de touristes chinois, mais nous ne comprenons pas pourquoi, nous nous faisons repérer tout de suite…

Il serait possible de faire du cheval sur l’ile ? Nous demandons plus de renseignements. Non, plus ici, il n’y en a plus. Je demande donc où nous pouvons trouver des chevaux. Pas ici ? Oui oui, j’ai bien compris. Où donc ? Je lui demande de m’écrire l’adresse. Super, elle me note quelque chose sur un morceau de papier. Nous tentons de déchiffrer avec Emilie : Zhe li mei you le. Traduction : il n’y en a pas ici. On hallucine…mais on rigole beaucoup. Ce papier, il est collector.

Tout le monde est concentré sur une même partie de la plage.

Il faut dire que c’est la seule portion surveillée et que comme la majorité des chinois ne sait pas nager, il est compréhensible qu’ils soient plus rassurés de patauger dans ce coin là. Cependant, nous fuyons cet entassement et nous marchons un peu plus loin où nous ne croisons personne. Personne ? Non. Nous voyons un groupe d’hommes qui peuvent bien avoir la trentaine qui font des trous dans le sable et s’éclatent comme des gamins. C’est une autre culture. (cf. Astérix et Obélix mission Cléopâtre).



Nous repérons une petite cabane en haut d’une petite colline.

Nous escaladons les rochers et nous retrouvons seuls là haut. Nous surplombons la plage et la mer, et nous apercevons une bonne partie de la campagne environnante. Cet endroit est très mignon. Nous passons un bon moment à discuter ici, à prendre des photos puis nous redescendons.



Nous retournons à l’auberge pour prendre une carte et noter son adresse puis M. He, le propriétaire nous appelle un taxi pour aller diner en ville. Entre deux, nous bataillons pour garder nos passeports. Il a l’air tout stressé parce qu’il semble que nous n’ayons pas bien rempli les feuilles d’hébergement. Nous règlerons ça demain.

Un petit tour de taxi plus tard et nous nous retrouvons dans une ville sombre, obscure. Aucune lumière ne semble fonctionner. Peut être cela est ce du à l’orage que l’on entend gronder au loin depuis une heure. Nous trouvons un quartier illuminé. L’ambiance est particulière et incomparable. Je n’ai jamais vu ça. Il y a un côté que je connais déjà étant donné que je suis ici depuis presque trois mois mais il y a un aspect de l’île que je ne saisis pas. Nous plaisantons en disant que des expériences obscures ont lieu ici mais en fait, cela ne nous étonnerai pas du tout. Il a aussi un peu une ambiance du type « La Plage » dans les iles d’Indonésie. Bref, nous nous promenons dans les rues à la recherche d’un restaurant. Nous tombons sur une espèce de fast-food chinois. Riz, soupe, légumes. Parfait. Enfin, je me limiterai au riz. Et soyons fou : je prends aussi une bouteille de Pepsi. Il semble d’ailleurs que Pepsi bénéficie d’une exclusivité sur cette île au détriment de son concurrent Coca Cola.

Dans le restaurant, nous constituons une attraction à nous tous seuls. Tous les serveurs se regroupent derrière la caisse lorsque nous payons pour venir voir. Nous avons droit à une salle rien que pour nous. Les gens viennent nous observer à la porte.

Nous sortons. Prochain objectif : trouver un karaoké. Nous entrons dans ce qui ressemble à un KTV mais qui s’avère finalement être une sorte de bordel. Nous ressortons aussitôt. Plus loin dans la rue, un KTV tout ce qu’il y a de plus KTV. Caroline, Angelina et Arnaud ne restent pas longtemps. Nous passons le reste de la soirée à massacrer toutes les chansons que nous pouvons avec Emilie. Puis nous nous baladons un peu dans la ville. Cette histoire de cheval me tracasse. Nous entrons donc dans un hôtel pour demander des renseignements. La réceptionniste s’obstine à nous demander notre numéro de chambre. Puis elle comprend enfin que nous sommes en train de lui expliquer quelque chose. Très gentiment, elle nous donne une adresse et nous précise que cet endroit est très bien. Parfait. Comme quoi, avec un peu de persévérance, nous avons fini par y arriver. Nous achetons des fruits pour le petit déjeuner du lendemain et reprenons le taxi pour retourner à l’auberge. Lorsque nous arrivons devant la porte, celle-ci est fermée. Tout comme l’autre porte d’entrée d’ailleurs. Donc même si on tentait l’escalade du mur et qu’on se retrouvait dans la cour, il faudrait envisager d’entrer par effraction dans le salon. Donc pas d’escalade. Nous choisissons la voie de la sagesse été appelons Arnaud en espérant qu’il ait rechargé son portable. Après plusieurs tentatives et appels près de la fenêtre, il nous répond et descend. Le propriétaire de l’auberge se réveille et nous ouvre la porte.

Nous montons dans la chambre. Une bonne douche et je retrouve Beigbeder et sa dépression.

Vendredi 19 Septembre : Coup de fil en chinois.

Réveils prématurés à cinq heures puis à six heures. Aurais-je encore mangé quelque chose que ni mon estomac, ni mes intestins ne souhaitent traiter ? Apparemment oui. Je prends donc mes précieux médicaments que je me félicite une fois de plus d’avoir apportés.

A huit heures, je me demande si je vais aller au boulot ou non. Allez, oui, je suis une combattante. Je suis obligée de me persuader que je suis vraiment super forte et que je peux y’arriver pour prendre le bus et marcher jusqu’au Cross Region Plaza. Je prends tout de même un petit déjeuner. Chose que je vais regretter dans la matinée.

En restant assise, c’est bon. En revanche la position verticale n’est pas possible.

Ce midi, nous allons dans notre petit restaurant pour fêter les trois ans d’Annie et de Tracy chez Orsay. Je me dis qu’il ne faut pas trop manger mais je n’arrive pas à me retenir. Entre temps, j’ai trouvé la cause de mon malheur : une bouteille d’eau dont la date de péremption est « février 2008 ». Je m’en suis rendue compte après bien évidemment et j’ai pris mes cachets avec cette eau. Ca ne s’invente pas.

Cette après-midi, j’ai vraiment le ventre en compote. Je finis par rentrer chez moi plus tôt que d’habitude. Je discute sur Skype avec Fa. Discussion ponctuée de petites visites aux toilettes. La classe.

Puis il faut que je réserve l’auberge à ShengSi. J’étais persuadée que l’aubergiste parlait anglais mais en revérifiant sur le site d’informations, je me rends compte que ce brave homme ne parle que sa langue maternelle : le chinois. Que faire ? Je ne peux pas trop me lever là. Je vais essayer d’appeler et d’expliquer mon cas. Je préparer donc mes phrases puis compose le numéro. Je me fais comprendre mais le petit détail qui pose problème, c’est que je ne comprends pas du tout ce que lui me raconte. Nous finissons par raccrocher. Je me dis qu’au moins, nous avons des lits sur cette île et que c’est le plus important. Puis quelqu’un m’appelle. C’est un membre de sa famille ou un ami, je ne sais pas, qui parle un peu anglais et qui m’explique qu’il nous attendra à la sortie du bateau à midi demain. Pour que l’on se reconnaisse, il notera mon numéro de téléphone sur un morceau de papier. Ingénieux !

Je passe la soirée chez moi. Après avoir préparé mon sac, je me couche tôt. Ce mal de ventre me fatigue et il faut que je sois en forme demain !

vendredi 19 septembre 2008

Jeudi 18 Septembre : Des pieds tu mangeras et plus vite tu courras.

Just Jack pour me réveiller. Je me prépare. Petit déjeuner. Puis je monte dans le bus. J'ai mes deux yuans à la main. Au moment où je veux les mettre dans la boite à côté du chauffeur, une femme me les prend, me dit merci et s'en va au fond du bus. Je ne réagis pas tout de suite. D'une part parce que c'est le matin donc il ne faut pas trop m'en demander et d'autre part parce que la surprise m'a prise de court. Autour de moi personne ne bouge. Ici, on ne se mêle pas des affaires des autres. On est curieux et on regarde partout, mais on ne dit rien. Finalement je me rends compte que cette femme avait juste besoin de monnaie parce qu'elle a payé avec un billet et que le chauffeur ne rend pas la monnaie. Donc tout va bien mais je dois dire que la façon de faire est assez spéciale... chinoise ma foi.

Les aventures du bus se poursuivent. Alors que je suis plongée dans mes feuilles de chinois et que je relis les phrases que Marc m'a apprises hier, coup de klaxon (normal), gros coup de frein (normal aussi) et le bus qui se mange une barrière (moins normal). A la chinoise, tout le monde regarde. Seul le chauffeur semble perturbé et sort pour constater les dégâts.

J'arrive au boulot. Je passe la matinée à bosser sur différents dossiers.

Puis ce midi nous allons manger dans mon restaurant favori : Xiaoting. Aubergines, tomates, œufs, vermicelles, champignons noirs, poisson... Le bonheur.

Notre discussion ce midi tourne autour de la nourriture...pour changer. Tracy m'explique qu'elle aime manger les crevettes vivantes. En fait, elles sont placées dans une grande casserole, plongées dans de l'alcool de riz donc soulées. On ferme la casserole avec un couvercle. En plus d'êtres totalement ivres, nos amies les crevettes sont asphyxiées. Et Tracy profite de leur faiblesse pour les manger...

Puis Annie me raconte comment tuer une tortue. Ames sensibles, s'abstenir.
Il faut dans un premier temps, placer une baguette dans la bouche de l'animal. Celui ci referme sa mâchoire sur le bout de bois. Cette technique est faite pour garder la tête de la tortue à l'extérieur de la carapace, « sinon, on ne peut rien faire » me dit Annie avec regret. Puis une fois qu'elle mord la baguette, il n'y a plus qu'à tirer un coup sec sur le bâton pour lui arracher la tête.

J'apprends ensuite beaucoup de choses sur les bienfaits des différents aliments :
Les pieds des animaux qui sont faits en grande partie de tendons sont bons pour nos jambes. Annie me dit que si l'on mange beaucoup de pieds, alors on marche plus vite. Je ne peux pas m'empêcher de rire. Et Lydia ajoute que si on mange des ailes, alors on va se mettre à voler. Le sens de l’humou chinois me fait beaucoup rire. Nous rigolons beaucoup. Elles ne se vexent pas que je trouve ces pratiques quelque peu étranges. Et elles comprennent que je ne veux manger le pied de quoique ce soit.
J'élucide une fois pour toute le mystère du lait. En venant ici, je savais que les chinois avaient une intolérance au lactose mais je suis restée un peu perplexe lorsque je suis tombée sur des publicités qui vantaient les mérites du lait surtout pour les petits. En fait, les chinois boivent beaucoup moins de lait que nous et on leur conseille de ne pas en boire à jeun. En fait, nos corps sont faits différemment : les chinois n'absorbent pas les bonnes choses du lait. C'est la raison pour laquelle on commence à voir dans les magasins des bouteilles de lait allégé en lactose. En ce moment il semble qu'il y ait une polémique sur le lait en poudre pour les bébés qui contiendrai des particules nocives. En général, ils boivent donc du lait de soja. Effectivement, tous les matins, je vois des gens qui sirotent un liquide beige dans des gobelets en plastique avec une paille. Il faudra que j'essaie un de ces jours.

Apres ce bon petit repas, nous retournons travailler. Je dois dire que je parle pas mal sur MSN avec Arnaud cette après midi. J'appelle Emilia à la rescousse pour m'aider à réserver les billets de bus et de bateau pour Sheng Si.

Les billets pour Sheng Si arrivent vers 17 heures 30. Je vérifie. Tout est en chinois mais a l'air d'être correct. Voici une bonne chose de faite.

A 18 heures, je discute avec Fa sur internet qui m'apprend le jeu d'Excel : se mettre sur la case A1 du tableur et ensuite retenir sa respiration en appuyant sur la flèche du bas. Lâcher le bouton lorsqu'on respire à nouveau. Le petit problème c'est que mon ordinateur au bureau va beaucoup moins vite que celui de Julien. Nous demandons donc une harmonisation des tableurs au niveau international

A 18h30 je retrouve Arnaud, Caroline et Angelina au pied de l'immeuble de mon bureau puis nous allons manger dans le restaurant des crapauds et des serpents... Une fois de plus Emilia m’apporte gentiment son aide. En effet, personne ne parle anglais dans ce resto. Ils n’essaient même pas de comprendre, paniquent complètement et nous laissent plantés là. J’avoue que cette attitude m’énerve. Je fais des efforts. Ils pourraient donc au moins m’écouter parler… Enfin bref. Emilia donc nous commande le crapaud et des escargots par téléphone. Puis nous choisissons des plats qui nous inspirent. Notre serveuse se promène avec un sachet qui contient les victimes que nous avons choisies. Je préfère ne pas trop y penser.

Une fois installés, on nous apporte tout ce que nous avons commandé. Tout est très bon. Enfin, je dis tout mais je ne goute pas les escargots.

Nous rentrons vers 21h30. Internet, douche, dodo !

mercredi 17 septembre 2008

Mercredi 17 Septembre : Conversations

8 heures, réveil. Je vais acheter mes baozi quotidiens. La vendeuse me les prépare des qu'elle me voit arriver maintenant. Le bus est bondé et je tente de manger debout mais cet exercice relève vraiment du sportif. D'ailleurs, il faudrait songer à en faire un sport officiel qui serait représenté aux JO. Plusieurs catégories pour ce sport bien entendu. Du plus facile au plus délicat :

· Deux Baozi. La difficulté relève ici simplement de ne pas tomber en portant le petit pain à sa bouche
· Deux baozi, une boisson (en bouteille). Les deux mains sont prises. Il faut tenir en équilibre en se concentrant sur son point de gravité.
· Deux baozi, une boisson (en bouteille) et une banane. Il faut être bien assuré, avoir des chaussures confortables et un mental d'acier
· Deux baozi, une boisson (en canette) et une banane : je n'ai pas encore atteint ce niveau. J'admire les hommes et les femmes capables d'un tel exploit.

Dehors, il fait à nouveau assez chaud. Ce n'est rien comparé au milieu de l'été mais disons que je ne reste pas trop longtemps au soleil.

Ce matin au bureau, entre deux trucs à faire, je me renseigne et récupère des numéros de téléphone pour organiser le weekend à Sheng Si. Comme d'habitude, il est difficile de cerner une cohérence dans les informations sur le net. Il y a toujours une part de surprise sur place. He ouai mon pote, c''est ça la Chine.
Je discute aussi avec Marc qui m'aide énormément à apprendre le chinois.

Ce midi, nous allons manger dans le restaurant à la nourriture épicée. Je me vois déjà devant mon bol de riz recouvert d'aubergines (qie zi). Toutefois, je déchante assez vite : ils ont changé leur menu du midi. Nous devons choisir parmi trois nouvelles formules. Je demande tout de même si nous pouvons prendre des aubergines mais il n y en a plus. Oh sacrilège. Le reste du repas n'est vraiment pas top. Tout le monde est de cet avis.

Au retour du déjeuner, je parle avec Marc sur MSN et nous parvenons à tenir une discussion à peu près intéressante. Extraits :
"Tu as mange?
-Oui
-Qu'est ce que tu as mange?
-Du poulet et du riz et toi?
-Du riz, des légumes et du poulet
-Ha, tu as aussi mangé du poulet
-Oui, j'aime bien le poulet ».

Ok, cette conversation n'a rien d'intéressant. Il faut bien commencer par quelque chose. J'ai décidé de commencer par les gouts culinaires.

Cette après-midi passe sans que rien de spécial ne se produise. Je continue d'essayer de construire quelque chose qui ressemblerait à des phrases chinoises...
Puis je discute avec Fa sur MSN. Fa qui a eu son code hier et à qui j'adresse toutes mes félicitations. Je vais peut être pouvoir enfin me faire promener en voiture d'ici peu?

A 18 heures, je sors du bureau. Je vais chez Marco Polo, la boulangerie à côté du bureau pour acheter du pain pour ce soir. Puis je rentre chez moi où je discute sur Skype avec Julien.

Je vais diner chez Arnaud (d'où le pain). Il a du fromage chez lui, j'accours donc. J'en profite pour amener du linge à laver. Je rencontre sa copine, Caroline et la fille se sa copine, Angelina qui me fait gouter une sucrerie à la gelée. Pas mauvais du tout. En fait, ce sont les bonbons en espèce de gélatine qui avaient aiguisé notre curiosité à Lucie et moi lors de notre première sortie chez Carrefour.
Nous passons une soirée tranquille à discuter puis je rentre chez moi en taxi.

Mardi 16 Septembre : zhong wen de yin yue (musique chinoise)

Réveil à 8 heures. Dur dur de se lever pour aller bosser après ces cinq jours de vacances. Heureusement que je peux me réveiller en douceur grâce à mon petit déjeuner : princes trempés dans un bol de lait.

Ce midi, les filles commandent à manger et nous nous faisons livrer directement au bureau. Ce n’est pas super et j’évite de peu la soupe aux pieds de porc. Ha non, je ne veux aucun pied de quoique ce soit qui flotte dans mon bol.

L’après-midi, je me remets à bosser. Sans grand enthousiasme je dois l’avouer. Après ces jours de vacances, je n’ai aucune envie de rester enfermée dans un bureau. Mais c’est comme ça. J’espère simplement que mon plan du weekend prochain ne va pas tomber à l’eau : comme je veux vraiment voir la mer avant de partir, j’aimerai beaucoup aller sur l’ile de Sheng si. Au bureau, personne n’a l’air de connaitre. Ce qui est parfait. Je souhaite me promener dans un endroit le moins touristique possible. Il semble que Sheng si soit une ile répondant à cette caractéristique majeure.

Pendant l’après-midi, je discute avec Marc sur MSN. Je tente de faire des phrases en chinois et il me corrige gentiment.

Ce soir, je prends le bus puis je rentre chez moi. Je passe la soirée sur internet, à écouter de la musique chinoise que Marc m’envoie. L’une des chansons est interprétée par lui. C’est vraiment pas mal ! J’en profite pour ranger ma bibliothèque d’album sur mon ordi. Oui effectivement, il y a des soirées moins passionnantes que d’autres. Et puis surtout, il y a des soirées qui ne sont pas régies par une motivation suprême. Celle-ci en fait partie.

Lundi 15 Septembre : Journée chinoise.

Ce matin, je fais un peu la grasse matinée. Puis comme je commence à en avoir l'habitude, je passe la matinée sur le net, à envoyer des mails, à bouquiner... Glande vacancière.
A midi, je descends pour chercher des baozi et une banane. Pour la première fois aujourd'hui j'arrive à me souvenir du mot banane (xiang jiao), à le dire et à me faire comprendre. Ces trois étapes étant habituellement difficiles à réunir. Puis je mange tout ça devant François l'embrouille. Je ne sais pas si c'est le fait d'avoir passe pas mal de temps toute seule ces derniers jours ou le fait d'être allée à Pékin le weekend dernier mais j'ai l'impression d'avoir fait ce que je devais faire ici. Même si je sais que j'ai encore beaucoup de choses à voir et à découvrir, je dois dire que j'ai un peu envie de rentrer.

A 14 heures, j'ai rendez-vous avec Marc. Il a passe quatre ans à Lyon. Il est revenu à Shanghai depuis deux ans et souhaite parler français. Comme je veux apprendre le chinois, voila un bon compromis : on discute en français et il m'apprend des phrases en chinois.

Je vois à peu près à quoi il ressemble mais je suppose que c'est plutôt lui qui va me reconnaitre quand je vais arriver. Il n'y aura pas trente six mille occidentales à 14 heures au croisement de la jianguoxi lu et de la ruin re lu. Bingo, lorsque j'arrive, quelqu'un me parle en français. C'est lui.

Il m'emmène dans le quartier autour de Taicang lu. J'en avais déjà entendu parler mais je n'y avais jamais mis les pieds. A vrai dire, je n'imaginais pas que ce quartier n'était pas loin de chez moi. En tous cas, ces rues sont très sympathiques. De nombreuses galeries d'art exposent tableaux et sculptures. Nous nous installons à la table d'un petit café à l'allure occidentale branchée. Nous parlons surtout français car je suis bien incapable de tenir une discussion en chinois. J'apprends cependant deux phrases :
Wo zai Shanghai liang ge yue le : Je suis à Shanghai depuis deux mois.
Wo yi ge yue hou hui fa guo lier : Je retourne en France dans un mois. Je sais pertinemment que je ne reste plus que deux semaines mais un mois, c'est plus facile à dire. Donc on ne va pas compliquer les choses...
En discutant, je me rends compte que j'ai oublié certains noms de nourriture française. Impossible de retrouver tout de suite "sauce béarnaise". Psychologiquement, je me dis tellement de ne pas y penser que j'en viens à tout oublier. Et pas moyen de me souvenir du nom de la fondue à la viande...

Nous sommes obligés d'ouvrir mon superbe parapluie Hello Kitty car lorsque nous sortons, il pleut. En fait, il y a pas mal de typhons en ce moment vers Taiwan donc nous récoltons la pluie. Vocabulaire qui s'applique à la situation :
Shan yu : pleuvoir
San : parapluie

Gentiment, Marc m'aide à recharger le forfait de mon portable. Ca fait une semaine que je n'ai plus de crédit. Puis nous prenons un taxi et allons voir un de ses amis qui revient de France et qui va ouvrir son restaurant le 1er octobre. Actuellement, c'est encore un salon de thé dans le local mais des ce weekend, il entame les travaux.
Nous passons la fin de l'après midi à discuter de la France, de la Chine, de nos expériences respectives. Marc aime beaucoup la musique (yin yue) et donc me donne des conseils pour écouter de la musique chinoise. Je tombe enfin sur un mélomane. Mieux vaut tard que jamais!

A 18 heures, nous allons diner. Une fondue chinoise. Je leur raconte les mésaventures qui ont suivi mon premier (et mon dernier) repas de ce genre ici. Je les fais bien rire. Je suis prête à retenter l'expérience. Je vais les laisser faire et il ne devrait pas y avoir de problème.
Je me rends compte qu'ayant vécu un long moment en France, ils ne supportent plus la rudesse et l'impolitesse des chinois. Gorchen (je ne suis vraiment pas sure de l'orthographe) me raconte qu'il a été choqué la première fois qu'il a voulu prendre le métro à Shanghai il y a six mois lorsqu'il revenait de Lyon.

Les garçons commandent de la viande, des boulettes de crevettes, des légumes (champignons : mogu), du pain qui ressemble à une spécialité turque. Nous faisons tremper tout ça dans l'eau bouillante puis nous attendons. Il fait extrêmement chaud dans cette ambiance de vapeur! C'est très très bon. J'apprends que ces fondues sont une spécialité de Pékin.
Au milieu du repas, un serveur crie dans tout le restaurant. Je n'y prête pas attention pour la bonne et simple raison que je ne comprends pas. Les garçons sourient et me disent que ce fuyuan est en train de prévenir la clientèle que les policiers arrivent donc que ceux qui sont mal garés ont intérêt à sortir tout de suite et à bouger leur voiture.

Pour éviter de fondre totalement, nous ne restons pas autour de la table une fois notre diner fini mais nous retournons dans le futur restaurant de Gorchen. Il me dit qu'il a un petit labrador de cinq mois. J'apprends qu'il faut payer 3000 Yuans par an pour une carte d'identité canine. Ceci lorsque l'on habite au centre de Shanghai. Plus on s'éloigne et moins on paye. Si jamais le chien n'est pas dans les règles, une police spéciale est susceptible de l'emmener dans une espèce de chenil. Il y reste jusqu'a ce que le propriétaire paye, S'il séjourne trop longtemps dans ce genre d'endroit, il y risque clairement sa vie. Les autorités ne rigolent pas et sont parfois cruelles. J'apprends également qu'un chien qui se perd n'a pas beaucoup de chances d'être retrouvé vivant dans la rue. Statistiquement, on le retrouvera plutôt mort dans un restaurant.

Puis, pour faire dans l'original, nous allons au Zapatas. Les garçons aiment bien cet endroit car ils peuvent y rencontrer des étrangers. Vu comme ca, ca ne me dérange pas d'y retourner. En route donc! Nous nous faisons doubler par deux Ferrari qui font la course. Enfin, faire la course à Shanghai est relatif. Dans notre petit taxi, nous allons aussi vite que ces deux bombes qui font un bruit de malade dans les rues.

Nous nous installons autour une table dehors dans l'air frais de la mi septembre. Il n y a pas encore grand monde et nous discutons un peu. Je soulève un problème que je n'arrive pas à résoudre : actuellement, tout le monde s'accorde pour dire que la Chine est dirigée par le capitalisme bien qu'elle se dise communiste. Or le capitalisme est avant tout porte par l'initiative individuelle. Cela me semble en contradiction avec le comportement général des chinois qui s'en remettent au chef des qu'ils peuvent et qui ne prennent pas énormément d'initiatives personnelles. Une réponse m'est apportée. En fait, je ne vois pas le problème de la bonne façon. Les chinois s'en remettent effectivement au chef mais ils constatent souvent que le gouvernement est bien impuissant face à leurs demandes. C'est alors qu'ils décident de diriger eux mêmes leur vie. Le chef a toujours une importance capitale mais on reconnait ses limites.

Nous allons à l'intérieur ou il commence à y avoir du monde et ou la musique est assez forte. Nous rigolons pas mal. Dans la salle, il y a énormément de mexicains. Ils montent tous sur le bar des qu'ils entendent les premières notes d'une chanson qui semble leur évoquer quelque chose. Apparemment nous sommes en train d'écouter l'hymne national mexicain. Sympa. Puis quelques chansons mexicaines. Bonne ambiance. Plus tard dans la soirée, nous parlons avec trois d'entre eux. Ils nous expliquent qu'aujourd'hui, c'est le jour de la fête de l'indépendance mexicaine. Ils sont quasiment une centaine dans le bar... Ceci explique cela, nous comprenons mieux maintenant.

Nous ne restons pas trop tard car nous travaillons demain. Donc vers minuit, chacun retourne chez soi.

dimanche 14 septembre 2008

Dimanche 14 Septembre : Le jardin de Ma à Zhujiajiao.

Après la journée d’oisiveté totale d’hier, aujourd’hui, c’est décidé, je vais à Zhujiajiao. Mon réveil sonne à huit heures. Je me prépare et embarque le nécessaire dans mon sac à dos puis je descends pleine d’entrain et de motivation. Mais problème : il semblerait que les éléments naturels ne jouent pas en ma faveur. Il pleut des cordes. Mes chaussures sont à peine sèches. Je n’ai aucune envie de commencer la journée par patauger dans les flaques. Je remballe provisoirement mon entrain et ma motivation, remonte dans mon appartement, sors le nouveau bouquin de Woody Allen et m’installe dans mon canapé en guettant le premier rayon de soleil. Une demi-heure plus tard, nouvelle tentative. Cette fois, je pense que je ne peux pas espérer mieux. Il pleut encore mais de manière tout à fait raisonnable (pour ici). Armée de mon parapluie, je défie le vent et les gouttes d’eau.

La dame aux baozi me reconnait et me prépare mes deux petits pains aux légumes. Puis je bataille avec mon parapluie pour entrer dans le Alldays du coin de la rue afin de m’acheter quelque chose à boire. Je ne rebrousserai pas chemin. D’accord, j’ai les pieds trempés. Ok, je commence à avoir un peu froid. Je sais bien que s’il pleut toute la journée, ça ne vaut pas le coup d’y aller. Et pourquoi finalement ? Je pourrai toujours me poser dans un café ou un restaurant quelconque et bouquiner en attendant le soleil. J’ai bon espoir et foi en la grosse boule de feu.

Après un bon cinq minutes de marche dans des flaques d’eau qui s’apparenteraient plutôt à des étangs, j’arrive enfin à la station de bus. Je demande un ticket. Jusque là, pas de problème. Ca se complique un peu quand elle me le donne et que je m’aperçois que toutes les inscriptions sont en chinois. Comment vais-je réussir à savoir les entrées qui me sont possibles dans les différents sites à visiter ? Je me fais aider par une femme au guichet blasée au possible.
Nouvel obstacle : tout est en chinois dans la station si bien que je ne sais même pas à quelle heure part le bus. Quand je demande on me dit « toutes les trentes minutes ». Oui mais quand ? « Toutes les trente minutes ». Je sors sous la pluie pour demander à quelqu’un d’autre qui me raccompagne au guichet. Cette fois j’ai la bonne information : à 11 heures. Il est 10 heures. « Toutes les trente minutes », c’est cela oui. Ha, la Chine !

A 10 heures 30, le garçon à qui j’ai demandé tout à l’heure vient me chercher et m’emmène devant le bon bus. Je le remercie chaleureusement. La Chine en fait c’est ça : les informations ne sont pas claires, personne ne sait jamais rien mais un bon nombre de personnes sont tellement gentilles qu’elles n’hésitent pas à vous rendre service, vous aider, vous accompagner. Ne pouvant pas encore compter sur mon chinois, je dois compter sur les chinois. Et je sais bien que je n’aurai pas de souci ainsi.

Tout le monde est déjà dans le bus. Je rappelle qu’il ne part que dans une demi-heure mais bon, on ne sait jamais, il ne faudrait pas être en retard ! Incorrigiblement, je m’endors au bout de cinq minutes. Lorsque je me réveille, nous sommes déjà presque arrivés.
Deux questions principales se posent :
Où sommes-nous sur le plan ?
Est-ce que le bus vient nous rechercher au même endroit ?
Effectivement, je n’ai aucune envie de rester ici indéfiniment. Surtout que je n’ai pas de téléphone et que ce serait vraiment la galère si je me retrouvais coincé dans ce village.

Devant moi, un occidental. Je lui soumets ma deuxième interrogation. Il va demander à son amie chinoise. En attendant, je me rends compte qu’il se peut que le chauffeur me comprenne si je lui demande : « hui lai zhe li ? » Littéralement : « retour ici ? » Oui me dit-il. Réponse confirmée par l’amie chinoise.
En avançant un peu, je tombe sur un guichet pour prendre des tickets. L’employée me situe sur le plan. J’ai mes deux réponses : à moi Zhujiajiao.

Zhujiajiao est une ville située à l’ouest de Shanghai. C’est une ville assez touristique mais je suis agréablement surprise : il n’y a pas tant de monde que ça.
Dans les petites rues, des choses à manger en tous genres : des poissons qui nagent dans des bocaux, des haricots verts dans des grands bacs posés sur le bord de la fenêtre, des crustacés vivant dans des seaux sur le trottoir, des poulets ou canards exposés dans les vitrines…

Je traverse un pont pour rejoindre le City God’s Temple.
Voici la vue du pont.

C’est un temple taôiste. Dans la cour principale, les gens font bruler de l’encens. Le parfum est particulièrement envoutant. Je me promène au milieu de toutes ses couleurs vives.



L'endroit où l'on fait brûler l'encens.

Puis, un homme me donne trois bâtons d’encens. Je refuse mais il insiste. « Ce n’est pas payant » me dit-il. Bon, ok. Je me laisse tenter. Ne connaissant pas du tout le rituel, j’observe d’abord comment procèdent les gens devant moi. Je fais donc brûler mes bâtons dans un des petits fours disposés à l’entrée de la salle puis j’entre. Je m’agenouille sur un tabouret et me baisse trois fois, l’encens toujours dans la main. A chaque fois, un homme frappe sur une cloche et dit quelque chose que je ne comprends pas. Puis je vais déposer les bâtons dans un grand vase. L’homme me demande ensuite de prendre une enveloppe rouge dans une urne et me dirige vers un garçon assis à une table. Je suis bien décidée à jouer le jeu jusqu’au bout. Voyant que je ne parle pas chinois, il écrit sur une feuille des caractères en rapport avec le contenu de l’enveloppe certainement. Cela dure assez longtemps. Il faudra que je demande à Emilia ce que veut dire tout ça. Une prophétie ? Mon avenir ? Un sacrilège ? Une bonne nouvelle ? Forcément, à la fin, je suis poussée à donner de l’argent. Il semblerait qu’ils aient une feuille spéciale touristes et une autre… Je refuse poliment et sors du temple.



Ma première expérience taôiste désormais derrière moi, je me dirige vers la Great Qing Post Office : l’un des principaux bureaux de poste près de Shanghai qui était un bureau privé puis un bureau international, puis un bureau de télégraphe et enfin un bureau des douanes. Maintenant c’est le site historique de la poste de l’est de la Chine.

Ce bureau est situé le long de la rivière Dianpu. Des bateaux amenaient le courrier par cette voie.



Alors que j’observe ce dock, deux chinois m’interpellent comme ils l’aiment bien : « hello ! ». Oui, hello. Ils me proposent de me prendre en photo. Ok, sympa ! Puis, constatant que je suis seule, ils veulent être les guides pour la journée. Oh, merci mais je pense que je vais pouvoir me débrouiller toute seule.

L’intérieur du musée est consacré à la description historique de l’envoie de courrier. Je lis consciencieusement les explications sur les tableaux mais je me rends vite compte que je suis bien la seule. Les gens viennent ici prioritairement pour se faire photographier dans tous les coins possibles puis ressortent. J’ai l’honneur d’apparaitre sur quelques photos d’ailleurs. Au début, je me fais photographier à mon insu, les filles se mettant à côté de moi mine de rien. Puis je joue le jeu et souris pour le petit oiseau qui va sortir.

En sortant, deux garçons me demandent s’ils peuvent prendre une photo avec moi. Je ressors mon sourire commercial et hop ! Puis je continue la promenade et je me rends compte qu’un groupe de jeunes gens a l’air d’avoir un problème. Quel problème ? Je bouge. Depuis quelques minutes ils tentent de se prendre en photo avec moi sans me demander. M’en apercevant, je leur dis en anglais que s’ils demandent je dirai oui mais que là, c’est un peu énervant. Ne comprenant pas l’anglais, et étant très timides, ils s’en vont. Toute la journée, je me fais photographier de toutes parts (plus ou moins discrètement). Attention, je vais prendre la grosse tête et me mettre à défiler dans les rues.

Prochaine visite : YuanJin Buddhist Temple.

Puis j’ai un petit creux. Je m’installe à une table du premier étage du restaurant situé juste à côté du pont tai’an. C’est très joli.

Je repars ensuite direction le jardin Kezhi, (aussi appelé le jardin des bonnes manières) qui appartenait à une célèbre famille du nom de…Ma. Eh oui, c’est mon jardin ! A l’entrée, deux touristes chinoises me montrent le contenu d’un bassin : plein de petits asticots. Ca les dégoute. Moi, je dois dire qu’après tout ce que j’ai vu flotter ou nager dans les différentes bassines sur le trottoir, je suis parée. Je commence à me promener dans ce jardin puis je retrouve les deux chinoises qui m’expliquent la signification des caractères notés sur la statue en forme de cheval : « Tu réussiras très vite ce que tu entreprendras ». Je pense qu’il y a un rapport entre le nom de la famille et le fait que ma (马) signifie cheval en chinois. J’aime beaucoup cet endroit, j’ai l’impression qu’il contient une partie de moi. Espérons que le proverbe me suive à l’avenir !



Je tombe ensuite sur la boutique du champion de papier coupé en Chine. Cela m’intrigue. En fait, c’est tout simplement du découpage. Il me propose de me découper dans du papier l’animal de mon année de naissance. Moi, c’est le lapin. C’est impressionnant !


Voici la maison de Ma...


En sortant du jardin, je me promène le long de l’eau. Dès que je m’approche d’une boutique, réflexe : « hello, have a look ». Je pense que tous les commerçants de ce village croient que ces quelques mots sont des mots magiques en occident. Dès que nous les entendons, nous ne pouvons pas nous empêcher d’acheter, pas vrai ? J’ai l’impression de susciter un déclic dès que je passe. C’est un peu dévalorisant en fait. Ne suis-je qu’une machine à acheter ? Pour me mettre en marche : « hello, have a look ». Et hop, je sors le porte monnaie… ! Hé non, malheureusement, ça ne fonctionne pas comme ça.


Je passe sur le plus grand pont de Zhujiajiao qui enjambe le Dianpu : le pont Fangsheng du haut duquel les gens jettent des poissons vivants. Fangsheng signifie « délivrer les animaux du sacrifice ». La coutume voulait que les bouddhistes viennent y relâcher des poissons pour obtenir guérison, protection ou succès.


Je finis la visite par un petit tour des boutiques touristiques. A chaque fois, je tente de parler chinois au maximum. Cependant, parfois, nous ne nous comprenons vraiment pas.

A la chinoise, j’arrive bien en avance pour prendre le bus. Et heureusement en fait parce qu’il n’y a quasiment plus de place. Et il part en avance. Je ne sais pas si c’était le dernier. Toujours est-il que je suis dedans et que ça m’arrange plutôt pas mal !
Je pense qu’il est inutile de préciser que je pique du nez environ dix minutes après le départ. Je me réveille une heure plus tard, lorsque nous entrons dans Shanghai.

Le car nous arrête en face de la station des bus où je prends le numéro 42 direction chez moi. C’est étrange car il pleut ici. Je me demande si ça a continué toute la journée.

Soirée tranquille sur internet et en compagnie de l’humour de Woody Allen.