mercredi 17 septembre 2008

Lundi 15 Septembre : Journée chinoise.

Ce matin, je fais un peu la grasse matinée. Puis comme je commence à en avoir l'habitude, je passe la matinée sur le net, à envoyer des mails, à bouquiner... Glande vacancière.
A midi, je descends pour chercher des baozi et une banane. Pour la première fois aujourd'hui j'arrive à me souvenir du mot banane (xiang jiao), à le dire et à me faire comprendre. Ces trois étapes étant habituellement difficiles à réunir. Puis je mange tout ça devant François l'embrouille. Je ne sais pas si c'est le fait d'avoir passe pas mal de temps toute seule ces derniers jours ou le fait d'être allée à Pékin le weekend dernier mais j'ai l'impression d'avoir fait ce que je devais faire ici. Même si je sais que j'ai encore beaucoup de choses à voir et à découvrir, je dois dire que j'ai un peu envie de rentrer.

A 14 heures, j'ai rendez-vous avec Marc. Il a passe quatre ans à Lyon. Il est revenu à Shanghai depuis deux ans et souhaite parler français. Comme je veux apprendre le chinois, voila un bon compromis : on discute en français et il m'apprend des phrases en chinois.

Je vois à peu près à quoi il ressemble mais je suppose que c'est plutôt lui qui va me reconnaitre quand je vais arriver. Il n'y aura pas trente six mille occidentales à 14 heures au croisement de la jianguoxi lu et de la ruin re lu. Bingo, lorsque j'arrive, quelqu'un me parle en français. C'est lui.

Il m'emmène dans le quartier autour de Taicang lu. J'en avais déjà entendu parler mais je n'y avais jamais mis les pieds. A vrai dire, je n'imaginais pas que ce quartier n'était pas loin de chez moi. En tous cas, ces rues sont très sympathiques. De nombreuses galeries d'art exposent tableaux et sculptures. Nous nous installons à la table d'un petit café à l'allure occidentale branchée. Nous parlons surtout français car je suis bien incapable de tenir une discussion en chinois. J'apprends cependant deux phrases :
Wo zai Shanghai liang ge yue le : Je suis à Shanghai depuis deux mois.
Wo yi ge yue hou hui fa guo lier : Je retourne en France dans un mois. Je sais pertinemment que je ne reste plus que deux semaines mais un mois, c'est plus facile à dire. Donc on ne va pas compliquer les choses...
En discutant, je me rends compte que j'ai oublié certains noms de nourriture française. Impossible de retrouver tout de suite "sauce béarnaise". Psychologiquement, je me dis tellement de ne pas y penser que j'en viens à tout oublier. Et pas moyen de me souvenir du nom de la fondue à la viande...

Nous sommes obligés d'ouvrir mon superbe parapluie Hello Kitty car lorsque nous sortons, il pleut. En fait, il y a pas mal de typhons en ce moment vers Taiwan donc nous récoltons la pluie. Vocabulaire qui s'applique à la situation :
Shan yu : pleuvoir
San : parapluie

Gentiment, Marc m'aide à recharger le forfait de mon portable. Ca fait une semaine que je n'ai plus de crédit. Puis nous prenons un taxi et allons voir un de ses amis qui revient de France et qui va ouvrir son restaurant le 1er octobre. Actuellement, c'est encore un salon de thé dans le local mais des ce weekend, il entame les travaux.
Nous passons la fin de l'après midi à discuter de la France, de la Chine, de nos expériences respectives. Marc aime beaucoup la musique (yin yue) et donc me donne des conseils pour écouter de la musique chinoise. Je tombe enfin sur un mélomane. Mieux vaut tard que jamais!

A 18 heures, nous allons diner. Une fondue chinoise. Je leur raconte les mésaventures qui ont suivi mon premier (et mon dernier) repas de ce genre ici. Je les fais bien rire. Je suis prête à retenter l'expérience. Je vais les laisser faire et il ne devrait pas y avoir de problème.
Je me rends compte qu'ayant vécu un long moment en France, ils ne supportent plus la rudesse et l'impolitesse des chinois. Gorchen (je ne suis vraiment pas sure de l'orthographe) me raconte qu'il a été choqué la première fois qu'il a voulu prendre le métro à Shanghai il y a six mois lorsqu'il revenait de Lyon.

Les garçons commandent de la viande, des boulettes de crevettes, des légumes (champignons : mogu), du pain qui ressemble à une spécialité turque. Nous faisons tremper tout ça dans l'eau bouillante puis nous attendons. Il fait extrêmement chaud dans cette ambiance de vapeur! C'est très très bon. J'apprends que ces fondues sont une spécialité de Pékin.
Au milieu du repas, un serveur crie dans tout le restaurant. Je n'y prête pas attention pour la bonne et simple raison que je ne comprends pas. Les garçons sourient et me disent que ce fuyuan est en train de prévenir la clientèle que les policiers arrivent donc que ceux qui sont mal garés ont intérêt à sortir tout de suite et à bouger leur voiture.

Pour éviter de fondre totalement, nous ne restons pas autour de la table une fois notre diner fini mais nous retournons dans le futur restaurant de Gorchen. Il me dit qu'il a un petit labrador de cinq mois. J'apprends qu'il faut payer 3000 Yuans par an pour une carte d'identité canine. Ceci lorsque l'on habite au centre de Shanghai. Plus on s'éloigne et moins on paye. Si jamais le chien n'est pas dans les règles, une police spéciale est susceptible de l'emmener dans une espèce de chenil. Il y reste jusqu'a ce que le propriétaire paye, S'il séjourne trop longtemps dans ce genre d'endroit, il y risque clairement sa vie. Les autorités ne rigolent pas et sont parfois cruelles. J'apprends également qu'un chien qui se perd n'a pas beaucoup de chances d'être retrouvé vivant dans la rue. Statistiquement, on le retrouvera plutôt mort dans un restaurant.

Puis, pour faire dans l'original, nous allons au Zapatas. Les garçons aiment bien cet endroit car ils peuvent y rencontrer des étrangers. Vu comme ca, ca ne me dérange pas d'y retourner. En route donc! Nous nous faisons doubler par deux Ferrari qui font la course. Enfin, faire la course à Shanghai est relatif. Dans notre petit taxi, nous allons aussi vite que ces deux bombes qui font un bruit de malade dans les rues.

Nous nous installons autour une table dehors dans l'air frais de la mi septembre. Il n y a pas encore grand monde et nous discutons un peu. Je soulève un problème que je n'arrive pas à résoudre : actuellement, tout le monde s'accorde pour dire que la Chine est dirigée par le capitalisme bien qu'elle se dise communiste. Or le capitalisme est avant tout porte par l'initiative individuelle. Cela me semble en contradiction avec le comportement général des chinois qui s'en remettent au chef des qu'ils peuvent et qui ne prennent pas énormément d'initiatives personnelles. Une réponse m'est apportée. En fait, je ne vois pas le problème de la bonne façon. Les chinois s'en remettent effectivement au chef mais ils constatent souvent que le gouvernement est bien impuissant face à leurs demandes. C'est alors qu'ils décident de diriger eux mêmes leur vie. Le chef a toujours une importance capitale mais on reconnait ses limites.

Nous allons à l'intérieur ou il commence à y avoir du monde et ou la musique est assez forte. Nous rigolons pas mal. Dans la salle, il y a énormément de mexicains. Ils montent tous sur le bar des qu'ils entendent les premières notes d'une chanson qui semble leur évoquer quelque chose. Apparemment nous sommes en train d'écouter l'hymne national mexicain. Sympa. Puis quelques chansons mexicaines. Bonne ambiance. Plus tard dans la soirée, nous parlons avec trois d'entre eux. Ils nous expliquent qu'aujourd'hui, c'est le jour de la fête de l'indépendance mexicaine. Ils sont quasiment une centaine dans le bar... Ceci explique cela, nous comprenons mieux maintenant.

Nous ne restons pas trop tard car nous travaillons demain. Donc vers minuit, chacun retourne chez soi.

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