lundi 22 septembre 2008

Samedi 20 Septembre : Sheng Si Part I – Une île

6 heures 30. Derniers préparatifs du weekend. Multiples re vérifications du contenu de mon sac. Pas de petit déjeuner. Je pense que je n’ai pas besoin de préciser pourquoi… Nous avons devant nous une heure et demie de bus et une heure et demie de bateau. Mieux vaut ne pas avoir envie d’aller aux toilettes toutes les trente secondes.

Je suis pile à l’heure à Xujiahui. 7 heures 30. Comme je l’avais prévu, tout le monde a du retard. On a de la marge donc pas de panique. Devant moi, une occidentale qui porte pantalon et chaussures d’équitation. C’est le moment de me renseigner sur la possibilité de faire du cheval ici. Le club est à une heure et demie de taxi du centre, c’est assez cher. En gros, il faut vraiment être motivée. On verra ça pour le weekend prochain si je reste à Shanghai.

Emilie, Caroline, Angelina et Arnaud arrivent tous avec un quart d’heure de retard. Nous sautons dans un taxi qui nous dépose à la station de bus. Bien évidemment, personne ne parle anglais et les informations sont loin d’être explicites mais nous finissons par nous en sortir. Nous sommes dans le bus à 8 heures 15. Il démarre à 8 heures 20 alors qu’il doit normalement partir 10 minutes plus tard. Heureusement que nous savons maintenant que ce genre de choses arrivent et qu’il vaut mieux être bien en avance.

Nous nous mettons tous les cinq tout au fond. C’est nous les gangsters du bus. Nous voyons un peu de la « campagne » shanghaiaise. Cette ville ne s’arrête jamais. On ne sait pas si on en est sortis ou si on y est toujours.

Nous arrivons finalement dans un port. Ca y’est, je vois enfin la mer !

Bon, exactement comme on m’avait prévenu, elle est loin d’être top. Nous montons dans un bateau rapide. Tout le monde s’installe à l’intérieur. Seuls quelques privilégiés ont le droit de monter apparemment. Nous n’en faisons pas partie et restons donc avec la banalité du genre humain.

Je commence ce petit voyage par un tour aux toilettes. Forcément, il faut acheter des mouchoirs et forcément, je n’arrive pas à retenir ce mot en chinois. J’adore ce genre de situations, surtout quand un milliards de chinois bloquent le passage…
La suite des événements peut se passer de commentaires. Disons simplement que c’est les yeux fermés, mon I-Pod à fond dans les oreilles que je finis la traversée. Parce que les chinois sont déjà très bruyants quand ils crachent, alors quand ils vomissent… Après ce voyage de l’angoisse, nous arrivons au port de ShengSi.
Première visite ultra importante : les toilettes.

Puis nous tentons d’acheter nos billets du retour mais apparemment, ce n’est pas possible. Nous nous occuperons de cela plus tard.
Normalement, quelqu’un tenant un morceau de papier avec mon numéro de téléphone devrait nous attendre. Personne. Pas de panique, j’appelle. Mi chinois mi anglais. Nous nous en sortons et il me dit qu’il arrive tout de suite. En attendant, nous nous faisons aborder par un nombre impressionnant de chauffeurs de taxi qui nous parlent en mimes. Nous devenons désagréables car ils ne veulent pas nous lâcher. Ils se mettent tous devant nous, entre potes, on dirait des adolescents attardés et nous matent, commentent nos gestes, rotent, crachent… Je dois dire que je suis de très mauvaise humeur. Mal de ventre aigu. Je ne peux pas me retenir de crier sur l’un deux qui vient de roter fièrement.

Lorsque l’aubergiste arrive, nous devons trouver un taxi pour rejoindre le lieu dans lequel nous allons passer la nuit. En chœur, nous refusons les services du cracheur-roteur dégueu.

Nous prenons connaissance des paysages de l’ile à bord de ce taxi. D’un côté, la mer, de l’autre de la verdure. Il y a toujours quelques chose pour gâcher un coin qui a priori a l’air sympa : poteau électrique, cheminées crachant de la fumée, taule, ruines. Toutefois, cet air est dépaysant et nous sommes tous d’accord pour dire qu’un peu de nature ne fait pas de mal après la vie shanghaiaise.

L’auberge est assez propre, lumineuse. Nous choisissons nos chambres. Caroline, Angelina et Arnaud dormiront ensemble et je dormirai avec Emilie. Nous remplissons nos feuilles d’hébergement puis ils vont manger. Quant à moi, je sens que j’ai besoin de m’allonger un peu si je veux pouvoir tenir le reste du weekend. Et comme je ne mange pas, autant profiter de l’heure du repas pour faire une petite sieste. Pas de clim mais les fenêtres ouvertes, je m’endors dans l’air frais (et si peu pollué…) de la mer. Je ne peux pas résister à la tentation de commencer le livre que j’ai apporté : « L’amour dure trois ans » de Beigbeder. Ils reviennent puis après qu’Angelina a fait une petite sieste, nous partons direction la mer. La mer, enfin.

Il faut payer un ticket pour accéder à la plage. Nous essayons de nous camoufler dans un groupe de touristes chinois, mais nous ne comprenons pas pourquoi, nous nous faisons repérer tout de suite…

Il serait possible de faire du cheval sur l’ile ? Nous demandons plus de renseignements. Non, plus ici, il n’y en a plus. Je demande donc où nous pouvons trouver des chevaux. Pas ici ? Oui oui, j’ai bien compris. Où donc ? Je lui demande de m’écrire l’adresse. Super, elle me note quelque chose sur un morceau de papier. Nous tentons de déchiffrer avec Emilie : Zhe li mei you le. Traduction : il n’y en a pas ici. On hallucine…mais on rigole beaucoup. Ce papier, il est collector.

Tout le monde est concentré sur une même partie de la plage.

Il faut dire que c’est la seule portion surveillée et que comme la majorité des chinois ne sait pas nager, il est compréhensible qu’ils soient plus rassurés de patauger dans ce coin là. Cependant, nous fuyons cet entassement et nous marchons un peu plus loin où nous ne croisons personne. Personne ? Non. Nous voyons un groupe d’hommes qui peuvent bien avoir la trentaine qui font des trous dans le sable et s’éclatent comme des gamins. C’est une autre culture. (cf. Astérix et Obélix mission Cléopâtre).



Nous repérons une petite cabane en haut d’une petite colline.

Nous escaladons les rochers et nous retrouvons seuls là haut. Nous surplombons la plage et la mer, et nous apercevons une bonne partie de la campagne environnante. Cet endroit est très mignon. Nous passons un bon moment à discuter ici, à prendre des photos puis nous redescendons.



Nous retournons à l’auberge pour prendre une carte et noter son adresse puis M. He, le propriétaire nous appelle un taxi pour aller diner en ville. Entre deux, nous bataillons pour garder nos passeports. Il a l’air tout stressé parce qu’il semble que nous n’ayons pas bien rempli les feuilles d’hébergement. Nous règlerons ça demain.

Un petit tour de taxi plus tard et nous nous retrouvons dans une ville sombre, obscure. Aucune lumière ne semble fonctionner. Peut être cela est ce du à l’orage que l’on entend gronder au loin depuis une heure. Nous trouvons un quartier illuminé. L’ambiance est particulière et incomparable. Je n’ai jamais vu ça. Il y a un côté que je connais déjà étant donné que je suis ici depuis presque trois mois mais il y a un aspect de l’île que je ne saisis pas. Nous plaisantons en disant que des expériences obscures ont lieu ici mais en fait, cela ne nous étonnerai pas du tout. Il a aussi un peu une ambiance du type « La Plage » dans les iles d’Indonésie. Bref, nous nous promenons dans les rues à la recherche d’un restaurant. Nous tombons sur une espèce de fast-food chinois. Riz, soupe, légumes. Parfait. Enfin, je me limiterai au riz. Et soyons fou : je prends aussi une bouteille de Pepsi. Il semble d’ailleurs que Pepsi bénéficie d’une exclusivité sur cette île au détriment de son concurrent Coca Cola.

Dans le restaurant, nous constituons une attraction à nous tous seuls. Tous les serveurs se regroupent derrière la caisse lorsque nous payons pour venir voir. Nous avons droit à une salle rien que pour nous. Les gens viennent nous observer à la porte.

Nous sortons. Prochain objectif : trouver un karaoké. Nous entrons dans ce qui ressemble à un KTV mais qui s’avère finalement être une sorte de bordel. Nous ressortons aussitôt. Plus loin dans la rue, un KTV tout ce qu’il y a de plus KTV. Caroline, Angelina et Arnaud ne restent pas longtemps. Nous passons le reste de la soirée à massacrer toutes les chansons que nous pouvons avec Emilie. Puis nous nous baladons un peu dans la ville. Cette histoire de cheval me tracasse. Nous entrons donc dans un hôtel pour demander des renseignements. La réceptionniste s’obstine à nous demander notre numéro de chambre. Puis elle comprend enfin que nous sommes en train de lui expliquer quelque chose. Très gentiment, elle nous donne une adresse et nous précise que cet endroit est très bien. Parfait. Comme quoi, avec un peu de persévérance, nous avons fini par y arriver. Nous achetons des fruits pour le petit déjeuner du lendemain et reprenons le taxi pour retourner à l’auberge. Lorsque nous arrivons devant la porte, celle-ci est fermée. Tout comme l’autre porte d’entrée d’ailleurs. Donc même si on tentait l’escalade du mur et qu’on se retrouvait dans la cour, il faudrait envisager d’entrer par effraction dans le salon. Donc pas d’escalade. Nous choisissons la voie de la sagesse été appelons Arnaud en espérant qu’il ait rechargé son portable. Après plusieurs tentatives et appels près de la fenêtre, il nous répond et descend. Le propriétaire de l’auberge se réveille et nous ouvre la porte.

Nous montons dans la chambre. Une bonne douche et je retrouve Beigbeder et sa dépression.

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