lundi 22 septembre 2008

Dimanche 21 Septembre : ShengSi Part II – La mer dans tous ses états






Réveil à sept heures et demie. Le bol de riz d’hier est assimilé. Bonne nouvelle. Deuxième bonne nouvelle : ce matin, c’est cheval ! Et une petite troisième pour la route : nous avons quelque chose à manger pour le petit-déjeuner. Que demande le peuple ?

Angelina vient frapper à la porte et accélère le mouvement. Nous payons l’aubergiste mais il ne veut pas nous laisser sortir tant que nous n’avons pas rempli ses formulaires d’hébergement. Il y tient vraiment ! Il nous dit d’attendre. La police va arriver. La police ? Ce n’est pas top ça. Arnaud n’a pas son passeport donc pas son visa non plus. Le policier contrôle ma feuille en premier puis je tente l’embrouille. On va comparer ma feuille avec les autres. Pas besoin que chacun sorte son passeport. Nous mélangeons un peu les feuilles, passons celle d’Arnaud en dessous et le tour est joué. En revanche, il y a un problème majeur sur les informations d’Emilie : le M de son prénom est très mal fait…

Sur ce, nous prenons un taxi et toute enjouée, je lui montre l’adresse du centre équestre. Il se met à rire et nous dit que c’est ici, nous y sommes. En fait, la réceptionniste de l’hôtel nous a indiqué un lieu génial, vraiment top : ici. Après avoir beaucoup rit de la situation, nous montrons au chauffeur qui nous prend désormais pour des fous, la photo d’un temple qui a l’air plutôt pas mal. Il est d’accord pour nous y emmener mais semble tenir à nous montrer une sorte de falaise avant. Nous ne sommes pas contre les falaises. C’est parti.
Ce site semble être le plus touristique de l’île. Des cars entiers de chinois à casquettes suivant leur guide au drapeau assorti aux chapeaux seyants, sont garés au bord de la route. Il y a un monde fou sur ces quelques rochers. Mais nous avons l’habitude maintenant et nous savons très bien que si nous continuons un peu la balade, nous nous retrouverons bientôt tous seuls. Effectivement, c’est ce qu’il se produit. Ils restent tous à l’entrée pour prendre des photos donc nous pouvons profiter du paysage assis sur des bancs sur une petite plateforme qui donne sur la mer.


Au large, les bateaux n’arrêtent pas de passer. C’est une vraie autoroute. C’est incroyable.

Nous retournons sur le parking des bus et des taxis et retrouvons notre chauffeur qui nous attend. Suite de la promenade : le temple.
Il donne sur la mer. C’est très joli. Il est en cours de rénovation. A l’intérieur, la population est très hétérogène : cela va du moine qui habite dans sa toute petite chambre à l’ouvrier en train de repeindre le toit d’un bâtiment, en passant par les femmes qui découpent du papier et les habitants de petites maisons qui font pendre leur linge aux fenêtres et là où ils peuvent.

Nous négocions ensuite avec le taxi pour qu’il nous emmène dans un endroit de l’île où nous pouvons manger. Ce n’est pas pour moi. Je ne m’inquiète pas pour mes repas étant donné que le riz se trouve partout… il nous dépose donc dans une rue qui semble entièrement emplie de restaurants. Sur le trottoir sèchent des poissons. Les mouches rodent.


Nous nous installons à une terrasse. Dans ce restaurant, il faut aller choisir soi-même les poissons et les fruits de mer que l’on s’apprête à déguster. Tout a l’air très bon. Je ne peux témoigner que sur le riz et je trouve que celui d’hier soir était meilleur.

Après le repas, Caroline, Angelina et Arnaud vont directement au port. Nous nous promenons encore un peu avec Emilie. J’aimerais beaucoup voir le port et la vie des pêcheurs.
De ce côté-là, je ne suis pas déçue. Nous marchons le long du port, dans l’odeur des filets de pêche.
Des femmes sont en train de repriser les filets défectueux. Je ne sais pas comment elles font pour supporter ces conditions de travail. La chaleur, l’odeur et la position qu’elles sont obligées d’adopter sont extrêmement difficiles.
Cette photo commence une série intitulée "les vélos de la Chine". J'ai pu remarquer l'importance du vélo ici. Il est utilisé pour le transport d'à peu près tout. Alors c'est parti pour un jour, un vélo.

Nous prenons un taxi qui nous emmène au port. Dans la série : « les détails dégueu du voyage sur l’île » : en revenant des toilettes, je passe à côté d’un père qui fait faire caca à sa fille dans une poubelle au milieu de la salle d’attente. Rien de plus normal, non ?

Nous montons dans le bateau. Celui-ci est beaucoup plus grand que celui de l’aller. Nous avons la possibilité de nous tenir sur le pont. Génial pour prendre les photos du pont en eaux profondes de 32 kilomètres. Je passe la majeure partie de la traversée debout sur le pont, les yeux fixés sur l’horizon. La cheminée du bateau crache une fumée noire. Les gens jettent leurs déchets par-dessus bord.

La mer est extrêmement polluée. Une marée rouge apparait tout d’un coup et on ne reverra plus la couleur à peu près claire de l’eau qui entourait ShengSi.
Après avoir passé environ deux heures dehors, je me sens sale comme jamais. La pollution est vraiment palpable. L’air, la mer. Je n’ai jamais rien vu de tel.


Je ne verrai pas le pont pour la bonne et simple raison que cette fois-ci, on ne passe pas à côté mais au dessus. C’est impressionnant de se déplacer comme ça sur la mer, dans un bus. A droite : la mer, à gauche : la mer aussi. Devant nous, des milliers de petites lumières qui indiquent cet ouvrage d’art monstrueux.

Etant donné que nous avons tenté de supporter rots, crachats, besoins dans les poubelles, et autre délicatesses, nous sentons tous que le pétage de câble n’est pas bien loin. L’idée est lancée : nous achetons des bouteilles de Pepsi et faisons un concours de rot dans le bus. Mythique. Personne ne tilte pour les rots, car ici, c’est normal. Toutefois, les gens commencent à se retourner lorsque nous entonnons des chansons d’enfants du style : « j’ai une tante qui est au Maroc et qui s’appelle Hip hop… » de temps en temps, c’est agréable de se lâcher un peu. Nous sommes navrés que notre besoin de nous extérioriser soit tombé sur ces personnes là dans ce bus là…

Arrivés à Shanghai, sous le Nanpu bridge, Emilie et son chauffeur nous déposent à Xujiahui où nous avons pour grand projet de se goinfrer chez Burger King. Conseils d’Arnaud pour le mal de ventre : manger bien occidental du style fast food et pizza. Je commence donc mon régime de rétablissement par un bon hamburger, un gros paquet de frites et un grand Coca.

Je dois dire que je ne suis pas fâchée de retrouver ma douche. J’ai l’impression qu’il faut que je reste assez longtemps sous l’eau chaude pour me décrasser. Oui, décrasser, c’est vraiment le bon terme. Vérification des mails et dodo !

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