Joies du train de nuit : nous nous faisons réveiller assez tôt par les gens qui se lèvent et se préparent. Une petite musique fait également office de réveil. Petite musique qui devient de plus en plus forte. Je me rendors plusieurs fois mais arrive un moment où il faut bien se lever. Nous remballons le peu d’affaires que nous avions sorties. Nous avons droit à « ce rêve bleu » en version instrumentale chinoise. Rien que pour ça, ça valait le coup de venir !
Tous les gens sont dans le couloir et regardent le train arriver en gare. Il y aune ambiance particulière que j’aime beaucoup dans ces trains. Une sorte de convivialité qui va de soit.
Quelque petites choses énervantes toutefois : les toilettes sont fermées bien avant que le train n’arrive. Je comprends pourquoi tout le monde se réveille tôt en fait.
Nous retrouvons Ben et Aidan sur le quai puis nous dirigeons vers la sortie ensemble. En route, j’achète un plan. Ce qui peut toujours servir surtout que nous n’avons pas de guide. Pendant qu’Aidan et Marie vont chercher des cafés, Ben m’accompagne à la billetterie. Je dois acheter mon ticket pour le retour.
Puis nous nous rassemblons et entamons notre petit déjeuner sur la place de la gare de Beijing.
Nous suivons les garçons qui vont à l’auberge de jeunesse en espérant qu’il reste deux lits pour nous. Eux sont déjà venus à Pékin pour les JO. Ils ont fait un tour en Chine et sont de retour dans cette ville pour trois jours. Nous prenons le métro. Tout le monde doit passer son sac sous les rayons X. La ville est à fleur de peau. Ca se sent assez aisément. D’autant plus qu’aujourd’hui est le jour de la cérémonie d’ouverture des Jeux Paralympiques.
Contrairement à Shanghai, le métro de Beijing a une réelle odeur de métro comme on peut en trouver à Paris ou à Berlin par exemple. Il est beaucoup moins moderne qu’à Shanghai mais très bien entretenu. Nous avons l’impression avec Marie que les gens se comportent de façon beaucoup moins sauvage ici. Ceci est certainement du aux campagnes qui ont été menées avant les JO pour inculquer les bonnes manières aux gens.
Partout dans les rues, des personnes aux brassards rouges : ce sont des volontaires. Ils sont là pour aider les touristes perdus, pour contrôler les sacs ou pour assurer la sécurité d’un endroit.
Nous sortons du métro directement en face de la place Qianmen (Tian an’men). Gros choc bien entendu.
Après quelques photos, nous nous engageons dans le labyrinthe qui nous conduira peut-être à l’auberge. Je dis « labyrinthe » car des barrières ont été installées partout aux environs de la place. Si bien qu’il est impossible de traverser. Il faut passer par des galeries se trouvant sous la route. Presque à chaque fois, on nous demande de vérifier nos sacs.
Nous traversons une rue qui semble commerçante au premier coup d’œil. Puis, on se rend vite compte que tous les magasins sont totalement vides. Ils sont fermés avec un antivol de vélo. Très étrange. Toute cette rue est entièrement vide.
L’auberge se trouve dans une rue très animée au contraire. On y trouve toutes sortes de petits commerces : alimentation, vêtements… Une vraie fourmilière.
Bonne nouvelle : il reste de la place pour nous. Nous nous installons avec Ben et Aidan dans une chambre de quatre. Je rêve d’une bonne douche après cette nuit passée dans le train. Je ne suis pas la seule. Au programme alors : douche puis petit-déjeuner.
Aidan est heureux de nous annoncer qu’au fond de l’auberge, il y a des aquariums dans lesquels vivent toutes sortes d’animaux. Ca ne me dit rien qui vaille. Je lui demande exactement ce qu’il y a dans ces bocaux. Et oui, je dormirai bien sous le même toit que ces animaux de malheur qui semblent assez nombreux en Chine en fait.
Nous prenons le petit-déjeuner à l’auberge. Pancake à la banane histoire de bien me caler et de commencer cette journée sur les chapeaux de roue.
Nous partons vers la place Qianmen. Mauvaise nouvelle : elle est fermée. Il n’y a aucun moyen d’y accéder. Pourtant nous essayons et nous y mettons de la bonne volonté. Passage souterrain après passage souterrain, nous nous rendons compte qu’il ne sert à rien d’insister. C’est fermé, c’est fermé ! Nous abandonnons aussi la Cité Interdite car nous la supposons fermée également. Plan de rechange : la cité souterraine. Nous la repérons sur le plan. Il est possible de rejoindre ce site à pied. C’est parti.
Nous ne trouvons pas la route et le plan ne nous aide pas. Les gens à qui l’ont demande notre chemin ne sont pas clairs. Soit parce qu’ils ne nous comprennent pas (ce qui est bien possible), soit parce qu’ils ne souhaitent pas trop nous aider. Ceci est également fort possible. Finalement, nous nous résignons à prendre un taxi. Le premier que nous arrêtons ne connait pas, et s’en va. Le deuxième ne connait pas non plus mais décide de persister. Tout d’un coup, il semble tout content et nous montre un autocollant sur son pare brise. Apparemment, il possède un traducteur automatique dans la voiture. Ben rentre donc les informations dans sa machine. Puis nous nous démarrons enfin. Il nous semble que nous tournons en rond. En fait ce n’est pas qu’une impression. Le chauffeur a l’air embarrassé et semble de pas comprendre. Nous sommes un peu lassés car il est déjà midi passé et pour le moment, tous nos plans sont tombés à l’eau.
Miraculeusement, nous nous retrouvons devant le bâtiment. Problème : c’est fermé. Autre plan de rechange : le Palais d’été. Nous avons un petit bout de temps de taxi à faire. Le chauffeur apprend la prononciation d’un mot à Ben, ce qui nous fait beaucoup rire. Le Palais se trouve au nord ouest de la ville. Nous nous employons avec Marie à dire Hao de hao de (qui signifie d’accord, d’accord) au chauffeur dès qu’il ouvre la bouche pour parler. Ceci semble le satisfaire. Aidan et moi nous endormons à l’arrière de la voiture.
Il est 13 heures lorsque nous arrivons. Nous sommes tous les quatre d’accord : il faut manger avant de visiter quoique ce soit. Après avoir fait un petit tour pour trouver un restaurant, nous entrons dans le seul et unique endroit où l’on peut manger. Nous nous régalons. C’est très bon.
Marie me fait beaucoup rire lorsqu’elle interpelle les chinois : elle leur dit « Xiexie » qui veut dire « merci ». Je ne peux pas m’empêcher de rapprocher ceci d’OSS 117 qui dit «non merci » dans des circonstances mal appropriées.
Puis c’est parti pour la visite. Forcément, nous devons acheter des tickets pour entrer. Puis une fois à l’intérieur, nous nous apercevons que cet endroit est envahi par les touristes. C’est à la limite de l’insupportable. Nous nous évadons du côté du lac. En effet le jardin du palais s’étend autour d’un lac immense sur lequel de nombreux bateaux et pédalo en tous genres portent des touristes en mal de plein air ou de solitude.
Puis nous montons jusqu’au dernier bâtiment du palais. Au fur et à mesure de notre ascension, il y a de moins en moins de touristes. Nous sommes de plus en plus seuls et c’est tant mieux. L’endroit est magnifique. Je ne peux m’empêcher de m’imaginer les enfants à l’époque qui devaient se faire de bonnes parties de cache-cache dans ces jardins immenses.
Nous redescendons et louons un pédalo. L’Angleterre pédale en premier puis la France prendra le relais. Les garçons slaloment sous les piles d’un pont, ce qui fait peur aux chinois sur les bateaux voisins. Ils ne sont pas trop rassurés sur l’eau en fait.
Puis Marie et moi, nous pédalons à notre tour. Nous passons un agréable moment sur l’eau. Sur la route du retour, j’appelle Du Xin. C’est un ami de LinLin, ma collègue au bureau. Avant de partir pour Pékin, elle m’a dit que je devais l’appeler et qu’il nous emmènerait dans un bon restaurant. Nous nous mettons d’accord sur le lieu et l’heure. Puis nous prenons un taxi pour aller au métro. Finalement, nous ne trouvons pas donc reprenons un autre taxi.
Nous constatons qu’il n’est pas chose aisée que de se promener dans Pékin. Tout d’abord, les distances sont très grandes. Puis les informations que nous avons, qu’elles soient issues des guides des garçons ou de ce que nous disent les gens sont bien souvent erronées.
Nous trouvons l’endroit avec une bonne demi-heure de retard. Du Xin est avec un ami : Mickael. En marchant vers le restaurant, je discute avec ce dernier de la situation actuelle de la Chine, de ses évolutions, de ses rapports avec l’Europe. Je perçois énormément de fierté dans les propos qu’il me tient. Pour lui, tout semble beau en Chine. Lorsque je souligne que certains points me semblent tout de même négatifs (je ne les cite pas car nous ne nous connaissons pas assez), il ne répond pas. Puis il me dit que nous ne pouvons pas juger les autres en fonctions de nos critères à nous mais qu’il faut plutôt voir les autres critères. Je pense que ce relativisme généralisé me dérange un peu car c’est par ce moyen que l’on peut nier que les Droits de l’Homme sont bafoués en Chine. Je ne lui dis pas mais je le laisse parler.
Puis nous arrivons au restaurant. Une table nous est préparée. Nous souhaitons que Du Xin et Mackeal commandent pour nous car nous voulons découvrir les spécialités de Beijing. Mais ils ne semblent pas vouloir. Nous n’insistons pas de peur de paraitre grossiers. Nous choisissons donc en faisant attention de ne pas omettre le fameux Roasted Duck : une recette de canard traditionnellement cuisinée à Pékin.
Nous nous régalons et constatons qu’il y a des différences entre la cuisine de Shanghai et les plats de Pékin. Ici, j’ai l’impression que tout est plus lourd et plus gras.
Le meilleur pour la fin et non pas pour la faim mais plutôt pour la gourmandise. Effectivement, le canard arrive en dernier alors que nous ne pouvons plus rien avaler. Cependant, nous ne faiblissons pas et nous attaquons à ce canard dont la tête trône au milieu de l’assiette.
Il y a toute une technique pour le manger. Il faut tout d’abord prendre une sorte de crêpe puis tremper les morceaux de canard dans de la sauce et en tartiner allégrement ladite crêpe. Puis on ajoute quelques légumes. On plie le tout à la manière des fajitas et le tour est joué. C’est très gras mais délicieux.
Démonstration...
Le meilleur morceau est situé aux environs du cou du canard. Après nous être assurés que ce morceau se trouve à l’extérieur et non pas à l’intérieur de l’animal, nous trempons chacun un bout dans du sucre et mangeons. C’est assez gras également mais le gout est très agréable.
Après toutes ces découvertes culinaires, Mickael tient absolument à nous raccompagner à l’auberge. Nous insistons et disons que nous pouvons prendre le métro mais rien n’y fait. Du Xin ne veut pas non plus nous laisser partir seuls. Après un toast donc, nous nous engageons dans la direction du parking. Je ne me sens pas au meilleur de ma forme et c’est le moins qu’on puisse dire. J’ai l’estomac qui me dit clairement stop. Il faut que je respire à fond ou c’est la catastrophe…
Nous rencontrons un coach qui a fait le déplacement pour les jeux paralympiques et qui vient d’arriver donc qui voudrait se poser dans un bat pour regarder la cérémonie d’ouverture. Je ne suis toujours pas au top de ma forme.
Dans le parking, quelque chose pour me remonter le moral : une voiture qui a une plaque belge au dessus de sa plaque chinoise.
Du Xin nous dit au revoir et prend le métro
Je me cale au fond du siège dans la voiture, le vent fouettant mon visage. Mais rien y fait, je ne suis pas bien. Nous prenons congé de Mickael devant l’auberge. Je suis frappée par l’extrême gentillesse de ces garçons qui nous ont consacré leur samedi soir et qui ont été jusqu’à nous amener en voiture. Ils n’ont pas beaucoup mangé pendant le repas pour nous laisser l’occasion de déguster plus de nourriture. Leur accueil a été extrêmement chaleureux et m’a fait énormément plaisir.
Hé bien je n’aurai pas du manger autant. Arrivée à l’auberge, je bois de l’eau et prends un cachet puis au lit. Je m’endors et donc n’assiste pas à la réflexion sur notre projet de voir le soleil se lever sur la grande muraille. Au départ nous comptions prendre un taxi pour nous y rendre mais le prix est réellement trop élevé. De plus un tas d’éléments contradictoires entrent sans arrêt en jeu. Il nous est impossible d’obtenir une réponse claire à notre question. Finalement, nous décidons de remettre notre expédition à lundi. Il ne sera donc pas utile de se lever au milieu de la nuit cette nuit. Je me réveille pour donner mon avis : mieux vaut repousser notre expédition et êtres sûrs. Ces quelques minutes de sommeil m’ont fait du bien. Tout va pour le mieux même.
Je peux me rendormir tranquillement pour une bonne nuit de sommeil à Beijing.
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