7h50, le réveil sonne. Au taquet nous deux. Premier jour de boulot aujourd’hui. DileMMe dès la première heure : robe ou pantalon de tailleur ? Qui dit robe, dit probabilité de mettre des chaussures plates, pas mal… Qui dit pantalon de tailleur dit chaussure à talons. J’opte pour la seconde option… erreur fatale ! Je regretterai ce choix toute la journée…
Plan du métro en main, me voilà partie direction le boulot. Changement de ligne : réussi. Ling ling road s’ouvre à moi… mais pas au bon endroit. J’arrive au numéro 200 et des poussières et je dois aller au 899, « pas grave, je vais marcher » que je me dis. Quelle inconsciente que je suis ! Parce que marcher un kilomètre à Lille, ce n’est bien évidemment pas la même chose que marcher un kilomètre à Shanghai dans la chaleur, la pollution, les bus qui ont manqué de m’écraser une bonne paire de fois… J’arrive donc déshydratée et toute rouge au numéro 899. Je trouve enfin le bureau, m’arrête dans les toilettes de devant histoire de récupérer un peu. Il y a bien de l’eau du robinet, mais apparemment, elle n’est pas buvable ici (quoiqu’en dise Zezette. NDLR : Le père noël est une ordure)
In the office, je suis présentée à tout le monde. L’ambiance a l’air sympa dès le début. Je lis quelques bouquins sur Orsay en attendant LinLin. Mes pieds me font un mal atroce donc je me mets à coller des bouts de scotch sur toutes les surfaces piétales qui ont pris cher...Ca saigne, bon, le mieux, c’est d’oublier ! De toutes façons, il n’y a pas d’alternative, je ne vais pas marcher pieds nus. A midi, nous allons manger de la nourriture épicée chinoise. Je m’essaie à l’emploi de baguettes pour manger. Verdict : ce n’est pas aujourd’hui que je vais réussir à manger un repas normal en moins de trois heures… Ici, les plats se partagent entre tous les convives. C’est marrant parce que d’un coup, l’ambiance à table n’est pas du tout la même lorsque chacun pioche un peu dans chaque plat. On se sent directement impliqué dans la discussion. C’est ce premier jour que débute le jeu de « un jour un mot » : aujourd’hui délicieux. Je sais le pronconcer, mais je ne peux pas l’écrire là donc il faut me croire sur parole.
L’après midi Linlin m’emmène voir l’appartement que j’occuperai pendant les trois prochains mois. Pour le moment, il est aménagé en bureau donc il faut acheter le nécessaire pour vivre. Il faut donc que je pense en 5 minutes à ce qu’il me faudra dans mon appart durant trois mois. L’exercice peut paraitre extrêmement facile mais j’avoue que j’ai un peu buggé sur le coup. Finalement, je pense que ma liste est complète :
Un lit
Un frigo
Un micro ondes
Une machine à eau. Il me semble utile de préciser ici que les chinois ont tous chez eux des bombonnes à eau sur une machine qui peut faire à la fois de l’eau froide et de l’eau chaude. En effet, en Chine, on boit énormément d’eau chaude. D’ailleurs, rétrospectivement, je n’ai bu que de l’eau chaude depuis ce matin. Enfin, j’ai aussi bu du thé mais chaud aussi. Je rappelle que la température moyenne s’élève à 38 degrés. Mais bon, je me dis que si les chinois se déshydratent à l’eau chaude, je ne vois pas pourquoi ça ne marcherait pas pour moi. Et puis, je me suis renseignée : de l’eau chaude, ça reste relativement de l’eau…
Bref, mes habits séjourneront dans un meuble de bureau, mes ceintres seront accrochés là ou je pourrai !
De toute manière, l’appartement est super, la vue est canon. Je prendrai tout ça en photo. Donc si mes habits sont accrochés à la barre du rideau de douche, je m’en fous pas mal !
Deuxième étape : nous allons ensuite acheter les choses qui figurent sur la liste. Pour le lit, pas de souci. Pour le frigo non plus, le micro-ondes, ça passe. Et vient ensuite l’histoire de la machine à eau. En fait, je me rends compte que toutes les machines ont la fonction eau froide et la fonction eau chaude. N’ayant pas besoin de boire de l’eau chaude, je demande juste la version eau froide mais ça n’existe pas. Donc non seulement, je me contenterai de bouteilles en plastique (ce qui en soit n’est pas vraiment gênant finalement J ) et deuxième effet kiss cool : je suscite la curiosité de tout le personnel du magasin : mais pourquoi ne boit-elle pas d’eau chaude ? Linlin m’explique qu’une jeune fille de mon âge devrait en boire, que c’est bon pour la santé, surtout pour les cheveux… Et la gérante du magasin vient spécialement demander à Linlin si la rumeur est vraie : la fille qui vous accompagne ne boit vraiment pas d’eau chaude ? Mais pourquoi donc ?
Ha oui, inutile de préciser que pendant ce temps là, j’ai toujours mal aux pieds…
Arrivés à la voiture, le chauffeur nous propose de l’eau…super bonne nouvelle ! heu, moins bonne nouvelle : les bouteilles sortent du coffre de la voiture qui a stationné au soleil pendant un bon trois quart d’heure… C’est là que je me rends compte que je fais des choses ici que je n’aurais jamais fait en France : cul sec sur la bouteille !
Il ne reste plus qu’à acheter les dernières choses au centre commercial. Globalement, les centres commerciaux chinois ressemblent aux français mais à quelques détails près : le long des escalators, on trouve des choses à acheter au passage, les rayons ne sont pas faits de la même façon, les caisses n’ont pas de tapis roulant, il y a un employé en haut de l’escalator pour aider quand le caddie se bloque à l’arrivée… En revanche, ce qui m’a beaucoup surpris, c’est que les sachets en plastique sont, ici aussi, payants, et ce depuis cette année.
PS : J’ai les pieds qui chauffent, non, qui brulent. Je ne les sens plus de toute façon de je pourrai encore marcher des kilomètres finalement…
Pendant toutes nos petites ballades à travers la ville dans la voiture, j’observe les gens, les magasins, les signes d’écritures en essayant de déchiffrer. Je suis super heureuse quand je reconnais un signe que j’ai appris, même si je ne comprends pas ce que veut dire la phrase dans laquelle il figure… Le trafic automobile en centre ville est assez fou. Je ne sais pas s’il existe un code de la route. Si, certainement. Mais j’ai tout de même l’impression que c’est la loi du plus fort qui règne ! Je retrouve là l’état d’esprit que j’avais appris à connaitre à Marrakech.
Nous retournons au bureau vers 16 heures. Je passe une petite heure à apprendre quelques mots de chinois puis je rentre en métro sur ce qu’il reste de mes pieds. Le métro, toujours une vraie folie. En fait, lorsque le métro arrive, les gens ne laissent pas sortir ceux qui tentent de mettre un pied dehors. Non, ils se rentrent tous dedans Même s’il n’y a que trois pelés qui veulent monter et quatre tondus qui veulent descendre, ils trouveront quand même le moyen de se faire une petite mêlée au passage. Une fois qu’on sait ça, il ne faut pas avoir peur de prendre de l’élan et feu à volonté ! (NDLR : ici aussi ça marche).
Parfaite synchronisation de nos arrivées respectives avec Lulu. Juste le temps pour moi de refaire mes valises et nous partons m’installer à l’hôtel qui se situe sous le Shanghai stadium. Plutôt sympathique cet hôtel, la grande classe je dirai même.
Nous repartons pour manger. Nous choisissons un petit resto, chinois bien sûr. Nous nous exerçons au slurp. Là aussi, ceci mérite une petite explication : des manières qui pourraient nous paraitre indélicates le sont beaucoup moins dans l’empire du milieu. Ainsi, il n’est pas désobligeant, bien au contraire, de rapprocher la bouche de son bol et de la cuiller plutôt que le contraire. Et on ne voit pas d’inconvénients ici à faire beaucoup de bruit lorsque l’on mange sa soupe. Nous nous en sommes donc données à cœur joie, vidéos à l’appui ! Après un bon petit dessert, nous nous rendons dans un bar à chicha où des potes de Lulu nous ont donné rendez-vous. Soirée sympa.
La soirée se finit pour moi à l’hôtel, bonne douche et bonne nuit !
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