vendredi 18 juillet 2008

Vendredi 18 juillet : Allez allez !

Réveil, petit déjeuner et tout le tralala… Je me dépêche pour arriver la première aux taxis. Alors que je tourne dans la rue magique, je vois au loin mon ennemi du quart d’heure du matin. Je presse le pas, et comme si de rien n’était je me poste sur le trottoir, le regard tourné vers les voitures qui arrivent. Puis innocemment, je balance un « Goog morning » en me retournant un peu… Il est un peu dégouté. Dégouté mais fair-play car il m’indique qu’un taxi s’est arrêté un peu plus loin. « Run » me dit-il. Oui oui, j’y vais...

Je commence à bien connaitre la route de chez moi au bureau maintenant. Hier soir, j’ai repéré un arrêt du bus numéro 42. Je vais peut-être prendre le bus. C’est moins cher. En même temps, le prix de mon taxi le matin, c’est un peu moins qu’un ticket de métro à Paris. Je crois que je vais pouvoir me payer ce luxe. Au moins, je peux me réveiller plus tard et puis comme ça je n’arrive pas toute transpirante au boulot. Ce qui est plutôt agréable je dois dire !


Ce matin, je regarde mes mails, aide Ada sur quelques échantillons puis mon téléphone sonne : « Conference call » est écrit sur le cadran. En même temps, je perçois une agitation dans le bureau. « Vite Andélis, on a une réunion » me disent les filles. Heu oui, vite, je veux bien. Une réunion au téléphone ? Non, le téléphone, c’était juste un rappel. Nous nous dirigeons toutes vers la grande salle. Elles emmènent avec elles de nombreuses provisions : à manger, à boire… Je n’ai eu le temps de rien prendre. Bon, ce n’est pas grave, je me dis que ça ne va pas durer trois heures. Non, j’avais raison : pas trois…Deux heures et demie. Deux heures et demie d’explication d’un logiciel. J’ai appris quelques petites choses sur l’organisation de l’entreprise et je me suis rendue compte de l’utilité éventuelle de mes cours de SI (Système d’information)…


Nous sortons de la salle totalement affamées, nous ruons sur nos sacs à mains. Maintenant, au lieu de dire « go, go, go », les filles disent « Allez, allez, allez ». Nous retournons dans le restaurant qui propose des plats de la région du Hunan. Sur le chemin, je discute avec Emilia et lui demande où je peux nettoyer mes vêtements. Oui, ça va faire quinze jours que je suis ici. C’est le prochain défi que je dois relever. Ceci semble être un problème ici : les laveries sont assez chères. Je vais devoir me mettre à laver à la main. Autre possibilité : le squattage de machine à laver… Bon, je ne suis pas à cours de solutions mais c’est vrai que ce ne sont pas les plus simples. L’une suppose que je me fasse des petites soirées à laver mes fringues dans ma salle de bain et l’autre sous entend que je doive balader mon linge sale pour aller chez des potes… on va dire que ça fait aussi partie de l’aventure !


Cette après-midi, je ressens assez fortement la fatigue accumulée de la semaine. Vivement le week-end ! Je me trouve également confrontée à un nouveau problème : la faim. Je crève de faim. Pourtant j’ai pas mal mangé ce midi. A vrai dire, je mange de plus en plus tous les midis. Nous nous amusons à compter nos bols de riz…les morfales ! Pourtant, c’est le vide qui règne dans mon estomac. Ok, je dois faire quelque chose : petite mission dans la cuisine. Il doit bien avoir quelque chose à manger ! Hé oui, « Eurêka » s’exclama-t-elle en tombant sur un gros paquet de biscuits. Chacun a droit à ses petites victoires. Délicieux ces biscuits. Ca va un peu mieux. Je retourne à mon bureau. Ha non, toujours faim. Les gâteaux m’appellent. Me voilà dans la cuisine à nouveau. Ensuite, c’est un peu la honte : la même fille m’a croisé lors de mes deux missions coupe-faim. Elle me dit « Are you hungry? You should eat more at lunch ». Oui oui, j’essaierai. Mais le problème, c’est qu’en sortant de table, je me sens rassasiée. Une chose à la quelle il faudra que je m’habitue : manger beaucoup aux repas.


A 18 heures, finie la semaine, bonjour le week-end. Je vais à Zhongshan Park pour retirer de l’argent. En revenant, je me trompe de sens dans le métro. Faut dire que je n’ai pas de plan et qu’ils ne sont que très rarement affichés à l’intérieur des stations. Donc, c’était un peu une chance sur deux et comme je n’ai pas de chance… Un petit tour en métro, visite de la gare de Shanghai. Il y a plein de petites boutiques qui vendent tout et rien. Il faudra que je revienne un de ces jours.


Lorsque je m’engage dans le portique pour passer ma carte de métro, un flic passe un bip sur mon sac, sans me regarder ni rien. Il fait ça à tout le monde apparemment. Les gens ont l’air de trouver ça normal. Personne ne se pose de question. J’avoue que je m’en pose un peu mais cela reste un questionnement interne…Je ne me sens pas de m’opposer ouvertement à cet homme.


Arrivée chez moi, je suis exténuée. Je veux prendre le taxi pour retrouver Lucie et aller manger. Comme ce n’est pas loin du tout, le premier taxi ne comprend pas, me dit que c’est compliqué parce qu’il soit faire demi-tour. Et là, attention : ma première discussion en chinois ! Je lui dis que je sais, que je suis fatiguée. Comme il ne démarre toujours pas, je lui demande s’il veut me déposer ou pas. Il me dit non. Je m’en vais en claquant la porte et en l’insultant de connard. Oui, instant de faiblesse et de lâcheté parce que je savais très bien qu’il ne comprendrait pas mais leur côté buté m’énerve tellement ! Je prends le prochain qui me refait le même coup, sauf que je lui dis que je sais très bien que ce n’est pas loin, que je suis prête à payer, que je suis fatiguée… En même temps, pour un euro…je crois que ça va aller.



Je retrouve Lulu et nous mangeons dans un petit restaurant japonais assez stylé. Elle sort ce soir. Moi, je retrouve mon appart et surtout mon lit. Une bonne nuit de sommeil ne va pas me faire de mal !

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