jeudi 10 juillet 2008

Mercredi 9 juillet: Can I have your telephone?

7h55, le réveil sonne. 7h56, Lulu est déjà debout. Je ne sais pas comment elle fait. Après avoir pris un peu de temps pour émerger, je me lève. Petit déjeuner de l'hôtel, lavage de dents, et hop au boulot.

Dès mon arrivée, Annie me donne une pile de documents à lire ce matin : ce sont les renseignements que l'on donne aux fournisseurs pour qu'ils respectent toutes les règles a la lettre.
Comment et où mettre les étiquettes de la marque, du prix et de la composition?
Comment plier les habits dans les cartons avant qu'ils soient envoyés en Europe?
Comment fixer les fermetures éclair?
Comment dit-on « paillettes en poudre » en anglais?
En combien de langues les étiquettes sont elles traduites?
Autant de questions auxquelles je sais répondre maintenant.

Une fois ces feuilles lues, résumées et mémorisées (du moins dans les grandes lignes), nous allons manger. Notre pause du midi est devenue un moment très agréable.

Cette fois encore, nous mangeons dans un restaurant japonais. C’est en fait le resto dans lequel nous étions allées le deuxième soir Lulu et moi. Cette fois ci, je me concentre et ne casse pas mes baguettes. Contrairement aux restos chinois, ici on ne partage pas les plats. C'est fou comme on sent immédiatement la différence d'ambiance, le nez chacune dans son assiette. Et j'emploie cette expression de manière tout à fait réfléchie. Petite explication : les chinois ont plus tendance à rapprocher la tête de leur assiette que d'approcher les baguettes de leur bouche. Il est de bon ton aussi de mettre les coudes sur la table apparemment. Pour ça, c'est bon, je n'ai pas besoin de me forcer, moi qui suit toujours affalée sur la table. Papa, Maman, et tous ceux qui m'ont toujours reproché mon maintien quand je mangeais, je vous réponds aujourd'hui ceci : dès ma plus tendre enfance, je me suis mise à la mode chinoise en prévision de ces trois mois. Grâce a cette préparation intense, je me suis intégrée facilement dans cette société...Et dire que vous avez failli m'en empêcher...

Et toujours notre grand jeu du midi, "un jour, un mot"...aujourd'hui...roulements de tambour...ASSIETTE (pan zhi). Les filles veulent aussi m'apprendre tout ce qu'il y a dans les plats. Le problème, c'est que soit, nous ne trouvons pas la traduction en anglais, soit je ne sais pas ce que c'est et même en français... Donc de retour au bureau, Tracy me donne un petit post-it avec Sésame (Zhi ma) et algue (Hai Dai). Oui, effectivement, j'ai décide de commencer par les mots très spécifiques...Je ne sais pas répondre "de rien" lorsque l'on me dit merci mais je sais demander des algues, de la pastèque et du sésame...

Bon, retournons à notre déjeuner. Les filles m’expliquent que ce que les chinois mangent dépend énormément des saisons et de la température du corps. Ils portent beaucoup d'attention au fait de garder un équilibre entre l'environnement intérieur et l'environnement extérieur. Donc quand il fait chaud, on boit du chaud. Mais il existe aussi un thé spécial, froid, pour refroidir le corps... C'est, d'après ce que j'ai compris, la différence entre le thé vert (lu cha, froid) et le the noir (hei cha, chaud). Elles m'ont également parlé de la viande de chien. Elle est beaucoup plus consommée au nord de la Chine car il y fait plus froid. Elles, n'en ont jamais mangé.

A la fin du repas, je prends le petit sachet des baguettes (comme hier)...j'ai la ferme intention de commencer une collection. Ce qui fait bien rire les filles. Mais Tracy me donne son sachet tout de même :) Je précise que je refuserai toute invitation à de quelconques diners ces prochains mercredi !

Cette après midi je vais dans mon appartement avec LinLin pour attendre les livraisons du lit, du frigo et du micro-ondes. Nous y allons avec le chauffeur et une femme de ménage qui vient donner un petit coup sur les meubles.

Le micro-ondes arrive avec un peu de retard. Nous nous occupons comme nous le pouvons avec LinLin, nous discutons un peu. Je lui demande de me noter mon adresse en chinois sur un papier parce que les chauffeurs de taxis ne comprennent pas où ils doivent aller si on ne leur montre pas en caractère chinois. Et ça, on ne peut pas l'inventer.

Finalement, LinLin me dit que je dois rentrer au bureau parce que je suis inutile ici et que j'ai quelque chose a faire là-bas...oops je n'avais pas prévu ça, je n'ai pas assez de liquide pour prendre le taxi. Mais apparemment il y a une banque juste au coin de la rue. La femme de ménage veut rentrer avec moi. Nous partons donc ensemble, moi parlant français et elle répondant en chinois. La discussion est complètement absurde mais très courtoise. Cette banque n'accepte pas mes deux cartes. Au passage je me rends compte que l'une d'elle expire fin du mois...bref. Donc je me dis que je vais échanger mes euros. Bonne idée, sauf qu'ils ont l'air de ne jamais avoir vu d'euro de leur vie. Mon billet de 20 devient l'attraction de la banque...Ils m'expliquent un truc de malade en chinois, la femme de ménage dit que c'est bon elle a compris...Moi je veux bien mais elle a du oublier qu'elle ne parlait ni français, ni anglais donc niveau traduction, il risque d'y avoir du grand, à base de langage des signes... Hé non, un chinois me sauve! Il m'explique en anglais qu'une autre banque peut échanger mes euros un peu plus loin dans la rue. Thanks! La femme de ménage prend donc son taxi et je me mets à la recherche de cette banque. Impec, je trouve de l'argent, je rentre en taxi et me retrouve au bureau, ou, finalement je n'avais rien à faire. Je mets ce temps à profit et j’apprends quelques mots de chinois dans mon livre magique.


18 heures, direction l'hôtel. Impossible d'ouvrir ma chambre. Super! On me dit a la réception que je dois changer de chambre car l'entreprise a prolonge mon séjour d'une nuit mais dans la chambre 822.OK. Re-transvasage de valises. Faut dire que depuis mon arrivée, j'ai eu pas mal d'occasions d'oublier quelque chose quelque part. Jusque là, je m'en sors très bien et je tiens d'ailleurs à me féliciter.

Changement de chambre, done. Lucie me rejoint. Au programme ce soir :
Mettre ma valise dans mon appart
Passer chez Lulu qui doit se changer
Manger
Aller au Zapata’s, bar branche qui serait apparemment sympa.

Nous commençons par aller chez Lulu. Je trimballe ma valise dans le taxi, la monte dans son appart. Nous restons une vingtaine de minutes (le temps pour moi d'oublier mes clés d'appart) et nous nous rendons chez moi. C'est dans le hall que je me rends compte que l'air chinois n'a pas du tout altérer mon côté boulet. Le plus dur est d'annoncer la nouvelle à Lucie: "Lucie, mes clés sont sur ta table". Nous on rions quand même, reprenons un taxi. Arrivés en bas de chez elle, Lucie lui explique qu'il doit attendre avec moi dans la voiture pendant qu'elle monte. Ce qui donne à peu près : me en haut et she here. Reçu 5 sur 5. Lorsque nous montrons l'adresse du retour, le chauffeur ne comprend pas tout de suite pourquoi il faut retourner au même endroit puis explose de rire...J'assume totalement.

Valise déposée. Prochaine étape : manger! Niveau sommeil, c'est bon, j'ai encaisse le décalage mais je continue à avoir faim aux heures françaises donc je commence à avoir la tête qui tourne a partir de 18 heures ici. Il est 21 heures déjà...

Nous trouvons un petit resto qui a l'air sympa. Sauf que tout est en chinois. Nous parvenons tout de même à commander grâce à une chinoise qui essayait de parler anglais. Trop gentille. Pour le dessert, nous essayons de faire une phrase pour demander une pastèque mais la communication n'est apparemment pas passée car ce qu’elle veut nous donné a le diamètre d’un raisin… prononciation à revoir.

Au moment de payer, nous ne comprenons pas le chiffre inscrit donc nous donner une somme un peu au hasard. Le serveur n'a pas compris, il a explose de rire avec les autres employés du resto. Ils ont tous rappliqué autour de notre ticket de caisse.

Ensuite nous devons nous rendre au Zapata’s, qui est situé juste à côté du Sasha's (dont j'ai l'adresse).Nous montrons donc cette carte pour demander notre chemin. Bad move girls, bad move...La serveuse demande a tout le monde, sort un plan, finalement un client nous explique. Mais ce n'est pas du tout le bon endroit.

La fin de cette histoire est un peu rude. Lucie voulant à tout prix prendre une photo avec la serveuse, nous lui demandons si elle veut bien. Elle oui, mais sa patronne beaucoup moins, elle nous jette donc dehors...

Après s'être pommées, nous prenons un taxi pour le Zapata’s, qui ne se situait définitivement pas "tout droit"... Là nous retrouvons d'autres français. Top comme endroit: Open Bar Gratuit, un OBG quoi...jamais vu ça. Le problème, c'est que je travaille demain, donc on ne va pas trop abuser. Après une soirée super sympa passée à danser, je retourne à l'hôtel en taxi. Le chauffeur parle anglais. Nous discutons donc un peu. C'est la première fois que je tombe sur un chauffeur avec qui je peux taper la discute. J'en profite donc. Il me dit qu'il préférerait être "boss driver", chauffeur privé quoi, parce que taxi, c'est vraiment un boulot assez dur. Il me demande si j'aime Shanghai, combien de temps je vais rester...et mon numéro de téléphone. Ici, le truc de "dsl, je n'ai pas de téléphone "est crédible. Donc je ne me prive pas de l'utiliser et je m'en sors comme ça…Ha oui, j'oubliais, il m'a dit Mamahuhu (couci couca) dans la discussion. C'est un des premiers mots que j'ai appris et je me demandais s'il était réellement utilisé. Il faut croire que oui.

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