J’ai rendez-vous chez Lucie à 13h45. Je fais donc pour la première fois le trajet à pied jusqu’au métro. Je me rends compte aussi que c’est la première fois que je marche de jour dans mon quartier. D’habitude, il fait toujours nuit quand je rentre. Le soir tombe vite ici. Et puis, c’est vrai que généralement, je rentre tard. Tout est différent quand le soleil brille : je repère des magasins que je n’avais encore jamais vus. Comme je passe à l’heure du déjeuner, je peux voir de nombreux étalages devant certains commerces qui proposent des plats tout faits pour le midi. Intéressant, il faudra que je tente ça.
J’arrive chez Lucie avec du retard. Le métro a mis beaucoup de temps à arriver. En l’attendant, j’ai un peu observé les gens autour de moi. Résumé de ma petite réflexion interne : plus il y a de monde et plus il y a de chances de tomber sur des gens un peu spéciaux…Par exemple : à ma droite, un mec qui danse tout seul, qui fait semblant de donner des coups de poings dans le vide et exulte lorsque le métro arrive. A ma gauche : un couple de jeunes chinois. Elle se maquille pendant cinq minutes puis lui la prend en photo sous tous les angles. N’étant apparemment pas satisfaite, elle continue de se prendre en photo toute seule en exécutant toutes sortes de poses… Ha, la variété humaine !
J’arrive enfin chez Lucie. Nous lançons une machine de t-shirts avant de partir… Mon plan « squattage de machine à laver » commence aujourd’hui. Tout ceci me rappelle les bonnes prises de tête à Munich pour savoir quel t-shirt était susceptible de bien s’entendre avec quel autre pendant le nettoyage… Niveau couleurs, je maitrise à peu près mais niveau matières…mes connaissances sont encore assez limitées… J’espère qu’il n’y aura pas de mauvaise surprise. Enfin, j’évite déjà un éventuel drame : Lucie qui veut mettre des t-shirts noirs qu’elle n’a jamais lavés avant avec les autres (bleus, violets…) Aie.
Nous descendons pour chercher une carte Sim en bas de chez elle. La sienne a couté 60 Yuan. Je m’attends donc à ce prix. Mais le vendeur me demande de choisir un numéro. Je choisis. 120 Yuans. Pourquoi cette différence de prix ? A cause des chiffres qui composent le numéro. Ici, tous les numéros de téléphone de coûtent pas le même prix. Cela va de 50 à 120 Yuans… Hé bien, je repasserai donc. Ce n’est pas encore aujourd'hui que j’aurai un téléphone.
Comme Lucie n’a pas non plus beaucoup mangé, nous finissons ses placards et nous cuisinons un bon petit plat à base de pates (bien sur), de fromage et de petits champignons.
Nous prenons ensuite un taxi pour aller chercher nos fameuses robes sur mesure. Nous sommes très impatientes de voir ce qu’elles vont donner : chiffons sans forme ou petites robes impeccablement taillées ? Nous retrouvons notre petit tailleur dans le marché aux tissus. Il semble nous reconnaitre et nous donne nos deux robes. Suspense. Nous les essayons au dessus de nos vêtements. Elles ont l’air géniales. Deux robes uniques pour deux filles uniques ! Oui oui, à ce moment, nous nous prenons pour deux princesses.
En sortant, nous voulons reprendre un taxi mais à cette heure-ci, cela semble être une opération compliquée, surtout qu’il commence à pleuvoir. Sur la route, un bus de chinois s’arrête à côté de nous. Comme d’habitude, ils nous observent. Nous les saluons donc d’un large geste et d’un grand sourire. En 5 secondes, ils sont tous tournés dans notre direction et nous fixent comme jamais, nous faisant signe à leur tour. Au bout d’un bon quart d’heure et d’un peu de marche, nous finissons par monter dans un taxi. Nous n’avons pas l’adresse en caractères chinois donc je me concentre sur la prononciation. Et comme pas magie, le chauffeur comprend. Il nous emmène quasiment où nous voulons. Il nous faut juste marcher un peu (toujours sous la pluie) pour atteindre le Grand Gateway. Je veux montrer ça à Lucie avant qu’elle s’en aille. Comme moi, elle subit un choc en entrant dans le centre commercial !
Nous devons retrouver Caroline, une collègue de bureau de Lucie à People Square. Nous en profitons pour faire les boutiques du métro. Il ya plein de magasins dans les galeries. Je me trouverai peut-être des chaussures. Oui, effectivement, des chaussures super mignonnes, pas chères. Parfaites quoi…A un petit détail près : quand je demande la pointure 39, les vendeuses éclatent de rire. Ben oui, pour des nanas qui se sont bandées les pieds pendant des générations, la taille moyenne est à peu près le 37. Et ça ne monte jamais au dessus du 38. Donc, le 39 et le 40, elles n’en ont jamais entendu parler… Enfin bon, ce n’est quand même pas la peine de se marrer et d’aller raconter ça à toutes les vendeuses du magasin qui nous regardent en explosant de rire… Il faudrait que je trouve tout de même des chaussures pour aller avec ma nouvelle robe !
Nous retrouvons Caroline et nous allons manger dans un restaurant japonais, où le cuisinier prépare les plats que nous commandons juste devant nous. Nous allons ensuite boire un verre au Barbarossa. Caroline nous explique qu’ici les filles sont très mal considérées si elles fument dans la rue ou si elles embrassent un garçon pendant une soirée par exemple. Elle nous dit aussi que les chinoises sont très attirées par les occidentaux. Oui, ils ont plus d’argent. C’est pour cette raison que les deux allemands assis à la table derrière nous se prennent pour les rois du monde entourés d’une demie douzaine de chinoises riant dans tous les sens, se recoiffant toutes les trente secondes et se dandinant dès qu’ils racontent quelque chose.
Je demande à Caroline comment nous sommes considérés ici. Elle me répond que les chinois nous appellent les « Waiguoren » ce qui signifie : les étrangers. Sympa… Elle nous apprend aussi qu’ici chaque prénom veut dire quelque chose. Par exemple, son prénom chinois (Lewen) veut dire : « celle qui aime la littérature ». Elle a été obligée de choisir un prénom occidental pour son boulot. Je trouve ça bizarre. A moi, on ne m’a pas demandé de me prendre un prénom chinois !
Nous rentrons vers 21h30 en taxi toujours. Aujourd’hui, nous avons eu des goûts de luxe ! Nous repassons chez moi pour prendre mes affaires pour la nuit. Je me rends compte que le bus que j’ai tant cherché cette semaine s’arrête juste en face de mon appart. Voilà pour la bonne nouvelle de la soirée. Il ne reste plus qu’à savoir où il va précisément et le tour est joué ! Nous remontons encore dans un taxi direction chez Lucie. Il fait dire que le métro s’arrête très tôt ici : à partir de 22h30, la plupart des lignes sont fermées.
J’étais supposée aider Lucie à ranger son appartement mais je m’endors sur le canapé et me réveille une heure après. Pas classe du tout. Je l’aide à faire la vaisselle et comme elle a pitié de moi, elle me dit d’aller me coucher…
1 commentaire:
c'est fou, j'ai beau avoir vecu une partie de tout ca avec toi, ou deja ecoute ce qu'il t'arrivait sans moi, je ne peux pas m'empecher d'exploser de rire... nice pour un premier jour de boulot.... lool
(petit commentaire comme ca tu sais qui lit ton blog ;) )
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