mercredi 23 juillet 2008

Mercredi 23 juillet : Des princesses à Shanghai.

Ce matin, le chauffeur de taxi est bien motivé pour faire la conversation. J’ai beau lui dire que je ne comprends pas, il insiste. Finalement, il a raison d’être persistant car nous sommes parvenus à tenir une discussion à peu près sensée. Je lui dis que je viens de France, que je reste ici trois mois pour travailler et que c’est la première fois que je viens en Chine. Puis nous parlons un peu des JO. Enfin, il me dit juste qu’il ne va pas aller voir le football parce qu’il doit travailler à ce moment là. Shanghai est effectivement la ville dans laquelle vont se dérouler tous les matchs de foot des Jeux. Le quartier du stage, c’est-à-dire où je travaille va être complètement fermé pendant cette période. C’est déjà la galère en temps normal, je n’ose même pas imaginer ce que cela va être !

A peine arrivée au bureau, j’ai déjà droit à gouter des petites friandises. Cette fois ci, ce sont des sortes de bonbons. Les filles joignent leurs efforts pour m’expliquer ce que c’est exactement. Nous finissons par nous en sortir grâce à des bouquins de traduction : des pruneaux. Pas mauvais mais pas délicieux non plus. Encore une fois, j’ai recours aux Kiss Cool. Et encore une fois, je me dis que je compte bien m’y habituer. Je ressaierai demain.


J’ai pas mal de choses à faire étant donné qu’Annie n’est pas là. J’assiste à une réunion avec un fournisseur qui m’a fait la cérémonie de la carte de visite. Il faut que j’explique ceci : ici, les cartes de visite sont très importantes. Tout le monde en a une et la sort à n’importe quelle occasion. Pour la recevoir, il faut tendre les deux mains et la saisir entre les pouces et les index. Ensuite, il ne faut surtout pas la ranger sans l’avoir lu précautionneusement. Cela pourrait être très mal pris.


Sur la route du déjeuner, Emilia me conseille des endroits à visiter. Je fais ainsi mon planning du weekend. Il sera bien chargé si je fais tout ce qui est prévu. A table, nous reparlons de ce qu’a voulu m’expliquer Tracy hier. J’avoue que je n’avais pas compris grand-chose. En fait, elle voulait me parler de l’animal résultant du croisement entre un cheval et un âne… Ok, nous maitrisons tellement bien la communication que nous pouvons passer à un niveau supérieur…


Puis ensuite, Emilia m’explique la différence entre les rouleaux de printemps et les raviolis. Cela dépend des pays et des régions en fait. Les nems que nous connaissons en France sont des spécialités Vietnamiennes. Les nems chinois eux ne contiennent pas de vermicelles, sont beaucoup moins compacts et beaucoup plus larges. Niveau raviolis, on peut en distinguer deux sortes selon la forme qu’ils ont : ils viennent soit du Nord (bei) ou du Sud (nan).


Cette après-midi, je bosse sur des nouveaux échantillons et j’apprends des nouveaux mots chinois. Je passe aux choses sérieuses, j’emmène mon bouquin de cours au boulot et entre deux « missions » confiées par Ada : un peu de chinois.


Je quitte le boulot à 18 heures, direction People Square. Je flâne un peu dans les différents centres commerciaux à la recherche d’un H&M pour me trouver enfin des chaussures qui vont avec ma nouvelle robe. Je me balade aussi dans le métro à la quête de petites babioles inutiles mais qui font toujours plaisir. Des marchands ambulants disposent leurs étalages de part et d’autre des couloirs du métro. Je regarde donc tranquillement. Enfin, ici la tranquillité est relative. Je devrais plutôt dire bringballée au grès des marcheurs les plus pressés. Tout d’un coup, tous ces marchands remballent leurs produits. Ils resserrent les quatre coins des grands morceaux de tissus sur lesquels tous leurs gadgets sont posés puis s’en vont en courant. Je ne la vois pas mais je me doute que la police est sur le point d’arriver. Je regarde ce spectacle, ébahie. Certains trouvent cette situation comique, les enfants par exemple. En revanche, on peut lire dans les yeux et sur le visage des plus vieux une lassitude amère. On devine que fuir la police est l’histoire de leur vie…


A 19 heures, je retrouve Emilie. Nous nous promenons un peu sur Nanjing Lu puis nous entrons dans un petit restaurant. Heureusement qu’une serveuse nous décrit le contenu de chaque plat car on a bien failli se retrouver avec des pieds de porcs et des pieds de poulet. (Oui je sais, ça doit ne pas être facile pour marcher). Enfin bref, je veux bien goûter plein de choses mais pas les pieds d’être qui fut jadis vivant. Quoique, je mange des racines de Lotus. Or les racines peuvent être considérées comme des pieds et les lotus sont vivants. Je modifie donc ma formule et ça donne : « pas les pieds qui ont servis à un être vivant pour se déplacer, creuser un trou ou taper un pote ». Cette fois-ci c’est bon. Nous mangeons donc un potage, tout ce qu’il y a de plus simple. Pourtant dès la fin du repas, j’ai un mal de ventre atroce. Nous sortons prendre l’air mais ça ne va toujours pas mieux. A ce moment, je me demande si le vomissement dans la rue est passible de prison ici…Ce qui serait fort possible. Mauvaise idée : ça me donne encore plus envie. De la peur ou de la rébellion ? Peut-être un mélange des deux. Finalement, nous rentrons dans un McDo et nous restons là à discuter une bonne heure, sous la clim et devant les toilettes…Très très classe.


Sur le coup de 21h30, je me ressens d’attaque. Nous allons au Mural. C’est un bar qui fait Ladies Night avec manucures gratuites et autres surprises pour les filles. Que du bon !

Dès que nous arrivons, nous repérons une table sur laquelle sont disposés de nombreux flacons de vernis à ongles. Objectif atteint. Nous nous installons, choisissons notre couleur et c’est parti. Le résultat est impeccable : en deux couches s’il vous plait !

Juste à côté, un coiffeur du plus haut de sa créativité manie le sèche cheveux à une vitesse incroyable.

Après un petit cocktail, nous passons entre ses mains. Emilie commence.













Puis c’est à mon tour. Je le vois un peu perplexe. Inutile d’expliquer pourquoi je pense… Il s’y reprend à trois fois avant de se lancer dans une sculpture cheveluresque. Finalement, ce n’est pas si mal. C’est particulier mais pas si mal. Très original. Bref, nous passons une très bonne soirée à nous faire chouchouter, deux vraies princesses. Faut que je fasse attention, on s’habitue vite !




Je rentre chez moi pour minuit mais Fa n’est pas là. Il a du se convertir et doit prier dans une mosquée à l’heure qu’il est.

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