Tout ceci pour dire que finalement, je reste à l’intérieur. Après un bon petit déjeuner, je range mes affaires dans les meubles de bureau qui deviennent commode et armoire.
Voilà l'orage. On ne vois rien, c'est normal. Je ne voyais rien non plus par ma fenêtre...
Puis, en lisant mon guide de Shanghai, j’apprends que la quartier dans lequel je réside était en fait l’ex concession française. Il y a un parc pas loin de chez moi qui était fréquenté exclusivement par des français. Heureusement aujourd’hui ce n’est plus le cas. L’endroit est devenu assez branché. C’est dans le coin que l’on peut trouver tous les bars, restos, brunch…etc.
Ce matin, je profite que ma webcam remarche pour parler un peu avec ma filleule chérie qui me demande de revenir « à la maison ».
Lucie veut venir me rejoindre dans l’après midi. Petit problème : elle n’a pas l’adresse en caractères chinois. Après avoir cherché vainement sur le net une transcription, je trouve un moyen de résoudre le problème. Je descends en bas de chez moi, photographie le panneau de ma rue et celui de la rue qui la croise le plus près, envoie les photos à Lulu qui recopie les caractères et hop, le tour est joué. Un peu d’ingéniosité que diable !
Lulu arrive au milieu d’une bonne sieste réparatrice (il faut dire que la semaine a été rude et que la nuit risque d’être longue). Je reprends mes esprits juste à temps pour parler avec Fa grâce au saint Skype. Ca fait plaisir de pouvoir se parler longtemps. Bon, le micro du cybercafé était un peu pourri donc il reste des choses à améliorer mais dans l’ensemble, je remercie chaleureusement les créateurs de l’ordinateur, d’internet et de Skype. Du fond du cœur, merci.
Pendant ce temps, Lucie s’endort…
Nous allons ensuite diner à People Square (le centre de Shanghai). La station de métro comprend 19 sorties…Il faut le voir pour le croire, c’est immense. Pendant que nous attendons Arnaud, un homme passe devant nous en courant, monte un petit talus planté d’arbres, se place derrière un buisson, baisse son pantalon et…oui oui…fait la grosse commission. Ca aussi il faut le voir pour le croire. Sur cette place, deux personnes jouent au Jokari sur un petit terrain spécialement mis en place. L’élastique ne s’est pas distendu. (NDLR : cf. « OSS117).
Nous dinons dans un petit restaurant très sympathique avant de retourner chez Lucie. Nous y retrouvons tout le monde. C’est l’occasion pour moi de goûter l’alcool de riz. Verdict : très négatif. Non non, je n’en ramènerai pas en France.
Ensuite, c’est direction Bar Rouge. Je n’ai jamais rien vu de tel. C’est purement incroyable. Je décris un peu l’endroit : grand bar avec terrasse assez énorme qui donne sur le Bund. La vue est magnifique : les buildings de Pudong (le centre des affaires) s’élèvent devant nous. Nous dansons donc sur des rythmes mixés par un DJ français devant ce panorama dont les couleurs varient au fur et à mesure que le ciel devient plus clair. Malheureusement, nous ne pouvons pas assister au lever du soleil car il y a trop de brouillard. Ce sera pour une prochaine fois.
A la sortie, des femmes et leurs enfants mendient de l’argent. A cinq heures du matin, des enfants qui demandent de l’argent, ça fait vraiment mal au cœur. Face à ça, deux attitudes sont possibles. Soit on n’y prête pas attention et on se dit que c’est comme ça et qu’on ne peut rien faire. On ne peut pas donner de l’argent à tout le monde…
Soit, on entre dans un questionnement plus profond et on se dit que merde, on a dépensé 100 Yuans (=10 euros à peu près) juste pour entrer dans une boite et faire la fête et que juste en bas, des femmes avec leurs enfants sur le dos et des enfants pieds nus ne réclament que quelques Yuans…Des inégalités de ce genre, on s’en passerai volontiers.
Je suis partagée sur le moment. Finalement, j’ignore la situation et monte dans le taxi en me disant que même si je donnais quelque chose, j’aurai eu le sentiment de résoudre le problème alors que pas du tout. Je sais que ce raisonnement est débile et que j’aurai pu donner 100 Yuans à un gosse… La prochaine fois, je donnerai quelque chose parce que c’est toujours ça.
Cette différence de richesse est assez dure à vivre je trouve. Bien évidemment, c’est facile pour moi de dire ça, je suis du bon côté. Mais je ne peux pas faire autrement que d’y penser. On ne peut pas ignorer cette situation. L’ignorance, il n’y a rien de pire.
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