Hier soir avant de me coucher, j’ai pris une bonne résolution pour le boulot. Si pour le moment, je n’ai pas grand-chose à faire, je vais prendre des initiatives et demander si je peux aider en quelque chose. C’est donc ce que je fais ce matin à la première heure. Je vois Annie et Ada trimballer des gros classeurs vers un bureau du fond, je pose alors la question : « Can I help you ? ». « Yes » me répondent-elles presqu’en chœur. Super, mon plan qui marche tout de suite, je n’en espérais pas tant. Voici l’explication de la tâche qui risque de m’occuper une bonne partie de la journée, voire de la semaine qui arrive : ma boite étant une entreprise responsable, le recyclage du papier fait forcément partie de son quotidien. Il faut donc que je vide tous les classeurs des saisons précédentes pour récupérer le papier. Cela suppose d’enlever les feuilles des pochettes plastifiées, de les désagrafer et de faire un trait sur la partie écrite. Et tout ça pour au moins une trentaine de classeurs… Et pendant que je fais tout ça, je réfléchi : c’est bien gentil de tenir des grands discours du genre : « Oui, on consomme trop de papier. A ce rythme là, dans 6 mois, il n’y aura plus de forêt sur la terre. Si seulement les entreprises pouvaient se sentir un peu plus concernées ». Je ne critique pas ces jolis propos, je les tiens bien assez souvent.
D’accord mais ça se concrétise comment ? En pratique, c’est le recyclage du papier. Il n’y a pas le choix, il faut donc se taper la montagne de dossiers. J’avoue que je me suis tout de même demandé à un moment si j’avais été punie pour quelque chose…Je n’ai jamais autant haï les agrafes ! Mais voilà, Madame-développement-durable ne peut pas refuser de trier quelques feuilles !
Le midi, nous allons manger dans un resto qui sert la cuisine de la province du Hunan. Spécialités : viandes fumée, canard. Comme d’habitude, c’est délicieux. A chaque bouchée, je suis victime d’un choc gustatif. Je suis une fois de plus entourée de mes collègues de bureau qui papotent, qui papotent…
Cette après-midi, je continue de sauver la planète. Oui, c’est toujours plus valorisant de le voir de cette façon.
A 18 heures, je fais le trajet boulot-appart pour la première fois en métro. Je me sens vraiment chez moi ici. Je commence à avoir mes petites habitudes. Sur la route, j’ai mes repères : je passe d’abord devant les bars et boites, ensuite je tourne, je marche un certain temps sur la jiango lu… Aujourd’hui, il est 18h30 quand je passe devant le grand bâtiment gardé par deux policiers. Et à 18h30…c’est la relève, digne de Buckingham Palace mais ici, personne ne regarde. Enfin si, moi aujourd’hui. Je ne peux réprimer un petit sourire, et eux non plus d’ailleurs.
Ensuite, je passe devant le premier petit supermarché, le deuxième, le troisième, et je suis chez moi. Je ne fais pas des kilomètres, c’est juste qu’il y a un supermarché à chaque coin de rue ici ! Pratique ! Demain, j’irai faire quelques courses.
Je me pose un peu chez moi puis Lucie arrive. Ce soir, c’est Ladies Night près de People Square. Mais d’abord, nous allons chercher notre robe au marché aux tissus. Nous prenons le taxi qui nous arrête juste devant, pile poil. Sauf que c’est fermé. Hé oui, ça ferme à 18 heures. Le seul établissement de Shanghai qui suit les heures françaises et forcément, nous avons choisi celui là ! Nous décidons donc de nous promener un peu. Pour joindre l’utile à l’agréable, nous essayons de nous diriger vers People Square. Nous passons par le marché que nous avions vu dimanche. De nuit, c’est superbe :
Prise de conscience vers 20h30 : nous ne savons pas où nous allons. Heureusement que nous tombons sur un plan tout en chinois. Cela nous donne l’occasion de faire semblant de comprendre et nous repartons tout droit… Finalement, Lucie me décide à prendre un taxi. Il est 20h55 et nous avons rendez-vous à 21 heures sortie 11 de la station de métro People Square.
Un taxi nous prend. Nous n’avons pas l’adresse en chinois mais comme nous allons au centre du centre de Shanghai, nous supposons que ça passera…Hé bien pas du tout. Il ne comprend rien. On a beau lui prononcer en anglais, en tentative de chinois, lui montrer sur un plan de métro, lui écrire sur mon portable, lui dire ce qu’il y a sur cette place…ses yeux restent vide, sans expression…
C’est le côté énervant de Shanghai : les gens sont tellement butés que lorsqu’ils voient de l’anglais sur un plan, ils ne prennent même pas la peine de regarder s’ils peuvent quand même se repérer. Parce que répétons le, un plan reste un plan. Les rues ne bougent pas ! Bref, il nous dit finalement qu’il a compris puis nous nous rendons compte au bout de dix minutes qu’il n’a rien capté du tout : il nous emmène sur un grand périphérique, d’où nous voyons People Square au loin. C’est comme ça, qu’il a enfin vu où on voulait aller. Inutile de dire qu’on était bien en retard surtout que les sorties du métro sont indiquées quand on est DANS le métro mais pas dehors…une galère de plus mais au final, j’en retiens de bons fous rire !
Avec une demi-heure de retard, nous arrivons au Barbarossa. Cadre fantastique. Ce bar lounge se situe dans People’s Park. Il faut passer sur l’un des ponts qui enjambent une petite rivière pour arriver devant le bâtiment.
Des petites bougies sont disposées le long des escaliers qui mènent au deuxième étage, là où des verres sont servis gratuitement pour les filles. La grande classe !
Nous passons une soirée sympathique. Finalement, nous nous rendons compte que nous habitons tous dans le même quartier. Mais prenons un taxi ensemble alors ! Nous sommes cinq, pas de soucis, on fait comme si de rien n’était, ça passe…
Comme je n’ai pas mon adresse, je rentre à pieds de la station Hengshan lu.
Skype avec Julien, douche, dodo !
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