vendredi 29 août 2008

Jeudi 28 Août : Les lapins peuvent manger les crapauds.



Ce matin, la première pensée qui me vient à l’esprit alors que je ne suis pas totalement réveillée : les Chocapics qui m’attendent pour le petit déjeuner. En voilà une motivation pour bien commencer. Motivation supplémentaire : je dois me dépêcher pour ne pas arriver en retard car aujourd’hui, nous allons visiter une usine avec Annie et Ada. Depuis le temps que je voulais voir ça. Ca y’est c’est le jour J.


Je suis obligée d’évoquer ici la sensation que me procurent les céréales dans du lait à 3,5% de matière grasse. Le problème en fait, c’est qu’il n’y a pas de mot pour décrire le plaisir gustatif que je ressens de bon matin. Non non, je n’en fait pas de trop !


Dans le bus ce matin, alors qu’une place se libère et que deux jeunes chinois sont mieux placés que moi pour se jeter dessus, je vis une situation inédite. La galanterie existerait-elle finalement ici ? Ils me laissent m’asseoir. Sceptique, je me dis qu’ils vont certainement sortir au prochain arrêt. Mais non, comme quoi, je suis mauvaise langue parfois.


J’arrive bien à l’heure. Avant de partir, nous devons nous occuper de deux échantillons en toute urgence. Travail d’équipe organisé. Nous descendons ensuite au sous sol où le chauffeur du directeur de l’usine nous attend. Nous en avons pour une heure et demie de route. Ais-je besoin de préciser que je m’endors au bout de vingt minute et que je me réveille à la sortie de l’autoroute ? Je me rends compte que je n’ai plus trop l’habitude de faire des longs trajets en voiture. Paradoxalement, je me sens plus oppressée et moins libre que dans le bus. Une explication à cela ? Non, je n’en ai aucune.


Nous arrivons à l’usine sur les coups de 11 heures. Je suis surprise par la disposition des bâtiments. Cet étonnement est certainement du aux préjugés que j’ai en tête depuis un certain temps sur les usines de textile. Je m’imaginais un hangar sordide dans lequel tout le monde était entassé. Mais ici, les bâtiments sont plutôt propres. Les gens portent des vêtements à la mode. Nous commençons cette journée par une réunion…en chinois. De temps en temps, Ada me traduit mais dans l’ensemble je trouve tout ça plutôt ennuyeux. Puis le directeur, enfin le chauffeur du directeur nous emmène dans un restaurant du centre ville. Nous en avons pour une petite demi-heure de voiture. Il faut que je m’attarde quelques instants sur le directeur. Un personnage à part entière. Avant d’entrer dans sa description complète, je tiens à préciser que je ne veux en aucun cas le juger. Je vais simplement dresser une liste de constatations.


Il a une fâcheuse tendance à remonter d’on ne sait où ses substances nasales visqueuses. Pour entrer dans la salle de réunion, il nous a tenu la porte. Enfin je pensais. Ici, on ne semble pas accorder de l’importance aux règles de courtoisie à la française : « quand je commence à tenir la porte pour quelqu’un, je la tiens pour tout le monde ». Non non, lui m’est passé devant le nez en m’écrasant presque les pieds. Bon, passons outre. En le regardant en fait, je me dis que cet homme est la rudesse incarnée. Dans la voiture, il n’attache pas sa ceinture. Petit bip d’alerte d’abord espacé puis de plus en plus rapproché. Je vois que ce bruit commence à taper sur les nerfs d’Annie et d’Ada. Lui ne s’en rend pas compte. Puis, lorsque l’on arrive au restaurant, il se place à l’autre bout de la table alors que nous nous asseyons là où il y a des assiettes.


Ce restaurant sert des plats occidentaux. Enfin, ici, c’est comme en France, quand nous disons que nous allons au restaurant chinois et que nous ne voyons aucun plat servi Chine. Nous mangeons donc des choses occidentales à la mode chinoise. A la mode chinoise signifie que nous commandons des desserts mais que tout le monde les mange en même temps que le plat principal. A la mode chinoise signifie aussi que bien que nous disposons de couteaux, cuiller et fourchettes, ils aspirent leurs pates en faisant un bruit de succion. A la mode chinoise veut dire également que tout le monde pioche dans les plats de chacun.


Petite réflexion que j’avais déjà eue grâce à l’épisode de la vache qui rit : je suis venue ici avec l’esprit le plus ouvert possible, m’attendant à voir des choses inédites, à rencontrer des gens différents… Quand je suis tombée sur ces choses et que j’ai discuté avec ces gens, je les ai tout de suite appréciées car ils étaient différents. Et je pense qu’au fond de moi, je leur attribuais inconsciemment une certaine ouverture. Mais cette ouverture, en fait, c’est moi qui l’ai, pas eux pour la plupart. C’est à moi de faire l’effort de m’adapter. Au début, je me rendais compte de cet effort. Plus maintenant. Je me rends compte d’autre chose à présent : rares sont les personnes qui se sont aperçu que j’avais fait tant d’efforts. Car aujourd’hui, lorsque je mange mes pates avec ma fourchette et ma cuiller (il faut dire que je suis la seule à cette table qui est susceptible de manier le mieux les couverts et ça se confirme), on me propose des baguettes. Cette personne ne s’imagine pas tout simplement qu’il peut y avoir une autre façon de manger les pates. Elle ne s’est certainement pas demandé une seconde comment je faisais avant pour manger un tel plat. J’avoue que je suis un peu déçue. Non pas que je m’attendais à être traitée en héroïne de l’adaptation à la culture chinoise. Mais j’aimerai qu’on sache aussi un peu la façon de faire en France et qu’il n’y a pas que la manière chinoise. C’est ça l’ouverture justement. Bien évidemment, je ne généralise pas. Beaucoup de personnes me posent des questions sur la France et sont heureuses de partager ce qu’elles savent sur ce pays. Mais ici, comme en France ou ailleurs, il y a toujours des gens qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez et je trouve ça dommage.


A table, j’ai droit à du pain à l’ail. Hé oui, du pain à l’ail. Après deux tranches, je me demande si je peux en recommander ou pas. La serveuse ouvre la porte et j’entends alors dans la salle principale une chanson des Corrs. C’est un signe. L’Irlande m’appelle. Et voilà deux autres tranches qui rappliquent. Le bonheur !


Trente minutes de voiture pour retourner à l’usine pendant lesquelles je peine à ne pas m’endormir.


La visite guidée commence. Nous allons voir le processus de fabrication des vêtements de A à Z. En introduction, nous faisons un tour dans la salle où sont traités les échantillons avant la production. Deux activités principales : le tissage et l’assemblage. Pour le tissage, la couturière est placée devant son métier à tisser et doit changer la position des aiguilles assez souvent pour respecter le motif qui lui a été fourni sur une feuille. La vitesse de réalisation est assez impressionnante. Pour maintenir le pull en construction tendu, elle a préalablement fixé deux poids au bout.



Puis l’assemblage. En fait pour faire un pullover, on fabrique l’avant, l’arrière et les manches séparément puis on les assemble. Lorsque l’on voit les pièces une à une, on a beaucoup de mal à s’imaginer que cela va finir par donner un pull.

Nous entamons ensuite la visite de la grosse production. Tout commence par la réception du fil qui va permettre de faire les bobines. Elles sont fabriquées dans une grande pièce assez sale. Il y a beaucoup de bruit provoqué par les nombreuses machines qui tournent sans cesse. Deux dames sont assises par terre et semblent faire des bobines de soie. Le fil est si fin qu’il m’est impossible de le voir.


Nous passons ensuite dans la pièce dans laquelle sont entreposées les bobines terminées. Chaque ouvrière doit venir chercher ici son matériel et signer un registre.


Puis nous entrons dans une énorme pièce. Il y a énormément de bruit et les nombreux ventilateurs accrochés au plafond tournent à plein régime. Ici, on tisse. On m’explique que chaque ouvrière travaille huit heures par jour. Cependant, à la fin de chaque mois, elle est payée en fonction de sa production. C’est la raison pour laquelle elles font souvent des heures supplémentaires. En revanche pas d’indication précise à ce sujet… Petite précision : je dis « elles » mais l’usine compte tout de même des hommes derrière les machines à coudre. Chaque ouvrier possède sa machine et peut donc gérer son travail et ses bobines.

Nous nous rendons ensuite dans la salle de l’assemblage. Ici, il y a nettement moins de bruit. On entend même un fond de musique. Il y a beaucoup moins de machines aussi.


Puis contrôle qualité. Les ouvrières enfilent les manches sur un petit cône fluorescent et le reste sur un plus grand afin de détecter d’éventuelles anomalies. Elles réalisent leur boulot à une vitesse incroyable.

Une fois que les vêtements sont fabriqués et contrôlés, il faut les nettoyer. Pour se faire, une grande machine à laver et des grands sèches linges sont disposés dans une pièce. Un homme s’occuper de charger et de décharger les machines.


Puis c’est le repassage. Les vêtements sont disposés sur des sortes de plaques en bois préalablement coupés à l’entrée de la salle. Ensuite on les repasse. Dans cette salle, il fait particulièrement chaud. Annie me dit qu’il n’est pas rare que les hommes soient torse nus et que les femmes ne portent que de légers légers débardeurs. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Toutes les ouvrières portent des vêtements très à la mode. Serait-ce du à notre présence ici ? Nous ne le saurons jamais. Forcément, nous portons une grande attention au fait qu’il n’y ait pas d’enfant qui travaille. Aujourd’hui il n’y en a pas mais demain, qui sait ? En un sens, je trouve cela hypocrite de visiter cette usine et de dire que nous avons fait attention. Comme notre visite était prévue, il est bien évident que nous ne croiserons pas de petits.

Ada est étonnée et me dit qu’avant elle trouvait toujours que les prix étaient trop élevés. Maintenant au contraire, elle serait d’avis de les augmenter étant donné le travail que cela représente. Ce qui est fou, c’est qu’il faut une visite d’usine pour s’en rendre compte. Vraiment, je ne sais pas de quoi sont au courant les gens qui m’entourent tous les jours ici. Je me le demande vraiment et je suppose que tous ne se tiennent pas informés de la même manière. Comme en France. Mais ce qui est perturbant, c’est que je ne sais vraiment pas le niveau de connaissance qu’ils ont de leur société, de leur pays.


Réflexion à part, nous entrons ensuite dans la salle où sont cousues les étiquettes commerciales et où sont décousues les étiquettes sur lesquelles sont marqués les noms des différentes personnes qui ont participé à l’élaboration du produit.


Puis c’est l’emballage. Prêt à être envoyé.

Mes impressions sont mitigées. Bien évidemment que je trouve les conditions de travail assez dures et pénibles. Mais je m’étais réellement imaginé pire. Les locaux ne sont pas si sales que ce que j’aurais pu penser. Le bruit n’est pas présent dans toutes les parties de l’usine. Bon, alors je sais pertinemment qu’il se peut certainement que les conditions aient été améliorées aujourd’hui. Et je ne veux en aucun cas dire que travailler ici est chose aisée. Car les ouvriers pour la plupart sont debout toute la journée. Ils font la même chose toute leur vie dans la chaleur, dans le bruit et dans la poussière… Pour rien au monde, je voudrais être à leur place. Mais je pense qu’il y existe des usines pires que celles-ci. Bien sur, je ne veux pas comparer par le bas donc cette position est difficile à tenir. Cette question est compliquée. Car nous pouvons aussi nous demander si les ouvriers se rendent compte que leurs conditions de travail ne sont pas bonnes. La jeune génération certainement est plus au courant que les autres. Et en tenant ce genre de propos, il faut faire attention car il est vite facile de dire qu’ils ne se rendent pas compte donc ils sont heureux ainsi, donc la situation est bien comme elle est.


A la fin de cette visite, nous remontons un peu dans la salle de réunion puis nous reprenons la voiture direction Shanghai. Je dors donc une heure et demie.


En sortant de la voiture, j'ai beaucoup de mal à me réveiller. 18 heures pile, je suis au bureau. Nous partons vers 18 heures 30. Emilia et Pascal ont réservé un restaurant. Le chauffeur du taxi n'est pas très aimable. C'est le moins qu'on puisse dire. Conflit de males à l'avant pendant que nous, les trois filles derrière, nous nous faisons toutes petites.


Lorsque nous entrons dans le restaurant, je dois avouer que j'ai subi un choc. Je suppose que Diana a ressenti la même chose. Mélange d'étonnement, de curiosité et oui, il faut l'avouer d'un peu d'angoisse. Devant nous s'étalent de nombreux aquariums dans lesquels nous pouvons voir toutes sortes d'animaux nager, s'accrocher aux parois, ramper...

La majeure partie des petites bêtes sont des poissons et des crustacés. Mais on trouve aussi des crapauds par exemple. Lorsque les victimes ne sont plus en vie, elles apparaissent soit en entier soit en morceau, reconnaissables bien entendu. Sinon, ce n'est pas drôle.

J'avertis tout le monde : s'il y a le moindre s------, je pars en courant. Au détour d'un allée de bassins en verre, Pascal me prévient : ce ne sont que des anguilles. Pas de panique. Notre sentiment premier qui s'apparentait plutôt au dégout laisse place au fur et à mesure à l'amusement puis à de la curiosité. De nos bouches ne sortent que des questions : « Comment cuisine-t-on ceci? » « Quel espèce de chose est cela? »... Je pense qu’Emilia est amusée. Elle répond à toutes nos questions sans hésiter. Pour elle tout ceci est normal. Et ce que j'apprécie beaucoup, c'est le fait qu'elle comprenne que nous soyons surpris et que cela puisse nous dégouter un peu.

De ce côté, c'est à nous de faire un effort. Je dois dire que pour tout ce qui est poisson, je n'ai pas trop de souci grâce à papi le pécheur. Pour les fruits de mers et crustacés, ça roule tout seul aussi. Et je remercie pour ça papa qui m'a appris à les apprécier. Dans mes choix, je m'en tiens donc à ces deux catégories...pour le moment.


Nous progressons dans cette grande salle. Le but, je ne l'ai pas précisé mais cela semble évident, est de choisir ce que nous allons manger. Une personne nous suit et note ce que nous lui montrons. Emilia choisit les recettes. Tout d'un coup, elle me montre un plat et me demande mon avis : qu'est ce que cela peut bien être... Aucune idée. C'est de la viande. Les morceaux sont courbés vers le haut... « C'est quelques chose dont tu as peur » Ha non... Curieusement, les larmes ne me montent pas aux yeux et je n'ai pas envie de partir en courant. Il faut dire que le truc est totalement méconnaissable. Au début, je pensais même que c'était des langues. C'est pour dire. Je ne me sens tout de même pas totalement à l'aise à côté de cette assiette. Je préfère m'éloigner un peu et je tombe sur Pascal qui me montre le contenu d'une grande casserole. Des pates de poulet. Rien que ça. Là encore, on parvient parfaitement à distinguer la forme de la chose.


Diana se tâte. Elle aimerait goûter le crapaud. Moi, ce n'est pas la première chose qui me viendrait à l'esprit mais si elle veut tenter, je ne l'empêche pas. Emilia commande donc une recette à base de crapaud. Elle choisit le plat de serpent aussi.


Après un dernier petit tour et quelques photos, nous montons à l'étage supérieur. Dans une grande salle, assez bruyante sont dressées de nombreuses tables. Il est 19 heures 30. L'heure d'affluence dans les restaurants à Shanghai. Il semble que cet endroit soit très répute. Salle comble. Il faut réserver pour espérer diner ici.


Le premier plat arrive. Je ne savais pas qu'Emilia avait commandé du poulet. Enfin, du poulet. Non. Il faut que je sois précise : un poulet coupé en deux dans toute sa longueur, posé à plat dans une assiette. Bien évidemment, quand je dis "dans toute sa longueur", cela signifie des chevilles à la tête... Les pates, elles sont certainement dans la grande casserole en bas. C'est parti. Quand faut gouter, faut gouter. C'est bien du poulet. Comme celui dont j'ai l'habitude sauf que je n'ai jamais vu la tête de tous les autres poulets que j'ai mangé... Emilia demande aux serveurs d’enlever la tête. Certainement parce que nous n’arrêtons pas de faire des commentaires su style : « venez, on va chercher l’autre moitié du poulet dans la salle grâce à la tête… Pas celle là, non, pas celle là non plus » En chœur tous les trois nous refusons. C'est que nous commençons à nous habituer à ce côté exotique!

La deuxième assiette est emplie de racines de lotus. Cette recette est spéciale et est essentiellement faite à base de riz. Bourratif mais très très bon.


Ensuite viennent les coquilles saint Jacques. La recette est délicieuse. Les noix sont recouvertes de vermicelles et de petites herbes.


Puis viennent les choses sérieuses : apportez le crapaud. Emilia a eu pitié de nous et a demandé à ce la peau soit enlevée. Merci. Finalement, on ne se rend pas compte du tout que ce plat est constitué principalement d'un animal ayant jadis croassé. Je n'étais pas très motivée pour gouter mais je suis curieuse. Emilia nous choisit des morceaux et c'est parti. Verdict : même texture que le poulet, gout plus fort. Pas mauvais au final.


Puis vient le serpent. Au début, j'ai vraiment du mal à regarder. Puis comme nous possédons la merveilleuse aptitude à nous habituer à beaucoup de choses (je peux en témoigner), je me décrispe, cesse de regarder mes chaussures ou la table de derrière puis retrouve une attitude normale digne de ce restaurant plutôt chic. Ils adorent tous les trois. Là c'est clair, je ne peux pas. Le miracle de ce soir réside déjà dans le fait que je ne sois pas partie en courant.

On nous apporte ensuite un énorme poisson qui ressemble à une raie, qui sent la raie, qui doit être une raie en fait. Là, je peux vraiment dire que j'apprécie.


Circonstances obligent, nous discutons tout au long du repas de choses étranges que l'on a déjà mangé ou que certains peuples mangent. J'en profite pour aborder la question des souris vivantes, du cerveau de singe et des bébés humains. Emilia répond par l'affirmative pour le cerveau de singe. Elle est presque persuadée que personne ne mange de souris vivantes. En revanche, beaucoup moins de certitude en ce qui concerne les bébés. La réponse exacte est : « Non, je ne pense pas ». Nous aurions tous les trois préféré une réponse claire, nette et précise...


Nous évoquons aussi les signes chinois. Pas de plus dans mon intégration chinoise : je connais désormais mon signe : le lapin.


Pour clôturer ce repas que je peux qualifier de particulier, riche en surprises et aventureux, on nous apporte des petits baozi et des crêpes. Nous finissons donc dans la simplicité.


Ce diner plus le déjeuner de ce midi. C'en est trop pour mon ventre. Je sens que j'ai beaucoup trop mangé. Je ne suis pas la seule d'ailleurs. Nous partageons tous les quatre ce sentiment. Pourtant, cela ne nous empêche pas d'aller prendre un dessert chez Häagen Dazs à Pudong au bord du Huangpu. Nous prenons le taxi et je passe pour la première fois dans le grand tunnel qui passe sous le fleuve. Hé oui, d'habitude, je fais ce trajet en métro!


Arrivés sur les berges du Huangpu, nous prenons quelques photos souvenirs. Emilia nous dit que mettre les doigts en V est typiquement taïwanais... Nous ne sommes pas tout à fait d'accord...


Nous faisons un peu la queue devant la terrasse de chez Häagen Dasz puis nous pouvons enfin nous installer. Le choix est difficile. Nous rigolons pas mal, discutons beaucoup. Nos conversations sont ce que l'on peut appeler internationales. Un mélange d'anglais, de français, d'allemand et parsemées de mots chinois.


Peu avant 23 heures, nous reprenons le taxi dans l'autre sens. Cette fois, nous traversons le fleuve grâce au pont. Celui là non plus, je ne l'ai encore jamais emprunté. Sacré métro. Emilia me dit que lorsqu'elle vivait à Paris, c'était la même chose. Elle passait tous les jours sous l'Arc de Triomphe en métro mais ne l'avait jamais vu.


Nous descendons devant le bureau avec Diana. Puis elle rejoint son hôtel et je m'en vais attendre mon bus. Bus qui arrive dans la minute. Manque de chance, enfin d'argent, ma carte de métro est vide. Problème : je ne trouve pas de monnaie pour payer. Je n'ai que des billets. Une dame devant moi semble éprouver les mêmes difficultés, ce qui énerve passablement le chauffeur. Je me fais toute petite et cherche des pièces. L'idée de ne pas payer me traverse l'esprit mais je repense à la jeune fille qui avait tenté l'effraction l'autre jour et la honte qu'elle avait du subir... Je me mets à chercher de plus belle puis je finis par me résigner à demander de la monnaie contre un billet. Je me lance dans une phrase en chinois mais comme je m'adresse à des jeunes, ils parlent anglais. Très sympa, ils échangent leurs pièces contre mon billet. Et voilà ceci qui termine cette journée riche en émotions.


Arrivée chez moi, douche, vérification des mails puis dodo après m’être rendue compte que j’avais (encore une fois) laissé mes clefs à l’extérieur…


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