Pour la deuxième fois consécutive, je parviens à demander des baozi aux légumes. Ce n'est rien mais ça me met de bonne humeur le matin. Dans le bus, tous les gens en face de moi me regardent me débattre avec mes bananes et me dévisagent mais j’ai l’habitude et ne leur prête plus d'attention. Je suis bien, dans mon bus, tranquille. Il fait beau ce matin, le ciel est dégagé. Ce qui est assez rare.
Lorsque j'arrive au bureau, je trouve un mot posé sur mon ordinateur. La première pensée qui me vient à l'esprit est : « Est ce que j'ai fait quelque chose de mal? » Pourtant je n'ai rien à me reprocher. Bizarre. Non, en fait, c'est Annie qui s'excuse de ne pas m'avoir prévenue. Ni elle ni Ada ne seront la ce matin. En gros, cela signifie qu'officiellement je n'aurai rien, strictement rien à faire pendant quatre heures. Peut être pourrais je bosser dans un autre service? Bingo. Réponse positive. Et aujourd'hui je me rends compte qu'un département est en plein étude marketing. Etude quantitative, qualitative. Ce qui m'intéresse beaucoup. Anne est super sympa et m'explique le contenu et la forme de ce projet. Nous trions ensemble des photos à montrer aux consommatrices. Je l'aide à répertorier les vêtements qui seront soumis à l'avis des clientes. Je passe toute la matinée à constater que mes cours de marketing n'ont pas servis à rien. Du moins en partie...
A midi, nous allons rejoindre les filles qui sont parties manger des nouilles. Comme d'habitude, je prends le plat de pates-viande-trucs verts. Je n'ai toujours pas réussi à déterminer la nature de ces légumes ou herbes ou épices... A table, elles parlent toutes exclusivement en chinois mais Anne me traduit de temps en temps pour que je suive le fil de la conversation. Le principal sujet abordé est le snobisme des gens de Shanghai par rapport aux autres chinois. Les Shanghaiais seraient ils une forme de parisiens? De toute façon, je suis sure que ce sentiment de supériorité des habitants des capitales est présent dans tous les pays. Tout le monde a toujours besoin de se comparer, de se mesurer, Ca, c'est universel. La preuve.
Cette après midi, je gère mon temps entre le merchandising et la préparation de l'étude de marketing. Le temps file à toute allure. Vers 17 heures, réunion avec l'agence qui s'occupe de cette étude. J'assiste aux discussions sur les photos à présenter.
A 18 heures, nous partons faire du shopping avec Diana. Direction Zhongshan Park. Mon but premier est de me trouver des céréales, du lait et en option : du pain de mie et de la confiture. Manque de sucre terrible. Il faut y remédier. Je tiens à préciser que je suis en train d'accomplir un exploit dont jamais je en me serais crue capable : cela fait presque deux mois que je n'ai pas mangé une compote.
Nous prenons le métro pile aux heures de pointe. Donc nous nous retrouvons entassées au milieu du wagon ou il est seulement possible de se tenir à des barres trop hautes pour nous. Trop hautes pour nous, donc imaginez deux secondes l'allure d'un chinois qui tente de s'y accrocher...
Nous finissons par atteindre le centre commercial énorme et c'est parti pour le shopping. Nous craquons toutes les deux dans le magasin Only. Pas moins de cinq vendeuses sont à notre service, veulent nous faire essayer des vêtements, nous habillent... Chine, pays du service.
Ensuite, c'est petit tour chez Carrefour. J'achète un stock de céréales. Nous nous baladons dans le rayon des fruits et légumes. Nous ne connaissons pas la majeure partie des produits étalés devant nous.
Il est déjà 20 heures passées. Nos estomacs réclament à manger. En cherchant un restaurant, nous tombons sur des parapluies Hello Kitty. Comme moi, Diana est une grande fan. Comme on pouvait s’y attendre, le vendeur nous annonce un prix faramineux. Nous le réduisons de trois quart. Puis, quand je sors mon porte-monnaie, il voit les euros et veut à tout prix me les échanger… Pourquoi pas ? Le problème, c’est qu’il sort un taux de nulle part. Nous partons. Nous montons aux étages supérieurs et nous sommes bien inspirées par un restaurant japonais. Nous commandons toutes sortes de plats. Beaucoup trop au final. Nous nous laissons tenter par des brocolis aux orchidées. Un peu d'exotisme ne peut pas faire de mal. Nous développons ensuite une technique particulière pour boire notre thé aux fleurs. Elle consiste à faire une barrière avec les dents pour éviter d’avaler les pétales.
Nous sommes encore assises à table vers 21 heures 30. Ce qui est très tard pour la Chine. Les serveurs nous font comprendre qu'ils vont bientôt fermer et qu'il serait grand temps de penser à mettre les voiles. Nous partons donc. Prochaine mission : retrouver la station de métro. Ce qui n'est pas chose aisée dans ce centre. Je me pers une fois sur deux et il faut croire qu'aujourd'hui est un mauvais jour. Je demande le chemin et un jeune couple nous indique la direction.
Arrivées aux portes du métro, le vigil veut vérifier nos sacs. Je le laisse fouiller dans mes affaires. Ici, ils n'hésitent pas. Ils ouvrent les sacs, plongent leurs mains dedans, remuent tout. Personnellement, je préfère le laisser faire et m'en aller vite. Mais Diana n'est pas de cet avis. Du coup, le policier est suspicieux et ne veut pas qu'elle rentre dans le métro avec sa mini bouteille de déodorant. La raison : gaz dangereux. Diana lui montre que ce n'est que du parfum et s'en met dans le cou. J'ai cru que le flic allait faire une crise cardiaque. Il pensait certainement qu'il allait assister à un suicide en direct... à base de déodorant Nivea... Il ne veut vraiment pas nous laisser passer. Un occidental nous conseille de prendre l'autre porte et de laisser tomber celui là. C'est ce que nous faisons. Absurdité du système : nous passons sans souci par une autre entrée.
Nous retrouvons Emilie au métro puis nous allons déposer mes courses chez moi. Ensuite direction Le Mural ou nous nous faisons faire les ongles et buvons quelques cocktails.
Le Bar rouge étant un passage obligé pour Diana qui n'est là que pour deux semaines, nous y allons. Juste pour voir la vue. L'ambiance est infecte. Que de vieux expatriés qui sont là pour montrer à tout le monde qu'ils ont de l'argent. Toutefois, un groupe d'américains ou de suédois (le mystère restera entier) nous fait bien rire sur la piste de danse. La vue est toujours aussi magnifique. Nous restons un peu puis reprenons un taxi.
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