Ce matin en me levant, ou plutôt devrais-je dire en tentant de me lever, je découvre des muscles dont je ne soupçonnais même pas l'existence. Mes jambes sont courbaturées des hanches jusqu'aux chevilles, voire jusqu'aux doigts de pieds. J'embarque la boite d'Efferalgan. Je pense qu'il va falloir que j'en prenne un si je veux résister au rythme de la ville, pouvoir prendre le bus, descendre du bus, me jeter dans l'ascenseur...
Mes baozi du petit déjeuner me font un bien fou comme je n'ai pas diné hier soir. J'arrive un peu en retard au bureau étant donné que je marche à deux à l'heure. Ne tergiversons plus. L'Efferalgan est plus que nécessaire. Tracy qui marche derrière moi me demande arrivée au bout du couloir : "Andélis? Are you ok?". Voilà, je suis pistée.
Ce midi, je vais manger avec Emilia et Tracy au restaurant italien. J'en profite pour poser une question qui me brule les lèvres. Au fond de moi je sais que la réponse va me faire peur et risque de me hanter tout au long de mon séjour ici mais il faut que je la pose. Le pire, c'est l'incertitude. "Tiens, on a vu un magasin de reptiles à Nanjing. Vous mangez des s****** en Chine?"... Suspens. "Ah oui, c'est délicieux..." Ok. Je coupe court à tout développement potentiel. Je ne veux pas savoir. Je me sens déjà mal. Je sais que c'est moi qui ai lancé le sujet mais voilà, on s'arrête maintenant. Je pose juste une dernière question : "On n’en a jamais mange ensemble? Rassurez-moi!" Non, c'est rare et cher donc on est toujours au courant quand on en mange. C'est déjà ca... D'un coup je me sens beaucoup moins en harmonie avec l'environnement...
Quand je parle de Nanjing, les filles me demandent si j'ai vu des garçons sympas. Puis me disent « Ha oui, c’est vrai tu as un copain ». A ce moment, je leur explique le fameux proverbe urbain français : ce n'est pas parce qu'on est déjà servi qu'on n’a pas le droit de regarder le menu. Elles me disent qu'il existe l'équivalent en chinois. Comme quoi, il y a des règles universelles!
Cette après-midi, je suis une petite formation avec Annie et Tracy. Cela me permet de bien comprendre le rôle de chacun et de mettre au clair certains points qui restaient flous.
A 18 heures, je retourne chez moi. Mes jambes ne vont toujours pas mieux et mes montées et descentes des trottoirs ont l'air d'être assez comiques vu la manière amusée avec laquelle les gens me regardent.
Ce soir, je décide de nettoyer un peu par terre. Le problème c'est que le balai est plus sale que le sol. Je passe donc vite fait des lingettes qui attrapent la poussière. Ma vie est passionnante.
Je tente de rester éveille en attendant que Julien se connecte. En vain. Quand je me réveille vers minuit, il est sur MSN. Il me raconte des trucs mais je ne comprends pas. Il est malade et moi je n'arrive même pas a m'asseoir pour discuter un peu avec lui. Finalement, il doit partir parce que trop malade et moi je me déconnecte parce que trop fatiguée. Un couple jeune, moderne et dynamique...
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