jeudi 14 août 2008

Mardi 12 Août : Les raviolis peuvent-ils mener au poste de police?

Ce matin, petit train train habituel. Je finis mon petit déjeuner dans la cuisine du bureau. Puis je me décide à offrir les friandises que j'ai ramené de Nanjing. Je fais le tour des bureaux avec mes paquets de bonbons au sésame. C'est fou, ici, on est toujours en train de manger quelque chose, Les fournisseurs apportent souvent des cagettes entières de pèches par exemple. Les filles apprécient beaucoup ces bonbons. Je dois dire que bien qu’ils soient très collants, ils ne sont pas mal du tout.


Ce midi, à mon plus grand bonheur, nous allons manger au restaurant qui cuisine les spécialités de la région du Hunan. Les filles parlent de la cérémonie d'ouverture des Jeux. Bien sûr qu'elles l'ont regardé. En famille. C'était vraiment magnifique. Je perçois beaucoup de fierté quand elles en parlent et c'est normal. Cette soirée a l'air d'avoir été une franche réussite.


Cette après-midi, entre deux échantillons, je me plonge dans mon bouquin de chinois. Je commence a reconnaitre pas mal de choses et des connections se font au niveau de mon cerveau pour certains caractères ou mots. Je progresse, je progresse. C’est pas encore ça mais je suis sur le bon chemin.


Justement je parlais de cagette de pêches... Cette après-midi, nouvel arrivage. Petit goûter qui ne fait pas de mal.


Ce soir, Emilie doit passer me prendre au bureau avec son chauffeur. Nous allons prendre un cours de cuisine. Le problème, c'est qu'il y a un match de football ce soir pour les JO donc tout mon quartier est inaccessible en voiture. Pas de souci, je prends le métro. Ils viendront me chercher là-bas.


I-Pod à fond sur les oreilles. C'est quand je règle le volume que je me rends compte que cette ville est vraiment bruyante et que nous nous en prenons plein les tympans. En mettant le volume au niveau maximum, j'entends encore le bruit des voitures, du métro et aujourd'hui, de l'orage.


C'est le déluge dehors. Des flaques d'eau énormes recouvrent le trottoir. Même avec des parapluies, les gens sont totalement trempes. J'attends donc à l’ abri dans la station. Une dame vend des imitations de Crocs. Je me dis que c'est peut être une bonne idée d'en acheter. Mais finalement, son prix est ridiculement haut. Elle a l'air d'être convaincue de vendre des vraies. Tant pis, mes tongues seront mouillées.


Finalement l'orage s'éloigne. L'eau disparait peu à peu. Emilie arrive et nous allons au restaurant ou tout a été prévu pour nous. Tablier, toques... Tout est déjà prêt sur la table. Nous sommes un peu déçues.



Nous ne devons que fourrer les raviolis et leur donner leur forme. Que? Hé bien en fait, c'est déjà pas mal. C'est même beaucoup. Nous nous rendons compte que ce n'est pas si facile que ca. Petite explication de la technique du ravioli :


  • Couper un long morceau de pâte et en faire un rouleau.
  • Puis découper des petits morceaux en coinçant la pâte entre le pouce et l'index.
  • Faire une boule avec lesdits petits morceaux puis les aplatir avec la paume de la main puis avec un rouleau en bois.
  • Disposer les légumes au milieu.
  • Puis la vraie difficulté arrive : donner la forme aux raviolis. Un côté courbé, l'autre côté sur lequel la pate fait des dentelures.

Ce n’est pas gagné. Les premiers résultats sont catastrophiques. Mais nous prenons vite la main et au bout d'une heure, nous atteignons des choses tout à fait raisonnables.


Pendant que nous finissons les derniers, la cuisinière fait cuire les premiers. Nous pouvons donc les manger. Pas mauvais du tout. La pâte est un peu dure mais le reste est très très bon.



Bilan donc plutôt positif jusqu'à ce que vienne l'heure de payer. Il fait dire que nous devions être trois et que finalement Arnaud a été retenu au bureau. Cet énoncé semble simple mais ça, les chinois ont beaucoup de mal à le comprendre. Ils veulent nous faire payer pour trois. Nous nous mettons à négocier. Après tout, n’est-ce pas la règle ici ? Cela dure plus d'une heure. La patronne au bout du fil ne veut rien savoir. Le chauffeur appelé à la rescousse tente de nous défendre mais nous dit au bout d'un certain temps qu'il va falloir payer le prix qu'ils veulent sinon ils appellent la police... Nous pensons que ce ne sont que des menaces en l'air mais lorsque la boss demande nos passeports, nos visas, etc. nous commençons a prendre tout ça bien au sérieux. Ici, on ne peut pas oublier longtemps qu'on est en Chine. Alors que nous nous résignons à payer, nous nous rendons compte que Paul l'a déjà fait pour nous pour nous éviter des ennuis…


Je retiendrai de cet incident formateur que lorsque quelque chose est noté sur une feuille (en l'occurrence : « les cours de cuisine sont donnés a partir de trois personnes »), même si elle ne nous l'avait jamais dit, ils restent inflexibles. Nous avons eu beau dire que nous ne reviendrons plus alors que nous comptions réellement prendre d'autres cours, rien à faire... Quand c'est noté, c'est noté. Bon à savoir.


Je rentre chez moi à pied et me pose devant mon ordinateur. Skype avec Julien puis je plonge dans un profond sommeil.


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