Debout à 9 heures ce matin, pleine de motivation. Aujourd’hui, je compte bien me promener dans Shanghai et prendre plein de photos. Petit souci : je n’ai plus de batterie dans mon appareil. Je mets les piles à charger. Quoi faire en attendant ? Je bouquine un peu puis me rendors jusque presque midi. On ne peut pas dire que la journée commence très efficacement.
Je sors vers 14 heures, prends le bus direction la vieille ville : Nanshi. Armée de mon guide qui propose une visite des sites les plus intéressants et de mon grand plan, je sors sur Renminlu. C’est la rue qui entoure la plus vieille partie de la ville. Il y avait là jadis des fortifications. Ce quartier est en pleine construction. Je suis entourée de poussière et de bruit. Je marche sur des gros pavés, pierres et caillasses en tous genre. Pour le moment, ce n’est pas super. Mais ici, j’ai de bonnes raisons d’être optimiste : étant donné tous les chantiers en cours, il est sûr et certain que cet endroit sera totalement rénové très bientôt.
En m’engageant dans une petite rue, je tombe sur plein de petites boutiques qui vendent des produits en soie et choses en tout genre. Dans l’une d’elles, je me mets à chercher une petite pochette dans laquelle je pourrai glisser mon I-Pod. Avec la vendeuse, nous cherchons celle qui conviendrait le mieux. Je lui apprends le mot « zipper » en anglais. Elle me l’apprend en chinois : lilien ou quelque chose dans le genre. Je tente de sortir des mots en chinois. Résultat : je lui dis toutes les couleurs. L’heure de la négociation arrive fatidiquement. Je me doute que nous n’allons plus trop rire. Lorsque je lui demande son prix, elle me répond le prix que je pensais mettre. Etonnée, je tente de diminuer un peu mais sans grande conviction. Elle sourit et me dit que pour moi, elle a tout de suite descendu. A ce moment, les touristes infectes qui prennent les chinois pour des imbéciles et sont heureux d’avoir négocié un prix sont au plus bas de mon estime.
Je continue la balade et me trouve dans des rues dans lesquelles les gens vivent plus ou moins dehors.
Puis, contraste énorme : le bazar de Yuyuan. Je me fais assaillir de « bags watch and shoes ? ». Quartier touristique par excellence. Touristes aussi bien chinois qu’occidentaux. Je reviendrai faire mes cadeaux dans ce coin.
Puis je tombe sur la maison de thé devant les jardins Yu. C’est magnifique. Il y a énormément de monde mais on finit par s’y faire.
Cette construction date d’il y a plus de quatre siècles. Elle est devenue une maison de thé en 1855. Pour l’atteindre, il faut traverser une sorte de pont qui passe au dessus de d’un étang artificiel. Ce pont forme un parcours en angles droit (Jiu Qu Qiao : pont aux neuf détours). Ces zigzags sont faits pour empêcher les mauvais esprits et les fantômes d’accéder au bâtiment. Car il est bien connu qu’ils ne peuvent se déplacer qu’en ligne droite…
La reine Elizabeth II, Jimmy Carter, Bill Clinton et Gerhard Schröder sont venus boire un thé dans cette maison.
Il est 15 heures passées et je n’ai toujours pas mangé. Je cherche des baozi mais il y a un monde d’enfer devant chaque restaurant qui propose des plats traditionnels à emporter. Et que des touristes. J’aperçois un Starbucks et je me dis que tant qu’à faire la touriste, autant y’aller jusqu’au bout. Cheese-cake s’il vous plait ! Assise, je prends les choses en main et décide de ne pas me balader au hasard et de tenter de suivre le plan de mon guide.
Fangbang Zhong lu : Lao jie (le vieille rue)
Je remonte donc la direction Henan Lu puis Daijing lu où je peux voir le temple Baiyun. Daijing lu était connue auparavant pour ses fumeurs d’opium. Le temple abrite le siège de l’association taoïste de Shanghai.
Je passe ensuite devant la tour de Daijing, derniers vestiges des fortifications qui entouraient la ville auparavant.
Puis, je prends Renmin lu à nouveau. Il y a une espèce de braderie. Les gens vendent leurs affaires sur le trottoir. Une vendeuse vente les mérites d’un couteau électrique à la mode des Trois Frères : C’est le mimi, c’est le rara et c’est…
A ma gauche, les vestiges de bâtiments de l’architecture Shikumen. Puis je m’engage dans une petite rue. Et surprise. Un marché. Pas pour touristes celui là. Les chinois viennent y acheter des bricoles en tous genre. Et comme la rentrée des classes approche, les écoliers et étudiants viennent faire leurs courses ici. Sur des tréteaux, un choix immenses de papier pour recouvrir les livres. Dans les boutiques, classeurs, cahier et feuilles. Le tout à la mode chinoise bien sûr.
J’étais censée tomber sur un temple de la littérature. Il n’est pas sensationnel et je préfère de loin me promener dans ces petites rues où les personnes âgées jouent au Majong, où deux femmes de part et d’autre de la chaussée se disputent assez violemment, où des lapins et des chiens sont à vendre dans des cages (je préfère ne pas savoir pourquoi), où des vélos on ne peut plus chargés me doublent régulièrement, où une petite fille me regarde d’un air étrange lorsque je prends un photo puis répond largement à mon sourire, où un chien aux oreilles oranges fluo se promène, où des marchands de fruits et légumes étalent leurs marchandises, où on peut acheter toute sortes de choses nageant dans des bassins. Bref où l’on peut réellement prendre conscience de la vie chinoise.
Je commence à être fatiguée lorsque je reprends Henan lu.
Je suis frappée tout au long de ma visite par les nombreux contrastes que la ville de Shanghai offre. Contraste entre l’ancien et le récent, entre la richesse et la pauvreté, entre le dynamisme et la tranquillité…
Contraste entre l'entrée du marché et les tours de Pudong.
Contraste entre ce bâtiment traditionnel et les deux grandes tours : la Jinmao et le décapsuleur (qui ouvre aujourd'hui d'ailleurs)
Après avoir tourné un petit moment pour retrouver la rue Huahai, je reprends le bus. Epuisée. Je sors mon I-Pod de sa nouvelle pochette, la classe. Ma voisine a l’air très intéressée par le contenu de mon sac et de mon portefeuille lorsque je les ouvrent. Quand je sors un billet de 10 euros, c’est l’événement de sa journée.
Je me pose quelques instants chez moi puis je ressors. Au programme ce soir : apéro chez Arnaud (j’ai trouvé du pastis chez Carrefour donc on va fêter ça !), puis diner et pour ce qui est de la suite, nous verrons bien.
Je fais des lessives et nous allons manger dans le petit restaurant à côté de mon bureau. Puis nous rejoignons une des groupies chinoises d’Arnaud au Muse Park 97. Soirée sponsorisée par Crocs, d’où la photo :
Arnaud lance un « Have you met Andélis ? » à un gars qui passe et nous voilà meilleurs amis avec un groupe d’allemand qui sont ici en stage également. Nous allons ensemble au Zapatas. Puis je rentre chez moi, exténuée après cette journée bien remplie.
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