5 heures ce matin : orage. Non, pas orage. ORAGE. Des éclairs et du tonnerre comme je n'en ai vu et entendus qu'à Shanghai. Après avoir regardé deux secondes dehors, je me rendors tout de même.
8 heures, rapide coup d'œil par la fenêtre : il pleut toujours et il fait gris. Niveau dépaysement, ça va, ce n’est pas trop dur. Je ressens un sentiment assez familier en regardant ce ciel qui me rappelle vaguement quelque chose… J'ouvre mon parapluie dès que je sors. Il y a pas mal de flaques d'eau dans mon quartier mais je parviens tout de même à marcher au sec. Ce qui n'est pas plus mal car j'ai mis mes ballerines à paillettes ce matin.
Le bus a du retard. Il semble qu'il y ait beaucoup de trafic aujourd’hui. Hé oui, au fur et à mesure que je m'approche du bureau, je me rends compte que les flaques acquièrent d'abord le statut de marre puis d'étang... Toute la rue est totalement inondée.
Je suis obligée de marcher dans l'eau jusqu'aux chevilles. Je me résigne à mouiller mes chaussures. Certaines femmes marchent pied nus, leur talons à la main, d'autres ont chaussé les fameuses Crocs. Et puis il y a les gens comme moi, non prévoyants, qui pataugent. Lorsque les bus passent de côté, ils créent des vagues donc tout le monde se jette contre le mur dans la joie et la bonne humeur.
J’arrive en retard forcément. Ce matin, j'ai pas mal de boulot. Puis je suis une formation avec le boss qui nous explique à Shirley et à moi les objectifs et la structure de l’entreprise. Puis nous passons au nouveau projet d’implanter un magasin à Shanghai. Il passe en revue la concurrence et la stratégie de chacun. Extrêmement intéressant.
J’apprends également les différences majeures entre le management en France et le management en Chine. Plusieurs points : tout d’abord, il ne faut jamais négliger l’importance du lao ban, c'est-à-dire le chef. Il est très respecté. C’est lui qui prend les décisions. C’est pour cette raison que l’organisation de réunions de créativité peut poser problème. Effectivement, les chinois ne comprendraient pas pourquoi ce n’est pas le chef qui choisi. Par manque de connaissance ou d’expérience ? Dans ce cas, son autorité est clairement remise en question. Puis, une autre difficulté majeure réside dans la communication. Si une réflexion est mal prise par un employé, celui peut parfaitement ne pas revenir le lendemain. Le marché du travail étant en plein expansion, il semble qu’il soit facile de retrouver un emploi. Ceci est lié à la troisième différence capitale dans les types de management : le comportement des employés de la nouvelle génération. Elle est très capricieuse car issue des années de la politique de l’enfant unique. Les jeunes ont toujours été habitués à obtenir ce qu’ils souhaitaient quand ils voulaient et ont tendance à retranscrire cette façon de faire au travail.
Après cette réunion, LinLin me donne un bon pour chercher un Moon Cake dans une boulangerie qui a l’air assez connue. Il me semble que je n’ai pas encore parlé des Moon cakes ici. Aux alentours du 15 septembre, c’est la fête de la lune. Tous les membres de chaque famille se réunissent et partagent ces fameux gâteaux. Depuis que les JO sont terminés, on n’entend plus parler que de ça en ce moment.
Je retrouve Tracy et nous allons manger avec Emilia et Pascal qui sont déjà installé au restaurant. Ce midi, au programme : débat sur les piscines. Emilia a emmené Pascal dans une piscine publique ce weekend. Toute une aventure apparemment : tout d’abord, il faut obligatoirement mettre un bonnet. Ils peuvent s’acheter sur place donc pas de problème. Ensuite, il faut faire une « visite médicale ». Elle peut se faire également sur place. Ceci consiste à enlever ses chaussures pour montrer ses pieds. Si tout va bien, le médecin délivre le certificat d’aptitude à aller barboter dans l’eau. Une fois dans la piscine, tout a l’air très folklorique. Aucun respect des lignes pour nager. Tout le monde nage où il veut et vers où il veut. Je l’avais déjà constaté au lac de Nanjing : les chinois ne nagent pas comme nous. Pascal confirme cette thèse. Apparemment dans une piscine, la tendance au sur place est très répandue. Toutes ces descriptions ont aiguisé ma curiosité. Il faut vraiment que j’aille y faire un tour.
Mais le cœur du débat porte sur les douches. Ici, la plupart des gens semblent garder leur maillot de bain pour se doucher et ceci étonne Pascal. Je n’ai pas précisé qu’il vient de Strasbourg, proche de l’Allemagne. Et apparemment à Strasbourg, on fait comme en Allemagne : tout le monde tout nu pour se savonner. J’ai beau réfléchir, à Lille et en France en général, il ne me semble pas que ça soit comme ça…
Après le repas, Tracy m’accompagne pour aller acheter des tongues en plastique. Pour le moment, Ada m’a prêté les siennes étant donné que mes chaussures étaient trempées ce matin mais je ne vais pas les garder éternellement. Je trouve une magnifique paire sur laquelle est dessiné le drapeau anglais. Je ne peux pas passer à côté.
Puis nous remontons travailler. J’arbore fièrement un Union Jack à chaque pied toute l’après-midi.
Je retourne chez moi vers 18 heures. Depuis hier soir, j’écoute en boucle The Libertines. Hugo me les a conseillés il y a longtemps déjà mais je ne m’y étais jamais mise. La révélation a eu lieu dans l’auberge dimanche. Depuis, je n’écoute que ça. Jusqu’à l’overdose. Peut-être tombera-t-elle en même temps que celle de Pete Doherty…
Ce soir, je reste chez moi. Discussion Skype avec maman et papi et mamie. J’ai même la chance d’assister au réveil de Kim. Réveil un peu forcé mais réveil tout de même… Je lis un peu de « Mémoires d’une jeune fille rangée » puis m’endors assez tôt.
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