jeudi 7 août 2008

Mercredi 6 Août : Xujiahui



La journée commence bien. Je me fais réveiller vers sept heures du matin par un voisin qui ne parvient apparemment pas à fermer sa porte. Il la claque dans tous les sens. En plus dans ce bâtiment, il y a un système assez particulier pour empêcher que les gens oublient de fermer leur porte : une sonnerie se met en route dès que le loquet de la serrure touche l'encadrement. Donc le mélange porte qui claque plus sonnerie toutes les 10 secondes fait que je me réveille un tant soit peu agacée. Je pense à crier quelque chose classique du style "Hé ho, il y a des gens qui aimeraient bien dormir ici!". Mais barrière de la langue oblige, l'individu bruyant ne saura jamais qu'il m'a énervée en ce matin du 6 Août.


Je prends le petit déjeuner et finis mon bol de céréales. Je commence sérieusement à être a court d'argent. Mon salaire n'est toujours pas tombé.


Je prends le bus. Cette fois, le trajet est beaucoup plus calme qu'hier. En arrivant au boulot, je vais me verser un verre d'eau pour tenter de réduire ma déshydratation matinale. Je trouve Emilia devant la fontaine qui essaie elle aussi de se réveiller. Nous discutons un peu. De toute façon, mon travail ne commence réellement qu'à partir du moment où les premiers paquets sont livrés.


Ce midi, nous allons manger dans le restaurant spécialise dans les pates. Je ne prends pas les mêmes que l'autre jour pour la bonne et simple raison que je porte un T-Shirt blanc et que j'aimerais bien qu'il le reste. Je choisis donc des pates bien carrées, qui s'attrapent facilement et qui ne demandent pas un effort surhumain pour se faire manger. Je craque et je commande un Coca. Comme d'habitude quand je prononce le mot, le serveur ne me comprend pas. Emilia m'explique comment bien le dire. Normalement, je suis parée maintenant. Je maitrise l’accent du « Ke le ». Je ne mourrai pas de soif.


Une fois n'est pas coutume, je suis la première à être servie. J'attends un peu puis les filles me disent de démarrer. Ces pates sont délicieuses.


En sortant du restaurant, nous passons devant la boulangerie Marco Polo qui vient juste de rouvrir. Pour le moment, je n'achète qu'une petite brioche car je ne sais pas ce que l'avenir proche me réserve côté finances. Je viendrai acheter du pain ici. J'ai repéré des baguettes qui m'ont l'air pas mal du tout !


Cette après-midi, nous faisons le point avec Annie sur toutes les ceintures que j'ai passées en revue, triées, étiquetées au cours du mois qui vient de s'écouler. Elle m’apprend énormément de choses sur les différentes manières de fabriquer une ceinture, les différentes matières... Certaines sont faites a la main, d'autres sont composées de petits bouts de tissus…


Nous avons un carton énorme à vérifier. Je me propose de lire les références à haute voix pour accélérer le mouvement. Rationalisation du travail. Je saisis cette occasion pour approfondir mon étude de la langue chinoise. Je dis les chiffres en chinois. La première fois, Annie est étonnée et se met à rire et ensuite elle m'aide à mieux prononcer. Je bloque beaucoup sur le 7 qui donne quelque chose du genre tsi, tsu, tchi...hum


J'apprends aussi qu'en fait le 8 apporte la richesse car en fait il se prononce comme "richesse" en chinois. Enfin pas tout à fait. Petite explication : en cantonnais, 8 se dit « fa » et richesse se dit « fa » aussi. Là sont les origines de cette superstition, En mandarin, richesse de se dit pas « ba » comme 8 mais on reprend le schéma du fa.


Annie apporte aussi une réponse à une question que je me posais : Pourquoi certains livres rédigés en caractères chinois se lisent par colonnes et de droite à gauche alors que j'apprends à lire le chinois comme j'ai appris à lire le français?


En fait, avant tous les chinois lisaient en colonne et de droite à gauche. Mais désormais, on ne lit de cette façon qu’à Hong Kong. A l'époque où l'on se servait d'encre et de plume, il fallait écrire en portant son bras au dessus de sa feuille pour ne pas mettre de l'encre partout. Autant dire que c'était extrêmement fatiguant.


Nous passons donc l'après-midi à échanger nos points de vue sur les différents modèles, sur les différences de mode entre la Chine et les pays d'Europe. Parfois, nous n'avons pas du tout le même avis. Cependant, nous sommes d'accord pour dire que ces divergences sont liées au fait que nous ne vivons pas sur le même continent.


Je ne vois pas les heures passer jusqu'à ce que je me rende compte qu'il est déjà le temps de partir. Je prends le bus et me retrouve chez moi. J'attaque la brioche que j'ai achetée ce midi en sachant pertinemment que je n'aurai pas de petit déjeuner demain. Tant pis, j'improviserai !


Vers 19 heures 30, je me décide à aller à pied à Xujiahui pour retrouver Arnaud et diner. Xujiahui, c'est un quartier ou l'on trouve des centres commerciaux immenses, le Grand Gateway par exemple. Je marche environ trente minutes puis j'arrive au point de rendez-vous : le KFC. Sauf qu'Arnaud n'est pas là. Il doit y avoir plusieurs KFC. Coup de fil. Finalement, nous prenons un point de repère plus simple : l'énorme enseigne Toshiba qui est visible de partout. C'est ce genre de choses que j'adore à Shanghai. Toutes les habitudes de la vie quotidienne que j’ai en France sont chamboulées. En France, on se donne rendez-vous devant un magasin, à côté d’un monument, à la terrasse d’un café mais pas SOUS une enseigne.


Pour trouver un bon endroit pour manger, la technique que j’ai apprise ici consiste à descendre dans le métro et à choisir la sortie en fonction du nom du centre commercial dans lequel elle aboutit. Cela permet de savoir où l’on est et où l’on va. Ce qui n’est pas plus mal dans une ville aussi énorme que Shanghai. Nous nous dirigeons donc vers Grand Gateway qui regorge de petits restaurants sympas. Nous en trouvons un justement. A côté de nous, deux copines dînent ensemble. A la fin du repas, l’une sort sa PSP (console de jeux vidéos portable) et se met à jouer pendant que l’autre la regarde. C’est un phénomène assez répandu ici. Souvent au restaurant, les gens sortent leur console. Parfois ils jouent à deux, en réseaux mais d’autres fois comme aujourd'hui, ils se la jouent plus perso.


Nous faisons un petit tour dans le centre commercial. Nous tombons sur un magasin qui vent exclusivement des produits Hello Kitty. Le paradis!


Puis nous sortons. Je prends quelques photos. Xujiahui vaut vraiment le coup. Cette ambiance est vraiment à couper le souffle. Le Time Square de Shanghai. Alors que je me promène toute seule dans ces rues, sur cette place, sur ce petit pont, je me dis que je me sens vraiment très bien dans cette ville. Je me vois bien y habiter en fait. Je ne pense pas que je pourrai envisager m’installer indéfiniment mais pourquoi ne pas y rester un peu de temps ?



Je dois aller rejoindre les filles au Mural pour la manucure du mercredi soir. J’en profite pour emprunter un chemin que je ne connais pas encore. Après m’être un peu égarée (juste un peu), j’entre dans la Concession Française par le début d’Hengshan lu. Il y a plein de petites boutiques qui méritent que j’y retourne quand il fera jour et surtout quand elles seront ouvertes.


J’arrive au Mural après une bonne petite balade dans le petit vent du soir qui rafraichit la ville. Nous passons un bon petit moment. Manucure et je retourne chez moi. Skype avec Julien. Puis j’ai le droit à une heure passée du matin d’assister à une colère en bonne et due forme de Kim. L’avantage d’être loin, c’est que je peux raccrocher quand je veux. Et je ne m’en prive pas. Elle est tellement mignonne quand elle dort !

2 commentaires:

margaux a dit…

salut,est ce que tu as était voir les jeux olympique ?
Comment on dit cheval en chinois ?

Margaux,ta cousine qui à hate de revoir !!!

Siledna a dit…

Coucou Cousine!

Alors, pour répondre à tes questions : non je ne suis pas allée voir les JO.

Et en chinois, cheval se dit MA et s'écrit comme ça 马.

Gros bisous Margote!